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Sujet : La macrobiotique est un humanisme


De Impétueux, le 28 août 2014 à 17:45
Note du film : 4/6

Étrange destin cinématographique que celui de François Leterrier, qui fit l'acteur chez Robert Bresson, puis engagea une carrière de réalisateur difficile, marquée à ses débuts par des films magnifiques, austères, graves (Les mauvais coups – 1961 -, Un Roi sans divertissement – 1963 -, La chasse royale – 1969 -) qui n'ont rencontré qu'un succès d'estime. Encore une dramatique sèche et élégante pour la télévision, en 1976, Milady, qu'on s'étonne toujours de ne pas voir éditée en DVD alors qu'elle a des milliers d'amateurs.

Puis, sans doute parce qu'il en a marre de se ramasser des bides et parce qu'il faut bien vivre, du porno-soft (Good-bye, Emmanuelle) en 1977 et une adaptation de la boulevardière Françoise Dorin, Va voir papa, maman travaille ; le chemin noir des ambitions rabattues, c'est évident.

Si j'écris, maintenant, que les films suivants sont de sacrées bonnes surprises, on ne sera pas obligé de me suivre. Deux d'entre eux, Je vais craquer (1980) et Tranches de vie (1985), sont adaptés des bandes dessinées de Gérard LauzierLauzier qui a réalisé lui-même, entre autres, La tête dans le sac (1984) et Le plus beau métier du monde (1996).

On voit où je veux en venir ? Non ? Eh bien voilà des auteurs et des films qui participent de la même pensée réactionnaire, profondément anti-68 et qui, sur un ton différent mais analogue à celui de Michel Houellebecq font le constat de la déprime post-libertaire qui a suivi l'insurrection des pavés et de l'impasse où la volonté de destruction des structures traditionnelles a conduit ceux qui se sont englués dans le miroir aux alouettes.

Et Les babas cool, donc, aussi qui sont une des charges les plus rosses qui se puissent sur les communautés éprises de lait de chèvre, de sandales en cuir brut, d'école émancipée, de spiritualités orientales, de substances hallucinogènes et de liberté sexuelle qui ont fait florès en Europe, et en France surtout, du côté du Larzac et du Lubéron (surprenant, hein ? rien dans la Champagne pouilleuse ou sur le plateau des Mille-Vaches).

Charge rosse, mais jamais méchante ou acide : on se moque sans se fâcher, en trouvant bien ridicules, comme le font les vrais paysans du coin, ces fondus qui restaurent à grand mal et sans grande capacité des murets de pierre abattus à grand mal pour permettre le passage des tracteurs (ce sont les mêmes fondus qui aujourd'hui ont obtenu qu'on réintroduise sur le territoire des ours et des loups, fléaux que l'on avait mis mille deux mille ans à éradiquer). Il y a plus de dérision que de cruauté dans le regard posé sur la collection de benêts, d'antinucléaires, d'illuminés, de parasites, de nymphomanes qui se jouent, lors d'un bel été lumineux en Haute-Provence, la comédie de leur importance et de leur intransigeance devant la société de consommation.

Les babas cool sont de ces films que des chaînes de télévision mineures projettent régulièrement aux temps de vacances ; il m'arrive de regretter qu'ils ne donnent pas lieu à un de ces débats dont on se régalait aux Dossiers de l'écran de jadis…


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De fretyl, le 12 février 2017 à 17:54
Note du film : 4/6

Moi qui ait eu l'occasion d'approcher plus jeune légèrement via une brève aventure sentimentale, une communauté de babas cool aux alentours de la Lozére, j'avais trouvé qu'effectivement le film de François Leterrier n’était nullement caricatural et peut-être même en dessous d'une réalité encore plus accablante. Dans la brève rencontre que j'avais faite avec eux, j'avais tout de même trouvé qu'il s'agissait de types et de filles plutôt sympas il est vrai, ouvert et simplement babas cool.

Puis j'ai appris très rapidement que d'une communauté à une autre il existait des querelles, des rancunes, voir même des jalousies ! Parait-il également qu'au sein de la même communauté dont j'avais fait l’approche, il y en a toujours un qui voulait être plus ou moins "le chef", "le guide" et que cela entrainé à long terme des dissensions dans le groupe, voire des règlements de comptes…

En bref je trouve le film de Leterrier gentiment moqueur et par moment assez réaliste. Bien que la satire soit pour le moins assez vide certaines passages font mouche et Clavier est au meilleur de ce qu'il peut être. Je partage assez le point de vue de Impétueux sur la collection de benêts, d'antinucléaires, d'illuminés, de parasites, de nymphomanes que l'on peut croiser dans ces milieux là ! Il est dommage que le film n'aille pas plus loin dans l'acidité car Les babas cool n’atteint hélas pas le rire sardonique des Bronzés de Leconte.


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De Impétueux, le 12 février 2017 à 19:04
Note du film : 4/6

Vous avez raison, Frétyl, le film de Leterrier n'a pas tout à fait l'acidité des deux Bronzés… mais tout simplement parce qu'il ne se moque pas des mêmes publics et que, qu'on le veuille ou non, il est beaucoup plus autorisé de taper sur des petits bourgeois que sur des soixante-huitards…


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De fretyl, le 12 février 2017 à 19:08
Note du film : 4/6

On n'appelle plus d'ailleurs aujourd'hui ces gens là du terme de hippies ou de babas cool mais je crois sous le titre plus rangé de néo-ruraux


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