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Sujet : Kubrick or not Kubrick


De Arca1943, le 3 mai 2009 à 22:34

Tiens donc, Ridley Scott et Sigourney Weaver rempilent pour un cinquième tome de Alien. Espérons un scénario à la hauteur des attentes.


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De PM Jarriq, le 4 mai 2009 à 09:05

Tant qu'on tient Ridley Scott éloigné de sa maison de vacances dans le Luberon, qui, artistiquement parlant, ne lui réussit pas du tout, je pense qu'il n'y a pas trop d'inquiétude à se faire quant à ce Alien 5.


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De DelaNuit, le 7 juin 2012 à 17:21
Note du film : 4/6

Bravant l'interdit des dieux, le titan Prométhée favorisa le développement de la race humaine et fut puni par ses pairs… Dans cette préquelle de la saga Alien, les humains s'en vont au bout de l'univers à la recherche de leur(s) créateur(s) à bord d'un vaisseau nommé le Promethéus, dans un désir de retour aux sources…

J'ai trouvé très intéressante la mise en abîme du sujet : les humains cherchent leurs créateurs pour leur demander pourquoi ils les ont créé… Au même moment, eux même sont bien incapables de donner une réponse sensée au questionnement identique de l'homme qu'ils ont fabriqué, l'équivoque et ambigu androïde David (Michael Fassbender)

Et voici celui-ci se cherchant – et trouvant – des références dans le Lawrence d'Arabie de David Lean, qu'il visionne en boucle sur son vaisseau, et dont il imite les gestes, et cite les répliques… Son look et ses cheveux ne sont d'ailleurs pas sans rappeler ceux de Peter O'Toole dans ce classique de 1962, ce qui permettra peut-être à Impétueux de nous faire un couplet sur « la folle de l'espace » après « la folle du désert » ?…

Ainsi, la réponse de Ridley Scott au questionnement de l'humanité est qu'il n'y a pas de réponse… On peut toujours aller plus loin, chercher qui a créé qui, c'est comme avec l'histoire de l'œuf et de la poule, la vie déroule son cycle de naissance et de mort, de création et de destruction, et la cause première toujours échappe…

J'ai aussi bien apprécié de retrouver les éléments du premier Alien : on sait maintenant qui sont les extra-terrestres géants dans leurs étranges combinaisons retrouvés momifiés au début de la saga dans un vaisseau similaire échoué sur une autre planète lointaine…

Bien sûr, au bout d'un moment, les questions des humains n'ayant pas de réponse, le film laisse de côté les débats philosophiques ou métaphysiques pour bifurquer vers l'action et les effets spéciaux, fidèle en cela à ce cinéma de genre, et donnant l'occasion de renouer au final avec la célèbre et monstrueuse créature tant attendue.

Belles images, belle musique, belle 3 D, Charlize Theron glaciale à souhait, Noomi Rapace digne héritière de Sigourney Weaver… Réflexion sur la création et la recherche de sens… Un film peut-être pas parfait, qui ne fera pas l'unanimité, mais qui a le mérite de sa beauté formelle et des questions qu'il pose à défaut d'y répondre, ce n'est déjà pas si mal !


Oui, vraiment, j'ai passé un bon moment. Et adoré la scène d'ouverture avec l'humanoïde qui se sacrifie pour répandre son ADN dans la Nature sur notre Terre préhistorique et y semer les germes de la vie dont nous sommes issus… J'ai trouvé cette scène très belle, c'est finalement celle qui me reste le plus en tête.

Bon, c'est certain, on est loin du Malpertuis de Harry Kümel et de ses effets spéciaux fauchés, qui nous montrait un Prométhée décati (interprété par Jean-Pierre Cassel !) enchaîné sous l'escalier d'une maison maudite hantée par d'anciens dieux dégénérés… Mais dans un cas comme dans l'autre, malgré le grotesque et l'épouvante, c'est finalement la poésie visionnaire que je retiens… Cela n'engage certes que moi !


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De Impétueux, le 7 juin 2012 à 22:23
Note du film : 3/6

Je ne crois pas, ami DelaNuit que j'écrirai quoi que ce soit sur ce Prometheus dont vous dites, fort bien, qu'il vous a intéressé….

Pourquoi ? Peut-être en partie parce que la tétralogie Alien, si elle m'a diverti, ne m'a pas laissé d'empreinte ineffaçable et parce que je n'ai qu'une estime modérée pour le talent de Ridley Scott.

