Impossible de voir ce film sans ce dire qu'il y a une maldonne quelque part. Et en effet, ce personnage très sexuée, qui rêve de diamants et d'épouser un millionnaire, ce n'est pas Audrey Hepburn, mais bel et bien Marilyn Monroe.
Eh bien oui, le rôle a été écrit pour Marilyn Monroe qui aurait refusé finalement de faire le film sur les conseils de Lee Strasberg qui trouvait que jouer une prostituée nuirait à la carrière de Marlyn.
Prendre Audrey Hepburn dans un contre-emploi est une réussite, tout comme d'avoir finalement évincé (sur désir d'Audrey) John Frankenheimer et de l'avoir remplacé par un Blake Edwards qui réussit à jouer avec brio sur l'humour distant et froid. La scène de la fête est à cet égard filmée avec un brio qui n'est pas sans laisser entrevoir The Party.Outre le personnage de Audrey Hepburn joué avec une telle pureté qu'on a tendance à oublier son quotidien de prostituée, c'est le ton du film qui fait la force de Diamants sur Canapé, un ton doux amer qui propose un regard léger sur une réalité qui ne l'est pas.
La seule faiblesse du film se trouve peut-être dans le choix du comédien masculin. George Peppard ne semble pas vraiment à l'aise dans le rôle ingrat du faire-valoir de la star. Comme naturellement, il manque de présence, le rôle à travers lui devient celui d'un fantôme.
Si je ne m'abuse, dans le bouquin la fille est prostituée et le mec aussi, mais… gay ! J'imagine que l'adaptation aseptisée n'a rien dû faire pour faciliter les choses à l'estimable Peppard, qu'on a vu par ailleurs excellent dans Celui par qui le scandale arrive, ou dans la série "Banacek".
Tout dans ce film sonne juste. On s'attache au personnage d'Audrey Hepburn dès la première scène du film, losque, derrière ces lunettes noires qui dissimulent une nuit de fete trop agité, elle se "ressource" devant la vitrine de son endroit préféré. On s'y attache car si la légèreté apparente du personnage nous séduit grace au charme indescriptible d'une des plus belles actrices au monde, cette légèreté constante que le personnage s'impose plus ou moins ne peut pas cacher la complexité d'une ame égarée. Le personnage triche, et ça c'est à la fois drole et boulversant. C'est grace aux effets comiques que l'on prend tant de plaisir à découvrir ce film et c'est grace à la romance quel'on n'éprouve une telle joie à la fin lorsqu'Audrey Hepburn ne triche plus.
Rarement un film avait reposé a ce point sur un seul acteur. Le résultat ici? Une comédie romantique jubilatoire, peu etre meme la meilleure de l'histoire du cinéma.
En tout cas, le film "Diamants sur canapé" donne l'occasion unique de voir Audrey Hepburn chanter au cinéma sans être doublée, en l'occurrence la chanson "Moon River" d'Henry Mancini, devenue depuis un grand classique de jazz ou de piano bar.
Certes, Audrey n'a pas une voix de cantatrice… mais la scène est touchante car elle y exprime toute sa douceur, et réjouira ses admirateurs.
Je vous accorde que c'est un très beau moment. La partie musicale de ce film (une musique de Mancini) est sans doute son aspect le plus intéressant.
La voix légère et un peu rauque d'Audrey Hepburn est une pure merveille ; je n'ai jamais vu ce Diamants sur canapé, et vos messages ne me laissent pas penser que j'ai perdu grand chose, mais Moon river demeure inscrit dans bien des mémoires, n'est-ce pas ?
Non, on ne peut pas conseiller de ne pas voir ce film, qui possède des atouts, mérite d'être vu, plaira à la plupart des spectateurs, et qui ressort en salles actuellement (dans la très belle salle de l'excellent cinéma parisien "filmothèque", lui-même situé dans le quartier Latin). Allez donc y faire un tour pour vous forger votre propre opinion !
