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Forum : Mesrine - 1ère partie - L'instinct de mort

Sujet : Avis


De Impétueux, le 22 octobre 2008 à 22:50

C'est bien cela : alors que Jacques Mesrine était un tueur sanguinaire, sans scrupules et sans aveu, à peu près comparable au Claude Corti (Philippe Caubère) de Truands, une bête assoiffée de sang, tout un discours complaisant le présente comme un Robin des Bois généreux, poussé à bout par une sorte de malfaisance intrinsèque de la Société.

On ne s'étonnera pas, ensuite, que certaines fascinations tournent à la sidération. Il est sans doute regrettable que le gangster ait été abattu sans beaucoup de finesse ; mais de là à le présenter comme une victime admirable…


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De Arca1943, le 23 octobre 2008 à 00:03

Yeah sure, il aimait l'aventure. Tu parles ! Moi qui ne suis pourtant pas si law and order que ça – et beaucoup moins law and order que le parti de l'ami Fretyl – je dois avouer que déjà, quand j'allais me gaver de films français au cinéma dans les années 70, cette façon de toujours présenter les malfrats, coupe-jarrets, perce-bide et autres assassins dans une lumière romantique, comme de grands enfants incompris, rendus méchants (Ô mânes de Rousseau !) par la société m'a toujours tapé sur le système. Dans le temps, j'en ai pris mon parti car selon un principe cardinal d'Aldo Moro, « toute culture doit être comprise dans ses propres limites ». Donc, si en France on voit les choses comme ça… Quand tu vas à Rome… Et j'ai bien fait, du reste, autrement je n'aurais pas goûté certains bons ou très bons films comme Le Voleur, Les Grandes gueules ou même La Scoumoune (dans ce dernier cas, peut-être à cause de la sublime BO). Tout de même, c'est très agaçant ! Et pourtant, je n'étais pas au bout de mes surprises, car autour du boucher Jacques Mesrine, j'en ai entendu des vertes et des pas mûres, la plus verte et la plus pas-mûre m'étant venue d'une sympathique française (très honnête, pas interlope du tout !) à qui j'avais présenté ces doléances.

Sa réponse : « Mais tu sais, Mesrine, il a tué que des flics ! »

Tabarnac. Les bras m'en tombèrent !


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De fretyl, le 23 octobre 2008 à 00:03
Note du film : 4/6

Jacques Mesrine était un tueur sanguinaire, sans scrupules et sans aveu, à peu près comparable au Claude Corti (Philippe Caubère) de Truands, une bête assoiffée de sang

N'exagérons rien. Mesrine était d'après ce que j'ai lu un type qui aimait l'aventure.
L'aventure il l'avait découvert pendant la guerre d'Algérie et à son retour il n'imaginait pas une vie sans action.
Albert Spaggiari avait lui aussi suivit le chemin du banditisme pour les mêmes raisons.

Le truand de Truand est une bête fauve sadique se vautrant dans la luxure et la drogue.
Mesrine lui était simplement un gangster qui n'avait pas peur de tuer…. comme tous les gangsters d'ailleurs.


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De fretyl, le 23 octobre 2008 à 00:39
Note du film : 4/6

C'est pour les raisons que vous évoquez que Lino Ventura avait refusé le rôle.

Certaines anecdotes à propos de Mesrine empêchent tout de même d'avoir une haine totale. On sait que le monsieur été très fier de sa personne, il adorait se faire photographier et aimait avoir les premières pages.
C'était un gangster qui lors de sa première arrestation a accueilli chez lui les flics avec une bouteille de champagne ou qui braquait trois fois de suite la même banque au Canada, en passant par son casse à Deauville ou avant d'attaquer le casino, il allait faire un tour au commissariat.

Oui c'est un tueur, mais c'est vrai qu'avec une personnalité comme Mesrine on peut vraiment faire du cinéma.
Cela a déjà été fait avec Giovanni dans son Gitan (pitoyable), il y a la version de Genoves de 1984 qui je l'espère sera rééditer et Depardieu caricaturait le personnage au début de Inspecteur la bavure. Et c'est Belmondo dans les années70 qui s'est approprié les droits du livres de Mesrine alors qu'il était détenu en QHS et s'apprêtait à s'y évader. Belmondo aurait reçu une lettre signé Mesrine sur laquelle était écrite A la fin de votre film, ne mettez pas le mot "fin, mais à suivre…''". On l'a échappé belle car Godard avait des vues sur le scénario, Belmondo refusera la version écrite par Godard en expliquant que celui-ci ne voulait pas faire un film sur l'affaire Mesrine mais sur les raisons qui poussait le grand public à se passionner pour cet assassin. Ça aurait encore été une connerie !

