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Sujet : David et Bethsabée... et Jonathan


De DelaNuit, le 24 août 2014 à 18:53
Note du film : 4/6

Film un peu décevant dans la mesure où il ne bénéficie pas du souffle épique ou romanesque des peplums bibliques de la même époque inspirés de l'Ancien Testament, tels Samson et Dalila, Les dix commandements ou Salomon et la reine de Saba.

Dans les rôles titres de David et Bethsabée, Grégory Peck et Susan Hayward ne sont pas mauvais mais ils manquent de charisme et l'histoire un peu terne manque de rythme. Ceci dit, heureusement que ces deux grands acteurs hollywoodiens sont là car avec deux inconnus, le film fonctionnerait peut-être moins encore…

Ni le désir scandaleux du roi David pour la femme d'Urie le Hittite (qu'il envoie à la mort en lui confiant une mission trop dangereuse) puis l'installation de leur liaison, ni l'arrivée de l'Arche d'Alliance dans Jérusalem ne constituent des éléments suffisants pour tenir en haleine tout le film.

Alors on a droit à des flash-backs des aventures du jeune David, parmi lesquels son célèbre combat contre le géant Goliath : surprenante construction scénaristique qui conduit à faire intervenir dans la seconde partie du film un morceau de bravoure qui s'est déroulé bien des années plus tôt.

Enfin, on ne déteste pas jouer les voyeurs avec David en épiant du haut de son palais la belle Bethsabée prenant son bain sur la terrasse d'en face. Mais la censure de l'époque ne permet pas à la belle de divulguer grand chose de ses charmes…

Le moment le plus surprenant du film réside peut-être dans l'errance nostalgique de David sur les lieux du champs de bataille ou mourut autrefois son camarade Jonathan et sur une évocation osée pour l'époque : "Tu faisais tout mon bonheur Jonathan, l'amour que j'avais pour toi était plus grand que celui des femmes…" Comment une telle phrase a-t-elle pu passer la censure en 1951 ? Il parait que c'est une citation de la Bible et qu'il n'y est question que d'amour platonique… La question a depuis des siècles fait couler beaucoup d'encre et chacun est libre d'y donner l'interprétation qui lui convient le mieux ! Je serais curieux de savoir si Le roi David avec Richard Gere s'autorise une telle allusion… et si le film est mieux construit.

Les amateurs se délecteront au passage de la musique d'Alfred Newman, suggérant de lascives amours sous des dais orientaux…

En bref un film sans envergure et quelque peu bancal mais nullement désagréable pour autant, qui plaira surtout aux amateurs de peplums mais décevra ceux qui espèrent du grand spectacle. A voir aussi parce qu'il fait le lien entre Samson et Dalila et Salomon et la reine de Saba pour qui souhaite regarder les films bibliques dans l'ordre chronologique des événements.


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De vincentp, le 4 octobre 2014 à 23:15
Note du film : Chef-d'Oeuvre


Toute cause est divine.

Le cinéma hors-norme de Henry King, sorte de prêcheur exalté du cinéma hollywoodien. David et Bethsabée (1951) exprime une vision mystique de l'univers, peuplé d'êtres déchirés et égarés, à la recherche de la vérité universelle, sous le regard de forces divines invisibles. La musique (arme redoutable de mise en scène), le rythme, le choix des plans, la sophistication des lumières et couleurs, l'emploi des bruitages, l'ambition liée aux thèmes et aux idées, sont susceptibles d'impressionner très favorablement certains spectateurs. Pour ma part, je me demande comment un tel cinéma, susceptible d'égarer complètement le quidam de 1951, a pu exister…

Aujourd'hui, Hollywood produit des blockbusters superficiels. King, lui, ne plaisante pas. Le passage du temps, les passions amoureuses, l'exercice du pouvoir, le mode de gouvernance d'un Etat, sont passés à la moulinette au cours de deux heures d'une tragédie flamboyante. L'interprétation de Gregory Peck (six films tournés au total avec King) est grandiose, sa relation à l'écran avec Susan Hayward exceptionnelle. De brusques gros plans sur leurs visages rapprochent leurs personnages de nos préoccupations quotidiennes. Une vie créée de toute pièce, et une forte émotion distillée, via une écriture cinématographique de très grande qualité.


Réussite d'équipe et d'un studio (20th Century Fox), les extérieurs étant ceux de Nogales, en Arizona. Citons comme contributeurs clés de la réussite artistique : Darryl F. Zanuck (le producteur), Philip Dunne le scénariste, Alfred Newman (encore une musique fabuleuse de sa part) et Leon Shamroy comme directeur de la photographie (et combien d'autres contributeurs anonymes ?). "Malgré de mauvaises critiques, le film fut un succès commercial, remportant plus de trois fois son coût de production de 2 170 000 dollars." (Wikipédia). Certaines séquences sont prodigieuses ; ainsi, les deux séquences qui se succèdent entre la 70 et la 72° minute.

David exprime alors une demande en mariage à Bethsabée : un système de voilage, aux couleurs de la robe de Bethsabée flotte au-dessus du personnage féminin, donnant l'impression de vagues d'un océan en mouvement. Puis l'entrée extatique dans la cour, à la fois naturelle et millimétrée, de ces personnages, vue tout d'abord en caméra subjective, puis en plan d'ensemble. La musique soigneusement composée et interprétée de Newman concourt à la réussite cinématographique de ces instants (que j'ai du revoir près de vingt-cinq fois d'affilée pour en admirer la maestria de réalisation).



Une autre séquence très réussie, emblématique de ce David et Bethsabée, est accessible via youtube :

http://www.youtube.com/watch?v=Qt8LkWYgrYE


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De droudrou, le 22 décembre 2014 à 17:05
Note du film : 6/6

Autre film découvert relativement récemment ! intéressant d'autant qu'il fonctionne sans effets spéciaux grandiloquents ! l'interprétation de Gregory Peck et de la belle Susan Hayward très sobres est intéressante ! J'ai beaucoup aimé les dernières scènes quand soudainement on entend la pluie tomber, signe de la grâce divine en rémission des péchés de David.

Une nouvelle fois un beau film de Henry King lequel aura beaucoup marqué mon année cinématographique.


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De vincentp, le 22 décembre 2014 à 22:44
Note du film : Chef-d'Oeuvre

King a réalisé près de 45 long-métrages sonores et il reste très certainement des films intéressants de son oeuvre à rééditer. Un cinéaste mésestimé, ou simplement un peu oublié mais cela est du à une faible diffusion (relative). Le cinéma, c'est un peu comme la peinture : on redécouvre parfois par le fait du hasard des artistes, au gré des rétrospectives ou expositions qui leur sont consacrées.


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