Cette série, diffusée dans les années 1990 sur M6, bénéficie d'une aura singulière car d'aucuns la vitupèrent et fustigent une certaine indécence en arguant que l'on ne peut pas rire de tout et ce même par le biais de la caricature. Rire des horreurs des camps de concentration (ici un stalag) ne serait pas concevable… Ces arguments saugrenus se dégonflent comme une baudruche lorsque l'on sait que l'un des principaux acteurs, Robert Clary, fut déporté à Buchenwald où tous les membres de sa famille périrent sous le joug allemand. Alors, hululer contre cette parodie sous prétexte que les exactions nazies sont occultées me semble hors de propos.

Papa Schultz ne doit certes pas figurer sur la table de chevet des cinéphiles adeptes des envolées lyriques, des élégies, des allégories ou des ellipses. Ici, on est dans le lourdingue assumé, dans le truculent, dans la pochade grasse comme la cuisine aveyronnaise. Le cerveau est débranché mais les zygomatiques se déforment sous les coups de boutoir du bedonnant Banner, du facétieux Bob Crane, de l'inénarrable Werner Klemperer ou de l'atrabilaire Leon Askin.

Le mystère c'est que cette série fait florès, enfin peut-être suis-je la seule fan, malgré un scénario redondant (un peu sur le modèle de la série Agence tous risques), un humour de corps de garde etc. Parfois les voies de du succès sont impénétrables, comme le démontre Bienvenue chez les ch'tis ! Et puis, cette série me rappelle lorsque je quittais telle une furie le lycée pour ne pas manquer une miette de ces aventures loufoques. Ouh là, ça me fiche un coup de vieux !

Il faut voir Auto focus, l'histoire de la vie sulfureuse de Bob Crane, l'acteur principal de la série. Le tournage de Papa Schultz y est reconstitué avec soin. Le reste est moins "tous publics"…

Je n'ai jamais vu ce feuilleton mais, Sophie75, ne confondez pas stalag (Soldatenlager – camp de prisonniers) et camp de concentration (Bergen-Belsen, Buchenwald, Dachau) et moins encore avec camp d'extermination !

Si les conditions de vie des soldats prisonniers n'étaient pas commodes, ça n'avait tout de même rien, mais vraiment rien à voir avec Majdanek, Sobibor ou Treblinka…

Merci de cette correction qui s'imposait. Je bats ma coulpe et aurais dû dire camp de prisonnier pour les statlags et autres oflags. Voyez où mène la hâte de quitter les cours d'allemand pour la compagnie de ces krieggefangener. Cancre j'étais, cancre je reste…

A PMJarriq. Je ne connais absolument pas cet Auto focus, mais la réputation de Crane n'a pas attendu ce film pour faire les titres des faits divers.