Assez décevant. Un départ qui laissait prévoir un bon suspense dans le milieu très…escarpé de la justice. La vie et le véritable apostolat de ces "soutiers" de la défense que sont les avocats, parfois très jeunes, Commis d'office. les juges officiant souvent, trop souvent, en état d'ébriété de travail et plus capables d'être objectif à des heures indues. On suit Roschdy Zem, avocat très convaincant même si on l'a connu plus en forme, dans les méandres de la crasse humaine. Loin des procès Papon ou autres Bernard Tapie, il essuie les misères les plus noires et les plus anonymes. Ces misères qui lui permettent à peine de faire nettoyer la robe qu'il porte avec fierté. On se croit, par instants, dans l'excellente série télévisée Strip-Tease. Docu-fiction en immersion dans les rouages un peu glauque des coulisses des tribunaux.

Et puis le scénario dévie vers le n'importe quoi. Roschdy Zem s'en rend compte qui semble se laver les mains de la suite. Il a l'impression de s'être engagé dans une galère qu' il ne maitrise plus. Avec pourtant des comédiens de bonne facture autour de lui, et entre autres, la présence de Sophie Guillemin, pas assez employée et que j'avais découvert dans La tête en friche, très amoureuse d'un Depardieu innocent et tendre. Mais l'histoire se perd dans ce qui se voudrait être un thriller rondement mené mais qui, hélas, se traine d'invraisemblances en bizzareries quelques fois grotesques. On ne croit pas un seul instant à cette histoire de pseudo-sosie. Ca devient vite ridicule et sans intérêt. Je n'avais jamais entendu parlé de la réalisatrice Hannelore Cayre. On sent qu'elle veut faire bien, certes, mais elle s'égare vite et sa réalisation ne rattrape pas son propre scénario par trop alambiqué. Commis d'office, c'est un mélange du Prophète et de Menteur menteur avec un zeste, un tout petit zeste du Guignolo.

Trois films qui tiennent la route mais qui ne supportent pas la promiscuité. Sans être inbuvable, le cocktail est assez indigeste..