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Virtuosité un peu à plat...


De DelaNuit, le 28 février 2009 à 19:02
Note du film : 4/6

Il existe déjà une édition dvd zone 2 de ce film, sous le titre Gare Terminus, en anglais S-T. Il s'agit également malheureusement de la version courte de 63 minutes. Le film serait sorti aux Etats-Unis sous le titre Indiscretion of an american wife.

J'avais pour ma part bien aimé ce film, non seulement pour le lieu, mais aussi pour l'interprétation touchante de ses deux acteurs, Jennifer Jones et Montgomery Clift. Mais il faut dire que je n'ai jamais considéré le jeu de celui-ci comme "souffreteux" mais plutôt comme sensible et subtil. Il est d'ailleurs assez injuste que Marlon Brando et James Dean soient encore aussi connus du grand public (le deuxième avec seulement trois films de cinéma à son actif !) alors qu'ils se sont tant inspirés de Monty Clift !

Clift n'eut pas comme Dean l'élégance (si je puis dire) de disparaître dans l'accident de voiture qui le défigura sur le tournage de L'arbre de vie en 1956 ou 57 (Elizabeth Taylor l'aurait selon la légende sorti de la voiture et lui aurait prodigué les premiers soins) et commença à partir de là une lente descente aux Enfers qui culmine dans Les désaxés et ne dura plus très longtemps… Son état physique et mental se dégradant de plus en plus, les producteurs et assureurs hésitaient de plus en plus à l'engager, et la Taylor dut plus d'une fois mettre son propre salaire en gage (sur L'abre de vie ou Soudain l'été dernier) pour obtenir l'embauche de celui qui, selon certains (y compris Richard Burton, qui l'épousa deux fois !) demeure son plus grand amour, hélas jamais consommé (ceci explique peut-être cela ?)!

Cela me fait penser qu'une édition de L'arbre de vie serait plus que bienvenue… et avec les scènes coupées svp !


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De Impétueux, le 27 février 2009 à 17:31
Note du film : 4/6

Réalisé deux ans après Miracle à Milan, un an après Umberto D, ce film de Vittorio De Sica m'était d'autant plus ignoré qu'il paraît avoir connu une histoire assez complexe : scénario de Cesare Zavattini, dialogues de Truman Capote, deux acteurs américains alors au faîte de leur popularité, Montgomery Clift et Jennifer Jones, et un grand acteur italien en second rôle (Gino Cervi), évidents moyens de tournage (costumes de Christian Dior) mais des versions d'apparence bien différentes puisque si, en Italie, la durée en est le classique format de 90 minutes, aux États-Unis (et dans la version que j'ai vue) on est dans un moyen métrage de 63 minutes et que les ellipses gênent passablement le déroulement du récit.

Récit qui, d'ailleurs n'est pas d'une folle originalité : c'est la fin d'une brève histoire amoureuse entre une Étasunienne qui part rejoindre mari et enfants et un Italien d'origine américaine, brève rencontre qui s'achève dans le déchirement, sous l'œil curieux, quelquefois un peu jaloux du jeune neveu de la dame, Paul (et c'est Richard Beymer, l'éternel Tony de West side story, alors adolescent !) ; c'est un peu rebattu et, curieusement, est greffée sur ce récit banal d'états d'âme délicats un épisode presque graveleux, la découverte des amants en posture délicate (tout au moins peut-on le supposer : l'image est d'une totale décence !) dans un wagon vide et leur comparution devant un commissaire de police bienveillant (Gino Cervi, donc).

En fait, au delà du jeu un peu souffreteux de Montgomery Clift, qui m'a toujours paru, dans tous ses films, friser la dépression et l'hallucination, mais à qui il faut reconnaître une grande beauté inquiète, au delà, aussi, du regard porté par ces opulents Américains sur l'Italie incertaine de 1953, l'intérêt du film réside dans le parti que tire De Sica de l'extraordinaire Gare centrale de Rome, la Stazione Termini du titre.

Commencés en 1939, interrompus en 1943, les travaux de ce chef-d'œuvre architectural moderniste, édifié en béton précontraint, paré de travertin et doté de verrières immenses, de lignes très pures et très hardies, venaient de se terminer ; De Sica a tiré un parti très habile et très élégant des longues perspectives, des jeux de lumière et des piliers colossaux ; il y glisse, de façon trop régulière pour que ce soit un simple effet de style, et moins encore un hasard, des groupes homogènes défilant : carabiniers, sœurs de charité à hautes cornettes, conscrits mélodieux, hommes en habit (comment mieux décrire la variété des personnages d'une gare ?) ; il y traque les deux amants qui se séparent, se rejoignent et se séparent encore avec une grande virtuosité.

Mais cette virtuosité-là marque bien aussi, un peu, et à tout le moins dans la version courte du film, une certaine vacuité du discours ; on est tout de même assez loin de l'extraordinaire réalisateur du Voleur de bicyclette


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