Pourquoi cet avis ne me surprend-il pas ? Je comprend qu'on puisse trouver la photographie laide de par cette lumière brute, trop naturelle, notamment dans les scènes nocturnes d'intérieur où aucun éclairage supplémentaire ne semble avoir été utilisé comme dans un jus de fruit 100% pur jus sans sucre ajouté. Je pense qu'il est question d'habitude. Le film d'époque est souvent associé à un grain et une lumière particulière. La haute définition pour ce genre de film est très déstabilisante car l'ensemble prend tout de suite une dimension contemporaine, un aspect "reportage" qui paraît incompatible avec le genre classique. A ce niveau, Public Enemies est expérimental et chamboule la perception des décors, des personnages et des objets qui prennent alors une autre importance, le luxe devient plus froid, tout comme le sable devient neige dans une scène romantique. Mais de jour, certaines couleurs ont un éclat chatoyant et grâce à l'impressionnante profondeur de champs, les détails d'arrière-plan diluent l'attention du premier plan et les scènes d'action se transforment en énergie pure (cela est peut-être plus flagrant sur grand écran).
D'accord avec Torgnole pour souligner la qualité de la photographie. Peut-être l'aspect le plus intéressant de ce film. On retrouve une lumière assez proche de celle du dernier film de Sidney Lumet(7h58 ce samedi-là)
, me semble-t-il en tous cas.
"Pourquoi cet avis ne me surprend-il pas ?"
Oui, tiens… Pourquoi ?
Tout simplement parce que vous n'êtes pas le seul à ne pas accrocher à ce style photographique qui sied bizarrement à un film d'époque et comme je le précise au début de mon message, je comprend très bien qu'on puisse trouver laid cet aspect novateur qui pour ma part est audacieux et par moment somptueux. Par ailleurs, je ne suis pas le dernier à trouver le scénario moyen ainsi que la qualité des dialogues (voir l'autre fil de discussion). Mais j'attend désormais de revisionner le film pour me faire une idée moins floue, je laisse donc à Public Enemies, le bénéfice du doute et maintiens mon 5/6.
Si on veut vraiment se rendre compte de la différence de rendu entre "l'argentique" et la HD, il faut revoir la série Oz. Certaines séquences (surtout quand les détenus regardent la télé) sont inexplicablement tournées en HD. La juxtaposition avec la pellicule est perturbante pour l'oeil.
Il est certain qu'il va falloir s'habituer à ce rendu, car il est parti pour durer. Cela m'avait moins dérangé dans Collateral (là aussi, la HD était mélangée au film traditionnel), sans doute – vous avez raison – parce que ce n'était pas une reconstitution d'époque.
A bien y repenser, Public enemies m'a fait penser au récent Mesrine
(l'évasion du début, surtout, et d'autres détails çà et là), mais… en moins bien. On aura tout vu !
A mon souvenir, les passages de Oz concernés, une des meilleures séries jamais créees, soit dit en passant, ne sont-ils pas ceux dans lesquels un des personnages introduit, pour son malheur, des "space cake" (gateaux au haschisch) dans Emerald City ? Procédé visuel et dérangeant voulu peut-être pour insister sur la distance, la perturbation des personnages vis à vis de leur perception. Ou est-ce simplement une façon de rendre l'aspect documentaire plus frappant, une façon de retranscrire du réel en jouant avec l'habitude du spectateur face aux différents supports : films, documentaires, télé-réalité ?…
Je pense qu'il est principalement question d'habitude et de la manière d'en jouer. J'imagine mal, par exemple, Marie Antoinette en HD, car pour moi, la prouesse photographique est de l'ordre de l'idéal mais quel rendu cela aurait-il pu bien donner ? Un film qui se déroule dans les année 30 est-il plus crédible en technicolor ou en noir et blanc ? Nous avions déjà eu une conversation similaire sur la sensibilité photographique propre à chaque pays avec Ridicule, cette sensibilité est souvent très personnelle. Pour en revenir à Public Enemies,
je pense que Mann
est obsédé par une forme de réalisme perfectionniste qui nuit à ses scénarii mais n'est-ce pas également un choix qui permet de mettre l'aspect formel en avant ?
Et effectivement, Mesrine est beaucoup plus captivant, qui l'eût cru ? Mais moins réussi que Un Prophète,
le cinéma français n'est pas encore mort !
Vous mettez le doigt sur le coeur du problème : ce film n'est pas captivant. Bien fait, mais il manque quelque chose au niveau de l'histoire. Peut-être de l'émotion amenée de façon naturelle (même défaut recensé dans Ali). Torgnole a été sensible pour sa part à l'aspect formel de Public enemies,
d'ou son avis très favorable.
Une grosse déception de la part d'un des grands cinéastes américains actuels.
L'image m'a paru plutôt laide et le récit longuet.
Le film me paraît très inférieur au Dillinger de John Milius
: Christian Bale
et Johnny Depp
sont deux très bons acteurs mais sont beaucoup moins crédibles que ne l'étaient Ben Johnson
et Warren Oates
dans leurs rôles respectifs.
Le rôle de Billie a été étoffé mais sans qu'on sache si ça en valait vraiment la peine…
Dans le Milius, on retrouvait pour jouer les autres gangsters des gens de la trempe de Harry Dean Stanton
ou Richard Dreyfus
(en Baby Face Nelson).Là aucun acteur secondaire n'a spécialement reçu mon attention..
Mieux vaut donc revoir le Milius, sec, nerveux et plein de caractère alors que le Mann
est beaucoup plus aseptisé…
Assez d'accord avec verdun… Le film est trop long, trop aseptisé et souffre d'un manque flagrant d'originalité. Bien sûr on retrouve le style inimitable du grand Michael Mann, ce mélange de langueur mélancolique et de brusques accélarations, moments de calme zébrés de brusques éclairs de violence. Il y a quand même quelques beaux moments, tels celui où Depp descend enchaîné de l'avion, avec des centaines de lumières qui scintillent dans l'obscurité.
Par contre j'ai trouvé Christian Bale fade, terne et dénué du moindre charisme ( le seul film où je l'ai trouvé excellent est Bad Times où il crève littéralement l'écran par son intensité) et Johnny Depp se contente d'illustrer platement son rôle au lieu de l'ncarner. Quand à la très talentueuse Marion Cotillard, elle est terriblement émouvante et toujours juste.
Depuis Révélations je trouve que les films de Mann sont interprétés avec moins de pannache, cèdent parfois à la facilité (le dénouement tiré par les cheveux de Collateral) comme s'il mettait ses ambitions en berne pour satisfaire le public et surtout les studios. Ceci dit ses films restent au dessus de la moyenne, mais je n'y retrouve plus la perfection (interprétation, mise en scène, interaction sonore et visuelle) de Heat, Le dernier des Mohiacans ou Révélations…
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