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Sujet : Le lièvre et la tortue


De Tamatoa, le 17 décembre 2013 à 00:50
Note du film : 5/6

Niels Arestrup, homme et acteur intelligent s'il en est, nous offre, ici en tant que réalisateur, sa façon à lui d'appréhender "l'homme politique". Il se fait très remarquable chroniqueur d'une campagne présidentielle. Campagne qu'il domine, cette fois-ci en tant qu' acteur, en manipulateur de l'ombre d'un Yvan Attal, politicien très étrangement pétri d'humanité, ce qui donne tout son charme et son intérêt à ce film. Faire d'un anti-héros le sauveur de la France, voilà tracé le curieux sacerdoce de cet homme massif, mystérieux et complexe. Niels Arestrup est un géant méconnu du cinéma. Trop peu, souvent trop mal employé, il domine ce film par sa prestance et son savoir faire. Niels Arestrup et Yvan Attal, c'est le menhir et l'améthyste. Le lièvre et la tortue. Et pourtant ça colle. Les rouages, les mensonges, les pièges et autres fourberies de la politique ne nous sont pas inconnues, mais le jeu si subtil de ces acteurs semblent nous les faire redécouvrir.

Une ambiance pesante et quelques longueurs, que l'on est en droit de regretter mais qui donnent le ton nécessaire à un film dirigé de main de maitre d'un bout à l'autre. Les choses sont ce qu'elles sont mais savoir les présenter comme étant belles et viables malgré l'adversité est exercice difficile. Sauf pour les politiciens. Or comment faire d'un âne un cheval de course ? Pour convaincre. Pour faire croire. Toute une smala de conseillers fort talentueux nous régalent de leurs combines. Nous sommes dans la coulisse des coulisses politicardes. Les histoires parallèles et tumultueuses de fesses n'altèrent en rien l'incroyable espoir qu'une poignée d'hommes mettent dans la victoire d'un homme que la victoire intéresse peu. Mais attention  : nous ne sommes pas avec Les hommes du président, ni dans La ligne de mire. C'est à dire loin des falbalas étasuniens et de la tempête qui va de pair avec les élections américaines. Le candidat exerce dans le feutré, le velours. Car c'est le portrait d'un Candidat bien peu combatif qui nous est dressé. Et Yvan Attal excelle dans ce rôle. Il est la marionnette d'un complot qui le dépasse et la pugnacité nécessaire n'est pas au rendez vous. Loin du bla-bla racoleur et de la solennité voulue, il est vrai, sincère, humain. Un rien pâlot. Par trop taiseux. Rien à voir avec La chevauchée fantastique et la hargne de La conquête. Les femmes ne sont pas traitées non plus de la même façon. Dans La conquête, il était question d'amour. Là, il n'est question que de femmes qui se décident à ne pas être plus que cela… Sur ce ce tapis rouge poisseux, il avance à pas comptés Le candidat, sans vouloir déranger qui que ce soit et surtout pas sa bonne foi. Le candidat n'aurait-il rien compris ? Pas si sûr …

Un film intelligent, fort dans sa structure. Elégant par le talent de tous. Et si pas surprenant, quand même formidablement bien vu.


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