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Sujet : Un peu inégal, mais correct dans l'ensemble


De vincentp, le 25 septembre 2010 à 22:31
Note du film : 3/6

3,5/6. Des poncifs -nombreux-, mais l'aperçu -certes un peu sommaire- de la ville de Boston, et de ses contrastes est intéressant. Des moments très bien réalisés, et quelques idées neuves (un ton impertinent relativement pour montrer les rapports entre la pègre et la police). Le sympathique Ben Affleck deviendra-t-il un auteur après avoir été un acteur comme avant lui Clint Eastwood ou Robert Redford. On verra bien mais il lui reste du chemin à faire, pour trouver un style et un propos plus personnel !


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De Steve Mcqueen, le 26 septembre 2010 à 17:38
Note du film : 5/6

Tiens, pour une fois je serais beaucoup moins sévère que ce cher Vincentp. J'ai en effet trouvé que The Town était un polar admirablement réalisé, tendu comme un arc et parcouru de séquences d'action d'anthologie.

Le coeur du film, c'est cette relation amoureuse impossible entre l'otage et son ravisseur, et là Affleck évite tous les clichés : ce sont des regards complices, des gestes tendres, et il laisse le temps à la passion de naître, sans chercher à tout prix à forcer les choses. Résultat : on est touché, on y croit d'autant plus que la ravissante Rebecca Hall y est pour beaucoup : douce et naturelle, elle apporte beaucoup à son personnage. Affleck acteur est en constant progrès : sobre, tendu, il est loin de l'image tête à claques que l'on avait de lui à la sortie de Pearl Harbor ou Armageddon. Quant à Jeremy Renner, après son rôle de soldat tête brûlée dans l'excellent Démineurs, il confirme qu'il est particulièrement à l'aise dans les rôles de jeunes chiens fous.

Mais The Town est avant tout un polar, un vrai, et Affleck se charge de nous le rappeler lors des séquences d'action : elles sont particulièrement bien montées, filmées sur le fil du rasoir, alternant chaos et calme avant la tempête. J'ai rarement vu sur un grand écran un tel sentiment d'urgence, l'impression que tout peut basculer d'un instant à l'autre.

Bref, après l'excellent Gone Baby gone, Ben Affleck persiste et signe. Sans rien révolutionner, il s'inscrit dans la veine d'un polar urbain et réaliste et signe à mon sens une grande réussite. Chapeau !!


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De vincentp, le 26 septembre 2010 à 20:42
Note du film : 3/6

Je comprends que l'on puisse analyser ce film de cette façon. Il y a effectivement un ton personnel à Ben Affleck : un mélange de sérieux et de désinvolture. Les scènes d'action sont effectivement bien réalisées. La partie consacrée à l'enquête policière également (expliquée sobrement et efficacement). Des ellises narratives introduisent des surprises sur le plan de l'histoire. Je regretterais simplement une impression de déjà-vu sur la partie gangster. Je me suis ainsi un peu ennuyé : cela est peut-être du au fait que je commence à cumuler un très grand nombre de films. Sans cela, ma note serait de 4/6.

Je remarque que pour le moment Ben Affleck n'est ni Michael Mann, ni Coppola (ou même James Gray)… Mais si tous les films américains contemporains étaient comme celui-ci, tous les espoirs seraient permis.


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De Impétueux, le 11 mars 2023 à 13:08
Note du film : 4/6

Je ne suis guère adepte de ce type de cinéma hollywoodien, policier, méchant et violent ; les bisbilles entre les policiers municipaux et fédéraux me laissent sans voix et leurs méthodes m'émerveillent ; moins, à vrai dire quand le moindre cop tire à balles éléphantesques sur des voyous en fuite, se fichant apparemment un peu des braves gens qui se trouvent là par hasard et qui ont bien de la chance de ne pas devenir des dommages collatéraux. N'empêche que j'ai bien apprécié The town qui est assez emblématique de cette orientation du cinéma, où les individus n'existent guère que par ce qu'ils font, bien que de sombres traumas d'enfance soient souvent évoqués pour expliquer le comportement des protagonistes.

Il y a plein de films qui décrivent, avec des qualités très différentes, l'existence de ces communautés de gamins qui ont grandi ensemble, avec des codes, des préjugés, des interdits dans un quartier spécial d'une métropole étasunienne. J'ai en tête Il était une fois en Amérique de Sergio Leone (1984) ou Mystic river de Clint Eastwood (2003). Au demeurant il doit y en avoir des dizaines d'autres, tant les États-Unis se sont constitués autour de communautés ethniques jalouses et protectrices de leurs identités. Aucun rapport avec les nations de la vieille Europe. Enfin… aucun rapport jusqu'à une date récente.

The town se passe à Charlestown, qui est un étroit faubourg populeux de l'aristocratique ville de Boston, établie par les puritains britanniques et siège de la prestigieuse université Harvard. Eh bien, selon le film, Charlestown est un peu au braquage ce qu'est Harvard à l'enseignement supérieur mondialisé. Et dans ce coin limité où vit une population d'origine irlandaise, il y a des mythes et des légendes sur les grands voyous qui ont réussi des coups fabuleux. Au sommet d'entre eux Stephen Mac Ray, Big Mac (Chris Cooper), désormais condamné à perpétuité.

Mais comme on disait jadis, bon chien, chasse de race. Doug Mac Ray (Ben Affleck) est désormais la tête pensante d'une bande de quatre copains qui, sur les indications du fleuriste Fergie Colm (Pete Postlethwaite), receleur et trafiquant de drogue, exécute des casses spectaculaires et, si l'on peut dire, élégants ; c'est-à-dire très bien pensés et réalisés avec minutie, professionnalisme et sans effusion de sang. Il parvient notamment à refréner la violence meurtrière de son meilleur ami Jem Coughlin (Jeremy Renner) avec qui il a grandi après que sa mère l'a abandonné. S'additionnent au duo Desmond Elden (Owen Burke), un électronicien expert, pratique pour désamorcer les systèmes d'alarme et Albert Magloan (Slaine), qui vole les voitures comme il respire et les pilote avec maestria.

Or donc, lors d'un casse réussi, la tête folle Jem croit utile de prendre en otage Claire Keesey (Rebecca Hall), la directrice de l'agence bancaire cambriolée et de s'emparer de son permis de conduire ce qui permettra à la bande d’apprendre qu’elle est leur voisine de quartier. . Ajoutons que Claire a aperçu fortuitement, sur la nuque de Jem un tatouage reprenant l'emblème de l'équipe de base-ball du coin. Ajoutons que Doug va tomber amoureux de Claire (et réciproquement) mais aussi qu'un agent du FBI Adam Frawley (Jon Hamm) est mis sur l'affaire, secouons vigoureusement le shaker et laissons interagir les catastrophes : nous avons un film constamment haletant, doté des plus spectaculaires scènes d'action qui se puissent, notamment dans le carrousel des voitures mais aussi des massacres de tout ce qui bouge.

Si l'on a le bon esprit de ne pas se demander comment qui que ce soit puisse survivre 1- aux chocs invraisemblables des voitures lancées les unes contre les autres à toute allure (et où personne ne paraît porter la moindre ceinture de sécurité) 2 – aux rafales de balles de fusils mitrailleurs qui sillonnent des espaces restreints sans faire vraiment beaucoup de dégâts mortels, c'est-à-dire si l'on accepte de demeurer dans la féerie du cinéma d'action, on se régale.

Et on s'étonne un peu que, malgré le moralisme étasunien classique, Doug et Claire puissent envisager in fine de profiter d'un bien mal acquis… Tout fout le camp !


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