On ne peut reprocher à Eric Rohmer de manquer de respect au texte de Chrétien de Troyes. Seulement, son film ennuie. Les décors sont réduits au minimum : presque des fonds blancs ou des arbres purement stylisés, symboliques. La lumière est crue et directe. Les dialogues écrits par Eric Rohmer sont du néo-ancien-français monocorde et théâtral. Même les deux comédiens, André Dussolier et Fabrice Luchini (déjà poussif) ne sont pas à l'aise ni dnas le texte ni dans les costumes.
Le tout sonne faux. Du moins artificiel. Les choix de mises en scène sont évidentes, tape à l'oeil et pas forcément sensé (ne faisant pas de sens particulier). Eric Rohmer oppose ainsi le vivant (les personnages avec leurs costumes ultra-réalistes, des chevaux bien vivants, etc) avec un monde inanimé totalement factice (sol, décor, etc). De cette mise en scène, n'en sort aucun sens. Un hommage au théâtre? Dire que Chrétien de Troyes relève plus du théâtre qu'autre chose? A part que cela est faux, ce n'est pas évident dans le film.
Ou simple idée comme ça, en passant…En tous cas, ça ne marche pas.
Non, décidément, on a beau aimer Eric Rohmer, Perceval le gallois ne séduit pas.
A réserver aux fans purs et durs
D'un ennui mortel, en effet ! Critique dure, mais juste.
Je suis même beaucoup plus dur avec l'oeuvre de Rohmer !
A mon avis, c'est à cause de lui que le cinéma français est parfois taxé de nombriliste et vain.
Pour moi, "Pauline à la plage" est du plus haut comique… malheureusement involontaire !
Hummm… je croyais que ses films faisaient partie des films français les plus appréciés aux Etats-Unis, avec certains Truffaut. Ils sont d'ailleurs sortis en DVD là-bas avant !
Eric Rohmer a le mérite comme des Rivette, des Resnais (presque tous les R du cinéma français) d'évoluer dans un cinéma qui ne coute pas cher, qui rapporte un tout petit peu plus que ce qu'il coûte et qui n'a aucune prétention.
Je ne crois pas que ce soit eux qui ont incarné le "nombrilisme" français. Je crois laisser cela aux Assayas et Leos Carax qui eux retranscrivent des histoires complexes, perverses, dépressives, etc… Les trois R cités plus haut jouent sur le registre de la comédie, légère et sans "prise de tête".
Je ne crois pas que les R soient extensibles.
Je suis d'accord que les trois ne se valent pas (Resnais est loin devant). Mais les trois possèdent une démarche commune que je respecte et qui est celle d'être dans une certaine recherche (moins formelle apparemment chez Rohmer sauf quand on l'entend parler), dans une certaine honnêteté intellectuelle (ils peuvent défendre tous leurs films, même les échecs) et tous sont dans une économie de traitement très gérés. Aucun des trois ne profite plus que ça du systéme de l'avance. Même s'ils ne fonctionnent pas, ils sont moins catastrophiques que les Pont neufs et les Demonlover…
Vous êtes dur avec ce film, il merite mieux qu'un 2…
Tout d'abord Rohmer a fait un enorme travail de re-écriture en faisant son film en octosyllabes
Ensuite pour les decors qui ont l'air de choquer, ils sont directement tirés des fresques de l'époque, et l'echelle est identique a celle desdites fresques.
De plus transcrire le "bas" moyen-age est extremement dur et Rohmer réussit a nous le rendre neanmoins present, alors revisez un peu vos jugement plutot que d'attendre un film grand public vide.
Comment regarder ce film sérieusement, en connaissant les navrantes caricatures d'eux-mêmes que sont devenus les juvéniles Luchini et Dombasle (Ah ! Sissi…), et surtout après avoir vu le crétin analphabète, absolument hilarant dans l'excellent Kaamelott de Alexandre Astier ?
J'ai vu plusieurs extraits sans le voir en entier comme on se réserve un gâteau délicieux ou une bonne bouteille de champagne pour les grands moments.
Je ne pense pas être un fan "pur et dur" de Eric Rohmer surtout quand il prend Arielle Dombasle qui m’énerve et qui d'ailleurs joue dans ce film.
Je reguarde justement ce film comme une comedie. ;)
Le plaisir du texte, du jeu tres theatral a souhait et celui de retrouver Fabrice Luchini & André Dussollier jeune fait le reste.
L'effet est peut-être involontaire, ce que je doute, mais il me fait plaisir et sourire.
Comme Perceval, je préfère le génial Franck Pitiot de Kaamelott au pénible Fabrice. Mais tous les goûts sont dans la nature… Et au moins, quand Pitiot fait rire, c'est exprès !
Perceval le Gallois est une oeuvre de cinéma à part, un film qui se rapproche mystérieusement de celui qu'auraient réalisé nos aïeux du moyen-âge s'ils avaient eu une caméra. Le texte de Chrétien de Troyes est appuyé par un décor du XIIème siècle, sans profondeur, sans perspective, sans proportion. Rohmer signe là l'un de ses films les plus troublants et inventifs. Ma critique : http://tedsifflera3fois.com/2011/08/26/perceval-le-gallois-critique/
« un film qui se rapproche mystérieusement de celui qu'auraient réalisé nos aïeux du moyen-âge s'ils avaient eu une caméra »
Noblement élégiaque… ? Peut-être. Mais attention, si vous laissez une caméra à des types du Moyen-Âge, moi je crois qu'ils auraient plutôt envie de nous faire… ceci !
On ne demande pas mieux que de la lire, votre critique, ô siffleur !
Mais pourquoi ne pas la copier ici ? Pourquoi essayer de nous attirer ailleurs ?
Oui, la démarche de "tedsiffleratroisfois" ne tient pas debout ! Même un Eric Rohmer en petite forme le constaterait…
Tdsiffleratroisfois: «…un film qui se rapproche mystérieusement de celui qu'auraient réalisé nos aïeux du moyen-âge s'ils avaient eu une caméra.»
Il est un peu tard pour répondre, mais je dirais que si ces gens du Moyen-Âge avaient eu une caméra, ce qu'ils auraient tourné ressemblerait plutôt à ceci. Cherchez pas, cher Tdsiffleratroisfois c'est aux antipodes. Mais alors aux antipodes… !
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