Mais bien davantage pour avoir lu sous la plume de Mandelbaum (sans doute) ou de Siclier (peut-être) dans Le Monde quelque chose qui m'a à la fois sidéré et fait ricaner : lors de sa projection au Marignan, une des plus belles et grandes salles des Champs-Élysées, le film a fait sauter par trois fois, du fait de l'intensité de sa bande-son, l'appareillage du cinéma, pourtant un des meilleurs qui soient.

Et le critique d'écrire, comme je ne cesse de le déblatérer, que tout cela n'est plus du cinéma, mais une sorte de spectacle nouveau, nullement désagréable en soi, mais largement différent de tout ce qui a forgé la mythologie du 7ème art, qui, finalement, n'aura duré qu'une large centaine d'années.

Je suis bien trop vieux pour me lancer dans de nouvelles expériences…


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De DelaNuit, le 8 juin 2012 à 17:04
Note du film : 4/6

L'anecdote que vous racontez sur le Marignan est amusante. Ils ont du vouloir mettre le son trop fort et s'en sont mordu les doigts… ou bien ils ont du mal à régler le son avec ces nouvelles technologies !

Loin de ces salles parisiennes, j'ai vu ce film dans un petit cinéma associatif de village de province, tout récemment équipé de la 3 D, et il n'y a pas eu de problème de son ou d'image. L'atmosphère comme le public devaient y être très différents !

Je n'ai pas eu l'impression d'assister à la projection d'un nouveau type d'art et ai vécu les 2 h 15 de film comme un moment de cinéma, ni plus ni moins. Mais il est vrai que je vis ces innovations telles que la 3 D comme du gadget, je les goûte à l'occasion mais ne cours pas spécialement après. Je me dis qu'il y a déjà eu des films en 3 D autrefois (Le crime était presque parfait, Kiss me Kate…), pour moi il s'agit toujours de la même démarche, sauf que cette fois-ci la technique est vraiment à la hauteur, ce qui après tout n'est pas plus mal.

Le cinéma de Ridley Scott fait toujours la part belle aux images, à la musique, à l'atmosphère, mais ce n'est pas nouveau, il y a toujours eu des films à apprécier en contemplatif tels que Fantasia, Baraka

Le problème chez Scott, c'est que si la forme est superbe, le fond ne suit pas toujours. A vouloir ratisser trop large (et Dieu sait que plus un film coûte cher, plus il doit rapporter…), on finit par perdre en profondeur… Pour les questionnements existentiels sur la recherche du créateur, et qui sommes-nous, d'où venons-nous, où allons-nous, mieux vaut revoir Blade Runner, qui est à mon sens le chef d'oeuvre absolu de Scott, chef d'oeuvre à la fois dans la forme et le fond, réussissant par ailleurs à allier les visions futuristes avec l'atmosphère de film noir des années 40 !

Ceci dit, si ce type de cinéma ne vous attire pas, vous avez bien raison de passer votre chemin et d'aller chercher ailleurs… Il faut entrer dans les salles obscures pour se faire plaisir et non par contrainte !


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De Impétueux, le 8 juin 2012 à 18:47
Note du film : 3/6

Ce qui ne m'accroche pas, dans ce cinéma à grand spectacle d'aujourd'hui, c'est la violence et le rythme échevelé du montage qui vous fait exploser à la figure, lors des scènes d'action, l'équivalent de dix bombes d'Hiroshima.

C'est techniquement magnifique, bluffant quelquefois, ça vous tasse dans votre siège, mais l'abondance et la répétitivité de ces éclairs ne me laissent pas de grandes traces… Beaucoup moins – pour jouer au vieux con – que l'incendie d'Atlanta dans Autant en emporte le vent ou l'abordage des galères dans Ben-Hur

Mais je ne parle pas particulièrement de Ridley Scott, dont j'ai bien aimé Alien (et dont Blade runner ma laissé assez indifférent, malgré les dithyrambes). Disons que c'est devenu, cette manière de filmer, une sorte d'obligation impérative pour capter les spectateurs d'aujourd'hui… vous savez, ceux qui n'imaginent pas que le Noir et Blanc ait existé…

Il ya plusieurs demeures dans la Maison du Père, mais je maintiens que ceci n'est plus tout à fait du cinéma, art total du 20ème siècle, et périssable, comme toutes les formes d'expression. Ce n'est pas un drame.


