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Sujet : Sous le Vésuve...


De DelaNuit, le 14 mars 2014 à 18:51
Note du film : 3/6

J'ai vu ce Pompei. Il s'agit, comme le montre l'affiche, d'un film spectaculaire, qui se veut un divertissement. Inutile d'en attendre les subtilités de la série Rome ou de films tels que Agora ou Alexandre. Au moins la réalisation est-elle efficace (là où celle d'Alexandre s'enlisait dans des aller-retours temporels et des ellipses discutables – du moins pour la version cinéma).

Pour une fois, exit le roman "Les derniers jours de Pompei", qui avait inspiré les films précédemment réalisés sur le sujet. La description du monde romain, de cette cité balnéaire sur la Méditerranée et de sa destruction ne servent donc plus de faire-valoir à l'émergence du Christianisme, dont il n'est absolument pas question ici.

Pour autant, le scénario est bien faible. Les personnages sont des archétypes et les situations on ne peut plus "cliché". Le gentil gladiateur amoureux d'une fille de patriciens… Et comme il fallait bien du conflit dans l'intrigue et qu'on ne pouvait plus jouer aux gentils chrétiens vertueux contre les méchants païens retors et débauchés, les scénaristes ont imaginé (quelle aberrante idée au regard de l'Histoire !) que Pompei ne faisait pas partie de l'Empire romain et que de méchants soldats romains porteurs de valeurs bellicistes et totalitaires venaient s'intéresser à cette bourgade reculée qui jusque là avait échappé à leur influence. Choix scénaristique incompréhensible quand on sait que Pompei était une cité balnéaire où les romains allaient passer leurs vacances. De plus, il suffit de regarder une carte pour se rendre compte de la proximité de Pompei à l'égard de Rome. Vraiment, les Romains auraient conquis la moitié du monde sauf cette parcelle de leur propre péninsule ? Mais vu des Etats-Unis, la géographie européenne doit être bien floue…

Des grosses ficelles, donc. Ceci dit, Les derniers jours de Pompei de Mario Bonnard et Sergio Leone n'était pas plus subtil ! En revanche on a vu dans les années 80 une mini-série en trois partie avec Nicholas Clay (le Lancelot d'Excalibur et Laurence Olivier qui avec ses 4 h 30 de durée permettait des situations et des personnages autrement plus riches. Malheureusement, elle n'est jamais sortie en dvd et tout le monde semble l'avoir oubliée.

Restent les images de la ville et de l'éruption du Vésuve. Sa pluie de feu et de cendres, ses tremblements de terre et pour une fois son tsunami, conforme à la réalité historique. Les lieux (cirque, rues, temples, villa) sont bien documentés, les décors sont soignés et l'intervention du choeur masqué au début des jeux est bienvenue. Ceci dit, on aurait préféré s'aventurer un peu plus dans les rues de la ville, ses échoppes, ses lupanars, ses temples, ses villas (surtout en cette période de fêtes du vin où ne nous est même pas montré un Bacchus), bref dans le quotidien des habitants… et un peu moins dans l'arène et ses souterrains ! Ce que ça peut être fatiguant cette habitude de tant de films de ne montrer le monde antique que par le biais des jeux du cirque… Comme si on dépeignait notre monde actuel seulement autour de l'engouement provoqué par le football ou le rugby… Mais il parait que c'est cela qu'attendent les spectateurs cibles de ce genre de film : de la castagne de gladiateurs. Comme à l'époque bien sûr : "du pain et des jeux" pour occuper le peuple et lui éviter de penser. Et peut-être les producteurs ont-ils raison de le penser quand on voit le nombre de spectateurs pour un film comme Agora

Enfin, cette évocation du monde romain tournant au scénario catastrophe, d'un intérêt certes limité, fait passer un bon moment, pourvu qu'on n'en attende rien d'autre que du spectaculaire. Mieux vaut alors aller le voir en salle de cinéma !


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De Impétueux, le 14 mars 2014 à 19:16

C'est terrifiant ce décervelage permanent que nous font subir les multinationales du spectacle. Terrifiant et totalement idiot, car un respect minimum – sans demander de l’érudition – de la réalité historique permet pour autant de présenter des histoires attachantes ou, en tout cas, suffisantes. C'esst ce que vous dites, DelaNuit en évoquant une improbable histoire sentimentale entre un gladiateur et une patricienne.

Mais on dirait qu'il faut présenter un envahisseur brutal et exogène, susceptible de porter sur ses épaules toute la méchanceté du monde, ce qui exonère les protagonistes de toute culpabilité…


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De verdun, le 15 mars 2014 à 00:37

Blockbuster américain et grosse comédie franchouillarde: les deux maux du cinéma d'aujourd'hui. Je boycotte en tous cas l'un comme l'autre.


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