Une bonne idée de départ qui se révèle vite mal exploitée. Le réalisateur Alain Bonnot, abonné aux nanars télé ( Une Femme d'honneur ou autres Joséphine, ange gardien sans parler de l'indétrônable Julie Lescaut ) ne cherche pas le petit détail qui tue, malgré une action assez bien menée. Mais ce film manque de réalisme . J'en veux pour preuve les étranges relations d' Annie Girardot avec sa fille Sandrine Dumas: Très superficielles et relativement bâclées comme l'ensemble du film. Une mère qui va jouer Une justiciere dans la ville pour sa fille dont elle ne semble pas trop proche et que l'absence ne dérange pas, c'est bizarrement ressenti. C'est en fait un assez bon téléfilm, plus ou moins rondement mené. On peut évoquer le polar très Français qui ne cherche pas à imiter les Américains, ce qui n'est déjà pas mal. Certaines scènes d'action ont un goût de déjà vu mais sont d' assez bonne facture. Il est clair que Annie Girardot n'est pas faite pour ça. Comédiènne légère ( Tendre poulet , Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais… elle cause !, La zizanie, On a volé la cuisse de Jupiter… ) ou dramatique ( Mourir d'aimer, Il pleut sur Santiago, Docteur Françoise Gailland…) mais un flingue à la main réglant ses comptes avec la mafia locale, ce n'est vraiment pas son truc. Elle nous aurait joué ça façon La mariée était en noir, on aurait pu y croire. Mais dans le cas présent, ça sent la course au cachet. Non pas qu'elle soit mauvaise, mais pas dans son élément. La vieille fille championne de course de stock-cars, vous imaginez un peu ?

Pour autant, le film se laisse voir sans réel ennui. On regrette que l'ensemble soit si peu fouillé. L'adorable Paul Crauchet ( j'aimerais bien que les hautes autorités de ce site lui accorde la photo qu'il mérite à l'énoncé de son nom) seconde l'héroine avec le brio qu'on lui connait et un trio de jeunots brasse de l'air avec un talent prometteur. Du cinéma sans éclat particulier mais qui a le mérite de nous accrocher quelque peu. En consultant la filmographie de l'actrice, je m'aperçois qu' au moment où elle tourne ce film, la grande époque Girardot est derriere elle. Le cinéma va commencer à l'oublier quelque peu et elle acceptera de tourner un peu n'importe quoi. Elle se fourvoiera même dans le surprenant (au bas mot) film de Patrick Sébastien : T'aime. Peu d'acteurs participants et de spectateurs s'en sont remis…

Mais ne chipotons pas de trop . Cette Liste noire ressemble à beaucoup d'autres petits polars pas trop trop déplaisants, vus et revus mille fois. Un de plus, ma foi…