Ce que le cinéma indépendant U.S. fait de mieux : une "miniature", se concentrant sur les retrouvailles d'un frère et une soeur, tous les deux laissés pour compte de la vie, s'occupant de leur père impotent, l'installant dans une maison de retraite. Rien d'amusant là-dedans, mais c'est tellement bien observé, les comédiens sont si bons, que The Savages capte et finit par bouleverser. Laura Linney, subtile, à fleur de peau, pathétique et drôle dans son désarroi, Hoffman qui s'affirme à chaque apparition comme un gigantesque acteur, exceptionnel en ex-enfant battu. Il y a des non-dits, quelques affrontements, de jolies idées scénaristiques, qui font de The Savages une tranche de vie banale et synthétique, un "famille je vous hais" sans le moindre excès caricatural. A noter la prestation de Philip Bosco, en ancien père indigne, réduit à l'état de vieillard incohérent. La scène où il projette un film muet à l'hospice, est terrible. A voir, à condition d'avoir un moral d'acier, quand même…