Un titre français idiot traduisant bien mal la qualité et l'envergure de ce film interprété par Buster Keaton, et daté de 1920. Un aperçu étonnant de la société américaine des années d'après première guerre mondiale apparait sous nos yeux (on y découvre le Wall Street de l'époque, et la vie au sein d'une grande cité). Keaton comme dans La Croisière du Navigator endosse les habits d'un fils de famille gaffeur, triomphant de l'adversité par sa naïveté face à des capitalistes rapaces. The saphead brosse également un portrait intemporel des relations homme-femme et parent-enfant. Il montre au public comment les classes aisées peuvent rencontrer les mêmes problèmes ou joies que la classe moyenne ou populaire.

Ce film est drôle, émouvant, très bien réalisé… Le coktail d'idées est parfait.

Buster Keaton, par son oeuvre cinématographique d'une qualité globalement exceptionnelle (interprétation et/ou réalisation) est un des premiers artistes à contribuer à la création d'un langage cinématographique moderne, à définir ce qui fait le succès public et critique d'un long-métrage, et au-delà, à intégrer le cinéma au sein du patrimoine culturel mondial. C'est en tous cas pour moi un des enseignements de The saphead.