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De vincentp, le 9 juin 2012 à 16:33
Note du film : 4/6

Il ya plusieurs demeures dans la Maison du Père

Le cinéma contemporain est effectivement devenu protéiforme, et est aujourd'hui divisé en multiples chapelles. Les films qui peuvent prétendre rassembler grand public, cinéphiles, jeunes et âgés, ne sont plus très nombreux (à mon avis même quasi-inexistants). On imagine qu'un vieux guerrier comme Siclier (il est toujours en activité ?) ait gardé en-tête les canons cinématographiques des années 1960 et soit rebuté par les effets spéciaux.

Mais le phénomène est tout aussi marqué, voire plus encore, pour la musique (domaine que je pense connaître à peu près de façon équivalente au cinéma). Les disques contemporains ne sont plus en mesure (pour la quasi-totalité) de plaire à tout le monde. Prenez pas exemple le dernier disque de Melody Garnot, qui fait l'objet de critiques et d'avis diamétralement opposés.

Pour ma part, écoutant les disques électro-pop labellisés par la FNAC (comme sélection du mois), j'apprécie énormément un titre sur 10, et pas du tout la plupart du reste de la sélection. Mon avis n'obéit d'ailleurs à aucune logique objective et je me garde bien de recommander tel ou tel disque à un amateur de musique (1). Commenter les productions artistiques actuelles (cinéma ou musique) relève du libre-arbitre personnel, tant ils sont l'expression de formes et de courants très pointus et divers.

Pour en revenir au film de Scott, peut-être cherche-t-il à revenir sans y parvenir à ce qui a fait la spécificité de Alien : être un film qui touche à la fois le grand-public amateur de sensations fortes (pour plaire aux producteurs et à leur tiroir-caisse) et aux cinéphiles (Scott est un auteur et aura tendance à s'adresser plutôt à ce public).

(1) mais voici une courte play-list de trois disques contemporains de qualité :

Austra : Feel it break (2011)

Entrance presents high contrast -Rank1- (2010)
Ulrich Schnauss : far away trains passing by (2001)
Et un disque de jazz vocal : Beverly Kenney : sings for Johnny Smith (1955, je crois)


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De Torgnole, le 6 octobre 2012 à 14:26
Note du film : 4/6

Vu en 3D au cinoche, je suis assez surpris par les divers commentaires venimeux que subit Prometheus. A mon avis Ridley nous a simplement pondu une refonte d'Alien avec des moyens qu'il n'avait pas à l'époque, sachant que pour ma part, le premier Alien est en contrepartie surestimé par ses aficionados. Je ne me suis pas ennuyé une seconde devant Prometheus, (ce qui n'est pas le cas du premier Alien), on en prend plein la tronche avec des décors glacés à couper le souffle, des trouvailles technologiques ingénieuses…

Certes, le traitement des personnages manque de profondeur, l'intrigue est sans réelle surprise mais le tout est suffisamment complexe pour permettre à la forme de s'imposer en tant qu'expérience visuelle, à la fois contemplative et stimulante. Je pense notamment à la scène d'ouverture, introduisant un thème cher à ce réalisateur : le sacrifice, thème qui sera développé tout au long du film en lien avec celui de la création.

Du coup, j'attends une hypothétique suite avec impatience, en espérant que l'univers sera toujours peuplé de ces bestioles hostiles élaborées par nos ancêtres, des guerriers humanoïdes se déplaçant dans des véhicules organiques hi-tech sur des planètes hérissées de roches sombres.


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De Torgnole, le 6 octobre 2012 à 17:22
Note du film : 4/6

"j'attends d'abord d'un film qu'il me raconte une histoire, si possible bonne et au moins intelligible"

Et c'est le cas de beaucoup de personnes, j'apprécie tout comme vous quand un film se tient avec une bonne histoire, mais si a votre avis, l'expérience visuelle est réservée avant tout aux musées ou quelconque exposition photographique, et que cette expérience n'est pas à privilégier dans un film, je peux dire de même pour une bonne histoire dont le développement idéal trouve alors sa vraie place dans un bon roman ou une bonne nouvelle.

