J'ai connu, il y a fort longtemps, Jerry Lewis par le biais d'un clown de petite envergure nommé Michel Leeb.
Celui-ci avait un scketch intitulé "The Typewriter" (la machine à écrire) qui me faisait, à l'inverse de ses autres prestations, hurler de rire. J'appris bien plus tard qu'il ne faisait là qu'une reprise d'une scène d'un film Américain intitulé Who's Minding The Store
dont un certain Jerry Lewis
était la vedette. Mais à cette époque, les années 90, Jerry Lewis
était dans mon cerveau en quête de neurones un nom parmi tant d'autres, rien de plus. Jerry Lewis
restait pour moi quelques images grimaçantes. Une face de neuneu un peu débile. En revanche et en parallèle, dans le même temps, je m'intéréssais beaucoup à un héros Américain qui débarquait chez nous, tout droit descendu de ses années 70 : Matt Helm, agent très spécial.
Je me souviens que l'élégance, la prestance et le physique de play-boy de ce type m'en avait mis plein les yeux. Le costard-cravate/clope bout doré/oeillade/Scotch était à des années lumière de nos chemises bariolées et de nos petits plis charmants (!) et force était de constater que nombre de tamahines n'avait d'yeux que pour le Tiki Tahua. Autant dire que les jolies filles le célébraient comme un dieu.
Les films de Dean Martin se mirent alors à déferler sur les Tuamotus comme un peu plus tard ceux de Steve McQueen.
Mais je dois dire qu'à part la série des Matt Helm,
le formidable Rio bravo,
Cinq cartes à abattre
et quelques autres qui m'échappent, le côté crooner (il chantait fort plaisamment) qui faisait tomber les filles m'agaçait un peu. Mais, toujours hypnotisé par le bellâtre que j'étais loin d'être, je me mis à lire des tas de journaux qui parlaient de sa vie privée. Je découvris d'abord qu'il avait formé un duo fameux qui restait légendaire avec un certain … Jerry Léwis
et ce pendant des années et nombres de films à succès jusqu'à l'usure et la séparation. Je fus mis au courant de la perte de son fils qui le plongea dans un alcoolisme dont jamais il ne se débarrassa. On racontait avec force détails l'immense amitié qui le liait à Frank Sinatra
et Sammy Davis Jr.
qui firent des pieds et des mains pour lui tenir la tête hors de l'eau. Mais le crooner avait baissé les bras pour toujours.. Je vis en vidéo, mais il y a quelques jours à peine, ses retrouvailles avec Jerry Lewis
en 1976 à Las Vegas. Dans un show organisé par Sinatra,
devant un Lewis,
son ancien partenaire ému aux larmes. Les vieux chagrins allaient peut-être s'adoucir…
Bref : Tout ça pour dire qu'il était temps que je m'interrèsse à ce qui avait bien pu reunir les deux hommes au cinéma. Or, l'excellente et pourtant tant décriée chaine Arte a tout dernièrement diffusé un de leurs films : Un Vrai cinglé de cinéma. C'était le moment ou jamais ..
Que Laurel Et Hardy soient bénis, eux !
Comme vous, Tamatoa, j'ai connu Dean Martin comme faire-valoir du pitre, histrion, grotesque Jerry Lewis
qui a bénéficié, dans le début des années 50 d'une aura, d'une réputation, d'une notoriété fort peu en rapport avec son talent.
Ces films, sous-produits de la culture (ah ah ah !) étasunienne inondaient le marché et décérébraient les Français à la suite des dégradants accords Blum/Byrnes. Je suis tellement allé au cinéma entre 8 et 14 ans que j'ai vu une invraisemblable quantité de ces bêtises, Un pitre au pensionnat, Le dingue du palace,
Le cabotin et son compère,
Le clown est roi
…
Pitre, dingue, cabotin, clown… ça dit tout. Des grimaces dégradantes, des glapissements grotesques, des intrigues à la fois puériles et infâmes.
Naturellement, Positif et Les cahiers du cinéma trouvaient ces merdes admirables. Et pendant ce temps là tapaient à bras raccourcis sur Couzinet et Berthomieu
…
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