Quiconque connaît un tant soit peu l'univers d'Assayas, sait que ce cinéaste, ancien critique dans les cahiers, dans la plus grande tradition de la Nouvelle Vague possède une fascination pour le cinéma asiatique et une admiration pour des cinéastes comme Wong Kar-wai et Hou Hsiao-Hsien.

Quand la célèbre (et malheureusement arrêtée) émission "Cinéastes de Notre Temps" lui a proposé de faire un documentaire sur un autre cinéaste, c'est sans grande hésitation qu'il choisit Hou Hsiao-Hsien.

Dans ce documentaire d'une heure et demi, largement entrecoupés d'extraits de films du réalisateur taïwannais, Assayas est parti à Taïwan pour y retrouver le cinéaste, et le faire parler dans les lieux de son enfance, dans son lieu de travail. Ce faisant, c'est un portrait très humain du réalisateur qui se dessine mais également le portrait d'un pays.

Durant une heure et demi, on procède à des allées et venue entre les souvenirs d'enfance et leur retranscription dans les films de HHH, de la politique du pays passant d'une forme dictoriale à un libéralisme plus grand et ces répercussions sur le travail d'un cinéaste, dans le quotidien.

Si thème il y a dans ce film qui respire l'admiration pour HHH, et la cinéphilie au sens le plus positif du terme, c'est finalement le thème même du cinéma d'auteur. Comment faire un film qui soit à la fois honnête dans l'aboutissement de sa construction et qui permette au cinéaste de rester honnête avec lui-même.

C'est finalement à la recherche de cette honnêteté qu'Assayas est parti. Et sans nulle doute, il l'a trouvé à Taïwan.