4,2/6. H.C. Potter réalise en 1948 Un million clés en main. C'est une comédie relativement amusante sur les joies et peines d'une famille new-yorkaise de classe moyenne confrontée à l'accession à la propriété. Un curieux ami de quinze ans (Melvyn Douglas) aux motivations pas très claires vient ajouter à la confusion ambiante. Peu de reproches à adresser à la mise en scène, mais le scénario -de qualité un peu inégale- est plutôt en retrait par rapport aux meilleures réussites du genre. Le ton grinçant de H. C. Potter fait toutefois sa singularité.

Cary Grant est bien évidemment la vedette de cette oeuvre. Son jeu, sa gestuelle, ses grimaces, restent aujourd'hui des références absolues dans le registre du comique gaffeur et involontaire. Son personnage, publiciste, a des aspirations sociales élevées, lesquelles confrontées à la réalité de tous les jours, patinent constamment. Ce récit, et la chute de celui-ci -très réussie-, visent sans doute à rappeler aux américains la nécessité de conserver un mode de vie simple. A relativiser également les règles de "l'american way of life" fondée sur des aspirations matérielles.