En parlant de super héros, le titre de champion toutes catégories revient à Toxie, Poubelle nucléaire ambulante, aux allures d'étron boursouflé, il est attiré par le mal pour mieux le détruire et rétablir la paix à Tromaville. Cette ville décadente est une décharge polluée, dans laquelle les habitants semblent tous influencés par les vapeurs radioactives stagnantes, le crime se déploie, la folie gagne du terrain.

La naissance de Toxie est anthologique et donne des frissons:

Melvin est nettoyeur dans la salle de sport ou se rejoignent les lycéens populaires, il s'amourache de la vicieuse et sadique Julia qui abuse de sa séduction pour le manipuler et l'entraîner dans une farce humiliante. La blague tourne mal et le pauvre garçon chute dans un baril de déchets nucléaires. Sous les yeux moqueurs de la bande à Julia, Melvin se transforme en torche humaine (sur la musique grandiose et infernale "A night on Bald Montain" de Mussorgsky) et cours se réfugier chez sa mère en hurlant sous les flammes. Melvin défiguré, subit d'importantes mutations et se transforme en Toxie, un justicier surpuissant, armé de son balai serpillière.

Malgré le visible manque de moyens, cette série Z, fer de lance de la boite de production Troma, a remporté sont petit succès et The Toxic Avenger donnera lieu à trois suites beaucoup moins réussies. La transformation de Toxie a de quoi bluffer en tenant compte de ce qui a été dit précédemment, et les trucages, gores pour la plupart, ont du chien. Lors d'une scène particulièrement choquante, Bozo, le petit ami de Julia, écrase un enfant sur la route pour s'amuser, les filles descendent même de la voiture en riant pour prendre des photos de la tête éclatée du malheureux, ce dernier venait d'embrasser sa môman qui lui recommandait d'être prudent sur la route, c'est horriblement tragique, mais je crois qu'il est pratiquement impossible de ne pas éclater de rire tant la chose est grossièrement malsaine.

Le ton employé, suffisamment décalé, permet de passer un agréable moment dans l'univers déjanté de Tromaville, en compagnie de Toxie, sa petite amie aveugle, un maire ventripotent et corrompu, des loubards maquillés en clowns pervers et toute une galerie de personnages tous plus tarés les uns que les autres… Sexe, violence, trash et racolage en tous genres, il me fallait au moins ça après Au Hasard Balthazar.