Nous serons tous les deux d'accord pour dire que le cinéma est un équilibre entre tous ces éléments, mais mes attentes personnelles par rapport au septième art seront d'autant plus formalistes, j'attends qu'un film stimule mes sens, mes émotions, ma réflexion d'une manière qui soit propre au cinéma. Par exemple, les films de David Lynch ne racontent pas tous une "bonne histoire intelligible", je place pourtant cet auteur au top, il représente la différence que j'attends du cinéma vis à vis des autres arts, ce que seul le cinéma peut apporter de plus par rapport à un récit écrit, une peinture, une musique ou une photographie, quand le tout est plus que la somme des parties…

Prometheus est plutôt équilibré, l'histoire, selon moi, est intelligible, et la forme permet aux décors et à l'univers de s'imposer sans que le tout paraisse superficiel. Attention, je ne place pas non plus ce film dans mon panthéon, en témoigne ma note de 4/6 due en partie aux poncifs (peut-être à cause d'une trop grande soumission à une "histoire intelligible" soit dit en passant) et au manque de profondeur des personnages (quoique, ne serait-ce pas volontaire de rabaisser les humains à des clichés ambulants pour mieux approfondir le personnage du cyborg ?), en tous cas, je pense qu'il mérite bien plus que ce qu'on lui jette…


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De vincentp, le 13 mars 2013 à 23:51
Note du film : 4/6

C'est un bon film, bon divertissement, qui reprend la trame de Alien et est donc sans surprise. Mais on est loin de la qualité de Alien et de Blade runner. Et en plus mon lecteur n'arrive pas à suivre ce blu-ray (un problème de firmware sans doute) avec l'impression de ne plus être en liaison constante avec le vaisseau spatial ! La communication est brouillée !

Si on ajoute le fait que Torgnole se répond à lui-même, en raison de la disparition du capitaine Alholg dans les fins fonds de l'espace hors dvdtoile.com, nous voilà de plein pieds dans un univers de science-fiction !


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De Norman Bates, le 15 juillet 2013 à 21:13
Note du film : 3/6

Après avoir lu les commentaires de Impétueux sur la tétralogie Alien, je me suis promis, non seulement, de revoir à nouveau les aventures du xénomorphe mais également de découvrir le préquel réalisé par Ridley Scott.

Bien mal m'en a pris, rien ou peu sur les origines de la créature mais un film de science-fiction sur les origines de l'Homme dont la création et l'évolution seraient dues à un peuple extraterrestre. Ces derniers, appelés "Ingénieurs", parviennent à créer la vie sur Terre à partir de leur ADN répandu dans l'eau avant de dompter les hommes en leur livrant le feu et les outils comme le fit Prométhée dans la mythologie grecque. C'est à travers des fresques préhistoriques reproduisant un système solaire éloigné et ces êtres humains gigantesques que les scientifiques, persuadés que les extraterrestres sont nos aïeuls, décident d'envoyer une mission vers la planète dudit système où la question sur nos origines sera enfin résolue.

Tiens donc, cela ne vous rappelle-t-il pas une horde d'australopithèques qui, après avoir touchés un monolithe extraterrestre, utilisent des outils taillés dans des os pour chasser le gibier? Et qu'ont fait leurs descendants par la suite en découvrant un monolithe sur la Lune? Ils ont monté une expédition vers Jupiter…

Dites donc M. Scott, vous n'allez pas pousser le vice au point de monter un voyage intergalactique si long que les scientifiques seraient maintenus en état d'hibernation? Si, évidemment… Heureusement ces derniers ne disposent pas de combinaisons spatiales rouges comme celle de Bowman dans 2001: l'odyssée de l'espace? Si? bon, soit, ça sent l'ersatz à plein nez. Il ne manquerait plus qu'un Guy Pearce apparaisse grimé en vieillard à la recherche de l'immortalité en fin de film et la boucle serait bouclée! Bingo!

Admettons que tout cela ne soit qu'un hommage au grand Stanley Kubrick, il ne reste donc qu'un film visuellement réussi qui laissera le spectateur développer sa propre théorie sur ces Ingénieurs décimés par des vilaines bestioles amphibiennes avant d'avoir pu détruire l'humanité terrestre (après l'avoir créée vous rappelle-je… c'est pas moi qui écris le scénario où alors j'ai rien compris)

Heureusement, Ridley parsème ici et là quelques indices sur la présence de notre créature (une sculpture sur le portique d'une porte mystérieuse que n'ouvrent pas les astronautes, du liquide visqueux…) mais rien qui puisse effrayer le spectateur.

Bref, une déception, tant on était en droit d'attendre plus que cette pâle copie de films de science-fiction déjà vus.


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De Impétueux, le 16 juillet 2013 à 18:40
Note du film : 3/6

Une bonne âme m'avait soufflé, alors que j'écrivais que la lassitude me venait un peu d'avoir absorbé à la file les quatre épisodes de la Tétralogie, que je n'en avais pas fini avec les Aliens. Et on me citait ce Prometheus qui passe en ce moment sur Canal+.