Et pour le parti law an order que vous citez, voila ce qu'a déclaré le fils Mesrine, qui est magicien professionnel, il y a quelques jours dans un interview de presse.

Extrait de l'interview :

Tu es issu d'une famille noble ?

Oui. C'est une chose que très peu de gens savent. Mon arrière grand-père était Vicomte Mesrine de la Martinière, et j'appartiens à une famille très fière d'être française. Quand la Marseillaise passait à la télé, on se levait tous ! Mais aujourd'hui, je ne suis plus fier d'être français. Pour moi la France s'est arrêtée à Pompidou. Je pense qu'il faudrait Le Pen un mois au pouvoir et ensuite un mec bien pour faire ce que personne n'a fait depuis quinze ans.

Là, tu vas te faire plein d'ennemis et te faire traiter de facho !

Non. Je ne suis pas pour Le Pen, mais la France a besoin d'un électrochoc, d'une méthode expéditive pour résoudre un avenir déjà foutu dans notre pays.

Le Pen au pouvoir c'est pas très démocratique…

Le Pen est démocrate, prouve-moi le contraire. Il gagne 99% de ses procès ce qui prouve bien qu'on est manipulé par la presse et la télé. C'est comme les lois Pasqua, 90% des français sont d'accord, seulement on est dans un pays démago. C'est quand même lamentable tous ces gens qui envahissent les églises. Qu'on les foute dehors !

Je ne partage vraiment pas du tout tes idées et ton père, je pense, ne l'aurait pas fait non-plus !

Bien sûr que si, c'est clair et net, ça a été vérifié. Il n'a jamais eu d'immigrés dans ses complices et les trois mecs qu'il a buté, c'est trois arabes, dont deux enterrés dans mon jardin. C'étaient des maquereaux.

http://hermaphrodite.fr/article966


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De Arca1943, le 23 octobre 2008 à 02:45

« Il n'a jamais eu d'immigrés dans ses complices et les trois mecs qu'il a buté, c'est trois arabes… »

Et voilà. Après la nana de gauche qui me sort : « Bah, Mesrine n'a tué que des flics », voilà le mec de droite qui me sort : « Bah, Mesrine n'a tué que des Arabes. »

Tabarnac. Les bras m'en tombent derechef !

Salut à toi, ô France, patrie de la Raison.


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De Lagardère, le 23 octobre 2008 à 06:10

Le comte de Monte Cristo avait toutes les raisons de faire ce qu'il a fait. Mesrine, aucunes ! Point Barre ! Pas de pitié pour ces gens là !

Mais même pour albert spaggiari, l'admiration des cons allait bon train ….Mais que ce soit pour Mesrine ou Spaggiari, on voit bien que ce n'était ni leurs vies, ni leur pognon qui étaient concerné !

Clin d'oeil à l'ami frétyl : Vous avez encore reussi à nous placer votre idole, vieux renard !


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De Torgnole, le 23 octobre 2008 à 11:20
Note du film : 5/6

La vie de Mesrine m'intrigue plus que la vie d' Edith Piaf ou Coluche. Le côté obscur et mystérieux du monde criminel m'a toujours fasciné autant que l'univers carceral, société qui a ses propres lois et codes… Scarface, les Affranchis, Le Parrain, Il était une fois en Amérique, sont des films passionnants parce qu'ils traitent du sujet avec brio. Le plus récent Romanzo Criminale est une réussite, Gomorra aussi… Que le gangster soit magnifié ou non, ça n'a aucune importance, le sujet développe l'inspiration des auteurs et réalisateurs… Tant mieux pour le spectateur… Et puis, tout le monde a ses héros, même les criminels en herbe. J'ai hâte de découvrir se charismatique Mesrine


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De Lagardère, le 23 octobre 2008 à 14:38

Je crains fort, cher Torgnole, que le milieu carcéral des films ( fort beaux par ailleurs ! ) que vous décrivez, ne soient bien loin de la triste réalité nos nos prisons…Au cinéma, même si on peut merveilleusement bien rendre l'atmosphère d'un lieu quelqu'il soit, celui là restera toujours bien en deça d'une cruelle vérité…le trou, ou l'amitié franche et virile règne, est l'exception qui confirme la règle, mais hélas….