En adaptant la très célèbre nouvelle de Truman Capote, Blake Edwards réussit une merveille de comédie douce-amère, alternant moments de pure comédie et de drame. Une comédie douce-amère faisant la part belle à la très jolie Audrey Hepburn qui joue le rôle d'une jeune femme à la recherche de son identité (d'où le chat sans nom). Plus subtil qu'il n'y paraît, il ne s'agit pas uniquement d'une comédie mais aussi d'un psychodrame sur la peur d'aimer et d'être aimé. A voir et à revoir pour la finesse de la réalisation de Blake Edwards.
Ce film est attachant, drôle, désuet et romantique; autant émouvant qu'imprévisible à l'instar de son héroïne. Bien sûr, par moment, l'intrigue a tendance à traîner en longueur, avec en sus un happy-end de circonstance et des ressorts burlesques usés jusqu'à la corde (le maffieux italien, sans parler du personnage campé par Mickey Rooney qui est vraiment de trop), Breakfast at Tiffany's ne mérite pas vraiment le qualificatif de chef-d'oeuvre, mais ne doit pas non plus être dénigré ne serait-ce que pour le joli minois d'Audrey!
Scotchée par les attraits des vitrines de luxe de la cinquième avenue Holly Golightly épuisée par la fête rentre péniblement chez elle au petit matin.
« Breakfast at Tiffany's remarquable comédie douce amère aux accents felliniens draine irrévocablement par les attributs contenues dans une sphère thématique toutes les excentricités d'une faune luxueuse, protégée, immature égrenant lourdement superficialités et débordements
Dans cette prison dorée les prénoms se confondent, le whisky coule à flots, les chapeaux s'enflamment dans l'indifférence générale. Les placards abritent une luxure débridée pendant qu'un troupeau carbonisé par l'alcool roule sous les tables après minuit.
Quelques larmes de lucidité annonçant une construction mature encore lointaine se manifestent enfin sur un quai de gare. Un visage privé de sens profond passe lentement de la soulographie à la perception.
Une thérapie permettant à deux paumés de refaire surface par une attirance dans un premier temps imposée par l'un subit par l'autre dont la finalité est un retour fracassant vers les sentiments.
« Breakfast at Tiffany's est un opus extrêmement attachant, drôle, cynique, provoquant.
Une fable magnifique sur la liberté d'user de soi dans divers compartiments dont certains ne sont pas les bons. Pour s'en apercevoir il faut être deux, se parler, apprendre à se connaître, retrouver ses vraies valeurs grâce à quelques confidences et boire le champagne d'un challenge réussi dans un bonheur durable conquis lors d'une scène finale ou l'ont est enfin soi-même.
Ce film merveilleux au combien révélateur d'une fausse route corrigée à temps est un classique. Un chef d'œuvre d'élaboration en commun surfant sur le magnifique leitmotiv "Moon river" d'Henry Mancini.
L'épilogue est d'une sensibilité rarissime.
A voir et à revoir.
Nb : et je dois être un peu bêta, mais c'est en lisant le commentaire de Dumbledore que je découvre ce soir que Audrey Hepburn interprète une prostituée. Ceci ne m'avait pas effleuré l'esprit.
En préalable, dire que la suite des messages de ce fil honore la sensibilité, l'intelligence, le sens de l'analyse des contributeurs de DVDToile : c'est bien simple, on aimerait (presque) tout citer et il est bien difficile d'ajouter une pierre originale à l'édifice. Bravo et merci à tous, qui ont confirmé, ou même éclairé mon propre point de vue sur le film. Ça ne signifie pas que je suis d'accord avec tout ce qui a été dit, mais quel excellent niveau ! Merci encore !
Je dois dire que c'est le gracieux minois d'Audrey Hepburn dispensé à l'envi sur tous les murs de la Capitale, à l'occasion de l'exposition à l'Hôtel de Ville Paris vu par Hollywood et qui représente l'actrice dans Charade, je crois, c'est ce gracieux minois qui m'a donné l'idée de regarder Diamants sur canapé.Et que c'est son charme absolu qui, seul, sauve un film assez bizarrement construit, hésitant entre la gaudriole burlesque et le mélodrame larmoyant… D'après ce que je lis ici et là, la nouvelle de Truman Capote était bien plus sauvage, Holly Golightly (Audrey Hepburn, donc) ayant disparu sans laisser d'adresse on ne sait où, en Afrique sans doute, et ayant simplement déposé la trace de son charme et de sa délicieuse folie, qui brûle encore ceux qui l'ont connue.
