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Forum : Lulu femme nue

Sujet : Fugue sympa et bien menée


De Arca1943, le 22 septembre 2014 à 00:30
Note du film : 4/6

Je ne connais pas la bande dessinée d'origine, mais le film est une jolie perle, grâce notamment au jeu inspiré de Karin Viard. En un sens, on ne réinvente pas la roue, si on considère que le film de fugue au féminin remonte aux Gens de la pluie. Mais ce film français n'a pas démérité de la comparaison (et le temps est aussi pluvieux!). Servie par un montage souple et précis, la réalisatrice joue avec aplomb de l'ellipse pour nous sauver des longueurs qui accompagnent souvent ce genre de film. Pour Lulu ça commence par une entrevue d'embauche qui tourne mal, un train manqué ; et voilà qu'elle ne rentre pas chez elle, qu'elle loue une chambre d'hôtel, qu'elle perd son alliance, qu'elle prolonge son séjour, qu'elle a une aventure. Pour la forcer à rentrer, son mari déclare sa carte bancaire volée, et voilà qu'elle n'a plus un sou, qu'elle est à deux doigts d'être SDF. Mais elle fait une rencontre, puis deux, puis trois (y compris celle de madame Claude Gensac, toujours bon pied bon œil, quelle classe !). Les personnages secondaires sont fort bien campés, et on a même déniché une très convaincante sœur de Karin Viard en la personne de Marie Payen. Il est vrai que la fin s'achemine vers une sorte de happy end, mais on ne le verra pas, car… ellipse ! À condition d'aimer les errances automnales au bord de la mer, c'est un très beau film, intelligemment conçu et soutenu par des interprètes qui jouent le jeu à fond.


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De Arca1943, le 30 septembre 2014 à 21:30
Note du film : 4/6

Oups, erratum ! Là où j'ai écrit «À condition d'aimer les errances automnales au bord de la mer, c'est un très beau film… », il faudrait plutôt lire: «À condition d'aimer les errances hivernales… »

Car j'oublie toujours que l'hiver chez vous, c'est ça !


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De Impétueux, le 2 juin 2016 à 14:02
Note du film : 1/6

Alors là, non, cher Arca, je ne vous suis pas ! Que vous qui m'avez tant et tant appris sur la tristesse et souvent l'acidité vénéneuse de la comédie italienne puisse apprécier ce caramel mou gluant et bien-pensant de Lulu femme nue me déconcerte et me navre…

Qu'est-ce que j'ai vu hier à la télévision ? Une demi-folle qui laisse tomber son mari (ça s'est vu et, vu le bonhomme, ça peut sans doute se comprendre) et ses enfants (ce qui n'est pas concevable) pour s'offrir quelques jours d'errance et de pseudo liberté dans une station balnéaire aussi hideuse qu'hivernale de Vendée, joue à être à la dérive, s'acoquine avec des marginaux, organise sa petite fugue, tout cela dans une joyeuse anarchie crasseuse.

Lulu femme nue est un petit plaidoyer crapoteux libertaire pour l'émancipation de la femme (forcément, structurellement écrasée par une société hiérarchisée et machiste qui ne lui laisse aucune capacité d'expression et aucune indépendance) réalisé par une cinéaste gauchisante, Solveig Anspach qui a trouvé dans l'infinie complaisance des autorités financières du cinéma de quoi tourner quelques crottes mal fichues.

Karin Viard est loin d'être dépourvue de talent et elle a la chance infinie de pouvoir être identifiée, reconnue, perçue par le public ; elle est tout autant appréciée par les professionnels de la profession qui la nomment pour les Césars ou en lui décernent ; mais elle tourne trop, jusqu'à 4 ou 5 films par an dans un paysage cinématographique français boulimique où, chaque semaine, sort une kyrielle de films dont la quasi totalité lâchera l'écran au bout de quinze jours au mieux.

On ne peut pas faire le reproche de la même façon à deux étoiles de bien moindre magnitude, qui doivent travailler pour vivre, Bouli Lanners, appelé à réveiller les sens et la gaieté de Lulu et surtout Corinne Masiero, la patronne du bistro, méchante comme une teigne (rôle où elle est infiniment moins crédible que dans l'excellent Louise Wimmer).

Et finalement, la seule satisfaction de Lulu femme nue, c'est sans doute la désormais bien vieille Claude Gensac qui, l'octogénat atteint, s'est offert une nouvelle carrière, débarrassée des oripeaux de l'horripilante Mme Cruchot de la série du Gendarme. Elle est, dans le film de Solveig Anspach rieuse, fine et maline, intéressante comme elle l'était déjà dans Elle s'en va d'Emmanuelle Bercot, autre film où une femme (Catherine Deneuve) quitte ses attaches, mais avec bien plus de densité.

Encore une soirée perdue.


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De Arca1943, le 2 juin 2016 à 20:11
Note du film : 4/6

« …vous qui m'avez tant et tant appris sur la tristesse et souvent l'acidité vénéneuse de la comédie italienne puisse apprécier ce caramel mou… »

Ben quoi, ben quoi, vous êtes bien preneur du guimauvesque Sound of Music !


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De Impétueux, le 2 juin 2016 à 20:44
Note du film : 1/6

Allons, allons;, Arca, vous ne pouvez pas mettre sur le même plan un film charmant pour adolescents (et adultes rêveurs) et un autre qui se prétend pour grandes personnes…


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