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Forum : Les Plages d'Agnès

Sujet : Mmouais...


De Serge Joly, le 25 novembre 2008 à 16:10

Ce film documentaire, d'Agnès Varda s'en donner l'air d'un film répertoire/souvenirs, laisse une impression après vision d'un très, très grand film tout court. Agnès Varda plante le décors (sans jeu de mot c'est le cas), elle prépare ce dont elle va parler par la suite, elle présente ses collaborateurs, ses techniciens, ses souvenirs qu'elle a emmené avec elle. Une fois les présentations faites, l'on passe au choses sérieuses : le Cinéma. Agnès Varda donne l'impression de partir dans tous les sens, pas du tout, elle va et nous emmène l'à ou elle veut. De l'enfance (reconstitué malgré la moue) en Belgique, au départ pour Sète accompagné/accueillit par Georges Brassens. Là le film commence réellement, de l'émotion comme si il en pleuvait, les rencontres, les souvenirs, les reconstitutions, Jonas, les joutes, tout y est jusqu'au départ de Sète en barque jusqu'à Notre Dame où là les souvenirs se bousculent autrement, puisque c'est les rencontres avec Jacques Demy, Jean-Luc Godard, François Truffaut, Alain Resnais, Jacques Rivette. Que de beaux noms. Elle parle de leurs travaux, de la vie qu'elle partagera avec Jacques Demy, leurs enfants, leur départ pour les Etats-Unis, leur retour en France. Ses quatre vingt…balais. Film exceptionnel, en forme de testament, car Agnès Varda donne l'impression de tout donner et de tout mettre dans ce film inventaire. A part le faite qu'elle parle beaucoup d'elle, elle laisse aussi copieusement de place à Jacques Demy, ses enfants, ses petits enfants, ses souvenirs lointains, le pourquoi de faire du cinéma, l'espoir qu'elle donne aussi à l'avenir, toutes ces petites choses qui font que nous sommes pas loin d'un héritage culturel sans nom, car Agnès Varda a tellement accumulé des souvenirs, qu'elle garde, en offre, entasse de la mémoire, qu'elle pourrait sans peine faire une autre version 'des Plages d'Agnès'. Film sublime, avec un fort parfum de nostalgie et d'une émotion sans nom. Agnès Varda nous tire les larmes des yeux, si comme tout un chacun vous avez quelque chose qui tape à gauche de la poitrine et un semblent de neurones entre les deux oreilles et un soupçon de culture plastique et visuelle voir cinématographique (c'est mieux) vous ne pourrez pas passer à côté d'un tel film (documentaire).


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De Impétueux, le 6 février 2010 à 19:31
Note du film : 4/6

Je ne tiendrai pas sur Les plages d'Agnès un propos aussi dithyrambique que Serge Joly, qui ne dit pas que des âneries, malgré des fautes d'orthographe et de syntaxe bien malvenues. Je ne dirai pas autant de bien du film, alors même que j'ai pour Agnès Varda de l'admiration, de la révérence aussi, tout autant pour ses longs métrages de fiction (merveilleux moments, souvent poignants et graves, jamais légers, passés avec Cléo, Le bonheur ou Sans toit ni loi) que pour ses documentaires.

Documentaires n'est d'ailleurs pas tout à fait le mot qui représente le mieux ce cinéma-promenade, souvent si prenant qu'on pourrait le croire scénarisé ; Daguerréotypes, Les glaneurs et la glaneuse filment la vie telle qu'elle est avec une justesse de ton, une empathie avec les personnages, une ouverture d'esprit si grandes qu'on pourrait presque se croire dans une fiction (à bien y réfléchir, d'ailleurs, à part Le bonheur à facture de récit classique, tous les films de Varda sont de cette eau-là).

Et donc Les plages ; parvenue au soir de sa vie (elle aura 82 ans le 30 mai), Agnès Varda se penche avec beaucoup de tendresse et sans guère de complaisance sur une vie qui fut pleine, émaillée de rencontres magnifiques, de confrontations avec le siècle passé (l'Exode de 1940, la Nouvelle vague, les hippies et les Black Panthers, le féminisme et l'avortement), de l'amour toujours brûlant pour son mari Jacques Demy (mort en 1990).

Mais il manque quelque chose : une vie, si riche qu'elle puisse être, n'est un fil conducteur que si on la considère dans une optique didactique : les plages, évoquées d'emblée, plages de Belgique, de la mer du Nord, (puisque Varda est née à Bruxelles), plages du Languedoc (Sète, où la famille Varda s'est réfugiée pendant la guerre), plage artificielle de la rue Daguerre, dans le 14ème arrondissement où vit la réalisatrice, ne donnent pas assez de substance au film, et ce fil conducteur-là semble un peu artificiel…

C'est dommage, parce que le parcours d'Agnès Varda est sujet suffisant, et les images des films, qui surviennent au détour des séquences montrent assez l'importance de cette grande petite bonne femme, au casque de cheveux noirs (la plupart du temps) dans le cinéma français du dernier demi-siècle…


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