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Forum : Section spéciale

Sujet : Avis


De fretyl, le 10 juin 2008 à 20:55
Note du film : 6/6

Une des meilleures reconstitutions des années noires ; Gavras s'en sort dix fois mieux, dans sa peinture politique des années Pétain que lorsqu'il s'en est tenu à démontrer la responsabilité de l'église dans la déportation des juifs dans l'inégal Amen.

Ce qu'on dit certains utilisateurs dans les messages ci-dessous n'est pas complètement idiot, à sa sortie le film a été longuement critiqué, on a souvent reproché à Gavras comme avec Z le côté œuvre réquisitoire ouvert au grand public à l'inverse du cinéma de Rosi. Les réactions à la sortie du film en disent long sur la gène que procure des vérités difficiles à entendre. La chancellerie devait certainement préféré Gavras lorsqu'il s'en prenait au régime Cubain, Russe ou Grec.
Mais de là à dire que Rachida Dati pourrait s'opposer "aujourd'hui" à la sortie de ce film … Hum.

Pourquoi Section Spéciale est un grand film ? Parce-que en deux heures le film évoque des faits que le film (pourtant bon) de Jean Marboeuf, Petain s'attarder en seulement deux minutes, l'analyse est complète, à l'inverse de nombreux films sur la même époque Gavras cherche à comprendre les motivations des Vichystes, presque aussi bien que les collabos paumés de Louis Malle, pas de lâcheté de la part des ministres, simplement le sentiment de faire ce qu'il y'a de mieux, sur l'instant présents, à partir du moment ou le garde des sceaux lâche prise la magistrature tombe avec lui, comme l'ensemble des ministres dont la réalité historique veut que Pucheu ait été l'un des piliers dans la construction de la section spéciale. La fin du film se trompe, le ministre de l'intérieur, verra lui aussi sa tête partir dans un panier en 1944 à Alger, son procès s'étant situé en grande partie sur cette affaire.

Certains magistrats républicains refusèrent de participer à cette section spéciale, Michel Galabru dont la prestation fut parait-il remarqué, incarne l'un d'entre eux, furtivement, mais ça reste notable dans une période ou l'acteur jouait dans Le grand fanfaron, Les vacanciers, ou Le concierge.
Et puis quel casting Pieplu, Guiomar, Spiesser, Bouise, Seigner et même Montand non crédité au générique qui apparaît en milicien.

Les zones d'ombres éclairées par ce film, font de Section spéciale un film aussi valable qu'un documentaire.


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De Arca1943, le 10 juin 2008 à 21:57

« Ouvert au grand public à l'inverse du cinéma de Rosi. » Pas du tout, le cinéma de Francesco Rosi s'est avéré très rentable en salle, et L'Affaire Mattei a battu James Bond au box office italien. Vous devriez mieux vous renseigner, Fretyl.


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De fretyl, le 10 juin 2008 à 22:09
Note du film : 6/6

Je connais et j'aime bien le cinéma de Francesco Rosi, mais contrairement au cinéma de Gavras les films de Rosi sont volontairement frigorifique et tant mieux, c'est son style, que ce soit Lucky Luciano ou le film que j'ai vu récemment Salvatore Guliano, à l'inverse de Gavras, ses films sont beaucoup plus accessible au spectateurs du samedi soir.

Mais je n'ais pas vu cette Affaire Mattei mais comme Main basse sur la ville c'est un film que je recherche.


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De Arca1943, le 11 juin 2008 à 00:48

En fait, cela dépend des films. Salvatore Giuliano est conçu comme un puzzle et même comme un film d'avant-garde (au sens où il ne s'en était jamais fait des comme ça). Cependant Main basse sur la ville tourné l'année suivante, fut typiquement considéré par la critique française, à sa sortie, comme moins innovateur au plan cinématographique, plus "linéaire", donc moins bon. Avec le passage du temps, c'est pourtant ce dernier film qui a servi de modèle au cinéma politique des années 60-70, parce qu'il repose sur un canevas de thriller et se présente donc comme une variation d'une forme déjà familière au grand public. L'Affaire Mattei est construit selon ce même principe du film-enquête, sauf que cette fois il s'agit de faits historiques et de leurs interprétations contradictoires. Son côté "frigorifique" – que j'appellerais plutôt son recul – tient au fait que monsieur Rosi a une mentalité d'historien autant que de cinéaste et cherche à faire passer son recul au spectateur, à le laisser un fois le film fini avec des points d'interrogation plutôt que d'exclamation (ce qui, je le répète, ne l'a aucunement empêché d'aller chercher un vaste public). En revanche, même devant un grand film comme Z, j'ai l'impression que pour entrer pleinement dans le film, j'ai besoin d'adhérer au programme du politicien interprété par Yves Montand – coup de pôt, je suis en gros d'accord, alors tout va bien ! Cela dit je n'ai toujours pas vu Section spéciale, dont le sujet à coup sûr tombe pile-poil avec certaines de mes préoccupations. Vous m'avez certes donné envie de le voir.


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