Pas mal, pas mal du tout. En situant l'histoire dans le futur, on a trouvé moyen de produire une nouvelle variation (!!) sur le thème des vampires. Voici la question : à mesure que le nombre d'humains sur Terre se rapproche de zéro, les vampires qui dominent désormais le monde réussiront-ils à trouver un substitut au sang humain avant que la famine mondiale ne les accule à l'extinction ? Ah, suspense. Les aperçus sur la société vampire de demain ne manquent pas d'humour et de suite dans les idées. Franchement, comment ne pas se mettre à la place du malheureux vampire de la rue, du vampire lambda quand le café qu'il a l'habitude de siroter sur le zinc avant de partir au boulot ne contient plus, par décret d'État, que 20 pour cent de sang humain, puis 15, puis 10… Oui décidément, la faim dans le monde est un sacré problème, d'autant plus qu'elle fait allonger les oreilles.

La présence inquiétante de Sam Neill en président de la principale (seule ?) compagnie de sang – au bord de la faillite – confère à ce film australien ingénieux un je-ne-sais-quoi de classe, vu que c'est tellement son casting. Ethan Hawke en vampire dissident qui veut sauver la race humaine et Willem Dafoe en coriace vétéran tueur-de-vampires se dépensent tous deux avec conviction. L'actrice Claudia Karvan qui les accompagne ressemble à une Famke Janssen des mers australes, ce qui ne gâche rien. Les effets numériques utilisés au début pour illustrer le monde futur sont corrects, et les scènes finales sont dantesques à souhait. Il y a quelques longueurs ici et là mais en général c'est mené tambour battant. On a aussi soigné les extraits de bulletins de nouvelles, les pubs télévisées, les détails sur l'économie vampire du futur, les troubles sociaux qui foutent la pagaille à mesure que s'aggrave la disette de sang frais.

Un divertissement de bonne qualité que je recommande froidement, vu que chaudement ça n'aurait guère de sens dans le contexte…