Je ne méconnais pas le côté ludique et parodique de l'aventure, mais ça reste la parodie d'un cinéma que je détestais cordialement à sa sortie : le soi-disant gore, élevé au rang de genre en soi (et du coup on se mettait à voir dans ces films des choses qui en réalité n'y étaient pas). Pour moi, des machins comme Hills Have Eyes ou La Dernière maison sur la gauche n'étaient que d'infâmes niaiseries, où tout ce qu'on savait faire pour relancer l'action était de flanquer un gros plan de chairs sanguinolentes. C'était à la violence ce que le porno était à la copulation : une fois le tabou franchi, on ne savait pas absolument pas quoi faire d'autre.

Alors, Hobo with a Shotgun est une parodie de ce genre de film. Évidemment, Rutger Hauer est bien meilleur que les acteurs pourris d'origine et c'est (malgré des efforts amusants) beaucoup mieux filmé. J'adore le traitement-hommage de la photographie. Mais au bout d'une demi-heure, lorsque même moi (!) j'ai compris le principe de la parodie-boucherie, il ne reste plus qu'à attendre la fin du film et ça devient franchement longuet.