4,5/6. … réalisé en 1932 par
Frank Borzage.
L'adieu aux armes,
adaptation du récit de
Ernest Hemingway,
doit beaucoup au jeu naturel et nuancé de
Gary Cooper,
très en avance sur son époque, en terme de composition. Les acteurs de ce film ont un jeu parfois un peu statique, héritage du muet ; ce n'est pas le cas de Cooper. La mise en scène de Borzage est de belle qualité : des mouvements de caméras sophistiqués, comme par exemple dans la gare, et des plans variés, très bien éclairés, conduisent impeccablement le récit. La photographie est l'oeuvre de
Charles Lang,
un des futurs grands chef-opérateurs de Hollywood.
La fiche de Wikipédia consacrée à Borzage relève des traits propres au style du cinéaste : "une transfiguration du mélo quotidien, une exaltation de l'amour fou cher au surréalisme (
L'Heure suprême)
, un hymne au couple que ne peuvent séparer ni la misère, ni la guerre, ni même la mort." Effectivement, cette histoire d'amour impossible, portée par un onirisme marqué (comme pour
Peter Ibbetson de
Henry Hathaway)
vit une existence parallèle et comparable aux affres des batailles de la première guerre mondiale en cours, toile de fond du récit. Les deux sujets sont parfaitement imbriqués, ce qui fait toute la singularité de cette oeuvre, devenue un classique avec le temps.