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De Arca1943, le 23 octobre 2008 à 14:57

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De Torgnole, le 23 octobre 2008 à 15:32
Note du film : 5/6

Oui Lagardère, l'univers carcéral fascine et il est effectivement difficile de trouver des films qui décrivent cet univers avec réalisme, pour la plupart, cela donne souvent lieu à un film d'évasion: La grande évasion, L'évadé d'Alcatraz, les évadés, un condamné à mort s'est échappé, Animal Factory, Midnight Express puis plus récemment les série comme Oz et Prison Break… J'en passe…

Pourtant, quand on voit certains documentaires, sur les prisons de haute sécurité américaines par exemple, on peut se rendre compte de l'organisation fascinante qui régit les relations entre humains évoluant dans cette impitoyable jungle, un microcosme avec ses gangs ethniques, sa hiérarchie, ses lois, ses codes. Les incarcérés doivent trouver des ruses pour survivre, cultiver leur force physique et fabriquer alcool, armes… Certains s'instruisent même en prison, lieu qui, à défaut de réinsérer les individus, est une véritable école du crime et un monde à part entière.


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De fretyl, le 23 octobre 2008 à 19:01
Note du film : 4/6

Et voilà. Après la nana de gauche qui me sort : « Bah, Mesrine n'a tué que des flics », voilà le mec de droite qui me sort : « Bah, Mesrine n'a tué que des Arabes. »

En attendant les mecs de droite n'oublient pas que Mesrine enleva et tortura dans une grotte un journaliste de Minute parce que le pauvre homme avait écrit un article qui ne convenait pas à l'image publique que désirait Mesrine.


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De Lagardère, le 23 octobre 2008 à 19:25

Il n'aurait quand même pas touché à cette vieille Mathilde, quand même?? Martin Peltier, encore, une petite gifle…En tous cas, c'est surement pas ce gros deballoné de JF Galvaire qui s'y est collé…


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De fretyl, le 31 octobre 2008 à 14:16
Note du film : 4/6

Ca fait longtemps que le cinéma Français n'avait pas réalisé un polar noir dans ces eaux là.
Le film à réuni d'étonnantes et différentes figures de style. D'une part on sent l'admiration des scénaristes face aux polars Américains mythique comme le Scarface de De Palma et de l'autre on retrouve certaines ambiances, certains lieux qui nous rappelle fortement le cinéma de Melville, beaucoup plus en tout cas que dans Le deuxième souffle essoufflé de Alain Corneau.
Du début jusqu'à la fin le film détient un souffle inépuisable ponctué par des éclairs de violence et un rythme trépidant. Cassel est ici excellent, pendant tout le long il n'a cessé de me faire penser à Dewaere ; même coup de folie, même regard, même colère irréaliste, Cassel a ce coté bohème que possédait Patrick Dewaere ; lorsqu'il met un flingue dans la bouche de sa femme on repense au tabassage de Myriam Boyer dans Série noire.
Quand à Depardieu ça fait longtemps qu'on ne l'avait pas vu comme ça. En gangster vieillissant, il a du Gabin.

Le reproche que l'on pourra faire à ce film est d'abandonner toute psychologie au profit de l'action. Au final les comportements de Mesrine en dehors de sa connaissance avec la violence en Algérie reste dans l'ombre.
Mais heureusement le film n'emmerde jamais et ne tombe à aucun moment dans le gnian-gnian.


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De Torgnole, le 3 novembre 2008 à 10:31
Note du film : 5/6

Un bon 5 enthousiaste pour la bonne surprise. Ce violent Mesrine captive, Cassel assure son rôle à la perfection, C'est très bien filmé par Richet qui s'insinue dans l'action et a un bon sens de l'ellipse rythmique, la bande sonore est parfaitement gérée, notamment le bruit des balles, je m'attendais à quelque chose d'assez balisé, mais tout en restant réaliste, le divertissement est spectaculaire, linéaire certes, mais efficace et jamais ennuyeux. Du bon cinéma français d'action comme je n'en avais encore jamais vu au cinéma. (Tiens, ça fait drôle d'appliquer l'option artiste sur le nom Mesrine en surbrillance.)


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De PM Jarriq, le 20 juin 2009 à 11:22
Note du film : 4/6

Oui, tout cela est vrai. Mesrine est un bon film français. Bon, parce qu'il ne se noie pas dans le blabla, et qu'il ne fait pas téléfilm du jeudi soir sur TF1, bon, parce que ça va vite, et que les personnages sont bien typés.

Cassel incarne bien le "côté obscur" du personnage, et a parfois des accents du Dewaere de Série noire, mais on a parfois du mal à comprendre ce qu'il dit. Gros soucis d'articulation ! Depardieu, qui est en passe de battre le tour de taille de Brando, s'amuse en caïd bon-enfant. L'exécution du mac arabe par les deux acteurs, rappelle fortement la mort de Pesci dans Casino.

Hormis les séquences de bagne au Canada, qui font curieusement "cheap" et dépeuplées, et rappellent qu'on est bien dans une production hexagonale, Mesrine est une réussite. Heureusement que la scène où Mesrine enfonce le canon de son arme dans la bouche de sa femme est là, pour rappeler qu'on n'est pas en train d'en faire un Jesse James à la française.


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