Mais trop, c'est trop : l'overdose m'a atteint et je n'ai sûrement pas regardé le film de Ridley Scott avec l'attention qu'il mérite sans doute… Je n'ai pas compris grand chose (il est vrai que j'ai raté les cinq minutes initiales) et je me suis ennuyé…

Je reverrai ça, à neurones reposés, lors d'un prochain passage télévisé…


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De Impétueux, le 11 mai 2016 à 15:33
Note du film : 3/6

J'ai du mal à le croire et à me l'imaginer, mais j'ai regardé ce film avant-hier à la télévision, sans ennui et sans passion, mais en ayant oublié que je l'avais déjà vu il y a moins de trois ans ! C'est dire s'il m'avait fait forte impression et si les images, pourtant quelquefois fort spectaculaires étaient restées ancrées en moi !!

On pourra naturellement imputer cela à mon de plus en plus évident délabrement intellectuel ; chaque jour qui passe éteint, c'est certain, un peu plus les neurones (ou dissocie les synapses : je ne sais pas quelle est l'expression la plus appropriée). Mais, au delà de cet inéluctable parcours vers la nuit de l'esprit, je crois, plus prétentieusement et contrairement à ce que j'affirme d'habitude que le genre de blockbuster qu'est Prometheus doit être vu dans une salle obscure immense et suréquipée, dotée d'un écran géant et de haut-parleurs tonitruants. Cet équipement, cet artifice d'immersion permet seul d'admettre la niaiserie du discours présenté et l'omniprésence fatigante du tohu-bohu de rigueur dans ce style de films.

Tohu-bohu m'est venu sous les doigts (on ne peut plus écrire sous la plume) et l'expression est plutôt heureuse puisque le terme, dans la Genèse, désigne le chaos primitif du monde. Pour un film qui a la prétention de faire se poser au spectateur la question de l'origine de la vie et de l'intelligence et qui y répond d'une façon simpliste mais habile, il convient même tout à fait.

Mais le problème de Prometheus, c'est qu'il y a eu déjà, il y a près de cinquante ans, un film qui a déjà posé la question, et d'une façon telle qu'elle est définitive : c'est 2001 et quel que soit le talent de Ridley Scott, il ne peut tout de même pas prétendre arriver à la cheville de Stanley Kubrick. Il a toutefois l'honnêteté de lui rendre hommage et de multiplier les citations : au tout début, bien sûr, dans le vaisseau spatial en hibernation où l'androïde David 8 (Michael Fassbender), seul éveillé fait du sport, mange un machin sans nom, surveille les cadrans et où les autres membres de l'équipe reposent bien sagement dans leur sarcophage ; plus avant dans le film, on retrouve dans la chambre polygonale du milliardaire commanditaire de l'expédition, Peter Weyland (Guy Pearce) le grand lit dans lequel agonisera Dave (Keir Dullea) ; Weyland en a copié d'ailleurs le visage craquelé… Après avoir rédigé ce message, je lis celui que Norman Bates avait déposé sur ce fil en juillet 2013 ; je vois, mon cher camarade, que nous avons vu, vous et moi, les mêmes choses ! Je vous en serre cinq, si jamais vous me lisez !

Toute cette orientation de Prometheus qui se réfère à cette sorte de quête fondamentale des origines est plutôt naïve ; en revanche, celle qui se branche directement sur Alien est très excitante et bien menée. Il est vrai que les producteurs n'ont pas mégoté sur les effets spéciaux, qui sont particulièrement horrifiques : j'ai désormais en tête l'invasion des deux ingénieurs égarés dans le dôme mystérieux par les immondes créatures, la façon dont elles s'emparent d'eux… et la césarienne que s'impose Elizabeth (Noomi Rapace) n'est pas mal non plus…

Cela étant, il me semble qu'à trop vouloir tirer sur la corde d'un sujet original (ce que fut le premier Alien) on ne peut, à la longue que ressasser et, sinon vraiment lasser, du moins rendre un peu indifférent l'honnête amateur… Prometheus étant donc une préquelle d'Alien, on se demande pourquoi il n'y aurait pas un préquelle de Prometheus : il n'y a pas de raison…


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De Norman Bates, le 21 mai 2016 à 18:07
Note du film : 3/6

Les grands esprits se rencontrent!

Je reste également un grand fan de la saga Alien, j'attends donc impatiemment Alien: Covenant, la suite directe de Prometheus, sortie prévue le 9 août 2017…


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