L'adaptation de Blake Edwards est bien plus sage, allant vers un happy end peu cohérent avec tout ce qu'on a appris de la trajectoire difficile d'une gamine bousculée par la vie, qui se vend, ou essaye de se vendre, au plus offrant (José da Silva – José Luis de Vilallonga) ou même, hélas, à n'importe qui et qui va trouver une sorte de rédemption avec Paul Varjak (George Peppard) qui, lui non plus n'est pas très net. Tout ça est très gentil, très conforme à l'esprit du cinéma étasunien de 1961, mais guère cohérent.
Et de fait, entre les pitreries plutôt ridicules de la réception donnée par Holly, qui font songer, c'est vrai, à toutes les pantalonnades du cinéma burlesque, celles de Jacques Tati, de Pierre Etaix et, bien entendu, de La Party du même Blake Edwards et la vie plutôt sordide menée par les deux héros, il y a une distorsion qui blesse fondamentalement le film…
…Qui s'en sort toutefois très bien, parce que Audrey Hepburn possède une élégance absolue ; pas seulement dans ses tenues, si bien dessinées par Hubert de Givenchy, qui la suivra durant toute sa carrière, mais aussi dans sa fraîcheur, son allure, son sourire, sa désinvolture intelligente… Actrice qui marque si fort les films qu'elle a tournés et qui fait si bien ressortir les décors dans quoi elle évolue, souvent les plus belles villes du monde, de Rome (Vacances romaines) à Londres (My fair Lady) en passant par Moscou (Guerre et Paix), et Paris, bien sûr, et avant tout (Drôle de frimousse, Ariane, Charade).
La distribution qui l'entoure est, auprès d'elle, insignifiante, à commencer par le pâle Peppard ou l'histrion Mickey Rooney (qui joue le pénible Japonais irascible) et à la notable exception de 2-E, la cougar de Paul (Patricia Neal) que j'ai trouvé excellente (et qui – clin d'oeil spirituel – est vêtue comme la méchante reine, marâtre de Blanche Neige).
Et puis, comment ne pas redire que la mélodie écrite par Henry Mancini est une des plus ravissantes compositions qui se puisse ?
Je suis à peu près persuadé que si, comme il avait été prévu, Diamants sur canapé avait été interprété par Marilyn Monroe, on n'en parlerait plus du tout aujourd'hui, bien que la Blonde explosive eût été sans doute plus conforme au personnage que la Brune raffinée…
Inutile de redire que ce film est une comédie brillante et élégante rondement menée par le talentueux Blake Edwards et inutile de redire aussi combien Audrey Hepburn était belle et talentueuse.
Je voudrais rendre justice à George Peppard. Peppard était un excellent acteur qui venait de l'Actors Studio et avait débuté sur les planches.Au début de sa carrière il a été confronté aux plus grands (Gregory Peck, Rock Hudson, Robert Mitchum) plus tard à Orson Welles et croyez moi il n'était pas palot.
Dans Diamants sur Canapé il est parfait dans le rôle de ce jeune homme élégant mal dans sa peau, en mal d'inspiration et d'une incroyable gentillesse (Peppard était un vrai gentil!). Il a ensuite magnifiquement interprété d'autres personnages notamment dans Les Ambitieux (une réédition en DVD serait géniale), Le Crépuscule des Aigles, Tobrouk. Si sa carrière n'avait pas été stoppée par des problèmes d'alcool je crois, il pouvait facilement égaler sans problème Paul Newman et même Robert Redford.
George Peppard était un très très bon acteur, beau, intelligent, humain avec en plus un très grand sens de l'humour et une très belle voix ce qui ne gâche rien.
Voilà vous savez tout, peut être ne serez-vous pas de mon avis mais tant pis je suis contente d'avoir rendu à César ce qui est à César.
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