Forum - Carrie au bal du diable - L'écran de nos pensées...
Accueil
Forum : Carrie au bal du diable

Sujet : L'écran de nos pensées...


De Patrice Dargenton, le 5 avril 2002 à 17:28

Hypersensibilité féminine, pouvoir psychique et fanatisme religieux au programme de ce film. Attention à ne pas regarder la bande annonce avant le film, car c'est un stupide résumé du film, ce qui serait dommage quand on sait l'intérêt de l'intrigue dans les films de De Palma.Patrice Dargenton (Mon site)


Répondre

De noisette, le 15 mai 2003 à 06:42

Dès que je me suis plongée dans l'univers mystérieux de Carrie, ce personnage m'a fasciné. Peu d'autres personnages m'ont fait autant d'effet. C'est un personnage tellement mystérieux, fragile et touchant.

Stephen King joue avec l'innocence et la naïveté d'une jeune fille, la folie d'une mère et la cruauté de camarades.

Le résultat ? Un drame effroyable, du suspense, de l'action, de l'émotion, des larmes, de la sensibilité… Tout ça, enfoui dans les pages du livre "Carrie". Ça a beau être un livre fantastique, si on y réfléchit deux fois, ce genre de situation arrive tous les jours dans notre monde. Seulement, dans Carrie, ces sentiments sont symbolisés par des éléments frappants et incroyablement puissants.


Répondre

De Gaulhenrix, le 15 mai 2003 à 07:02

"Noisette"… Quel joli pseudo ! Et un avis sensible et judicieux sur un film bien analysé.


Répondre

De movidown, le 2 mars 2004 à 13:25

Noisette, je trouve ton message très juste. Moi je n'ai vu que le film, mais j'étais déjà très plongée dans l'univers de Carrie. Stephen King est un auteur reconnu et qui le mérite largement, après toutes les oeuvres qu'ils nous a offertes ! Encore une fois bravo !


Répondre

De shingo, le 2 mars 2004 à 17:04
Note du film : 6/6

Ah Brian De Palma quand tu nous tiens!

Malheureusement , dans cette adaptation du premier roman de maître King ce n'est pas du King qui transparait mais du DePalma. En effet, les fidèles de Stephen King auront vite fait de constater certains passage du livre reformulés et non retranscrit.

Mais comme tout bon lecteur qui se respecte rien ne vaut l'écran de notre imagination: la meilleur salle de cinéma qui puisse exister.

NB: Pour les fans de stephen king en ce qui concerne "The Shining", je conseillerai le téléfilm de Mick Garris (plus fidèle), plutôt que l'adaptation de Stanley Kubrick.


Répondre

De Arca1943, le 17 février 2010 à 01:50
Note du film : 5/6

« En effet, les fidèles de Stephen King auront vite fait de constater certains passage du livre reformulés et non retranscrits. »

Oui, c'est précisément pour cela que ce film est avec The Shining le meilleur à avoir été tiré d'un roman de King (dans sa veine fantastique ; le versant du roman-tout-court a aussi donné de bons films, mais c'est une autre histoire).

Être absolument fidèle à la lettre d'un roman lorsqu'on l'adapte en film, c'est presque la garantie qu'on va se casser la gueule. Mais attention, cela ne doit pas devenir une licence pour en prendre en son aise ! Si un roman est grand, est bon, est costaud, on veut et on doit vouloir en rendre l'esprit à l'écran, et lui rester fidèle ; mais c'est bien dans cette opération d'en rendre l'esprit que surviennent forcément des moments où il faut s'éloigner de la lettre.

Le plus bel exemple qui me vienne en tête à ce propos, c'est l'extraordinaire réussite de Cadavres exquis, grand film de Francesco Rosi d'après un grand livre de Leonardo Sciascia, Le Contexte. Mais Sciascia – un écrivain que je soupçonne d'avoir été plus intelligent que Stephen King – avait bien compris que certaines choses d'un médium à l'autre ne pouvaient rester les mêmes, et approuva notamment une fin complètement différente, qui change (en partie) la solution du roman policier afin de préserver l'esprit du roman tout court.


Répondre

De Impétueux, le 19 juin 2013 à 17:35
Note du film : 5/6

C'est un film absolument maîtrisé, rythmé, intelligent, mêlant avec habileté et doigté des séquences lourdes, impressionnantes, angoissantes à d'autres qui sont émouvantes, subtiles, déroutantes, bouleversantes même quelquefois. Lors de mes premières visions, j'avais moins perçu qu'hier, en regardant le DVD, combien cette histoire était attachante et combien elle était intelligemment contée.

C'est très réussi, dans la tendresse et la violence, du fait, en grande partie, de Sissy Spacek au (beau) visage perdu de noyée de la vie, mais aussi grâce au talent de Piper Laurie, dont j'avais remarqué la qualité d'interprétation dans L'arnaqueur, plusieurs années auparavant, et qui interprète avec un talent glaçant Margaret White, la mère cinglée et fanatique de Carrie. Je note d'ailleurs que Brian De Palma – sûrement d'éducation catholique – se livre à une des charges les plus lourdes que je connaisse contre le protestantisme, le pullulement des sectes qui, s'appuyant sur la seule lecture de l'Écriture, sans l'éclairage et la direction du Magistère, aboutissent à des aberrations scandaleuses : le premier péché est l'accouplement, le deuxième péché fut l'enfantement ; Dieu te maudit par le sang que tu verses !. Tout ça fait froid dans le dos mais me rappelle un des romans les plus violemment anti-réformé que je connaisse, L'Évangéliste d'Alphonse Daudet. Affreux dolorisme d'une religion de la terreur et du dégoût de soi…

Le pouvoir supra-naturel de Carrie fait songer à celui de Danny Torrance de Shining ; l'une et l'autre n'en prennent conscience que graduellement, comme une sorte de passage à un âge différent ; la découverte de Carrie intervient lors de ses premières règles : il y a là une séquence un peu trouble, dans le vestiaire des filles embrumé tel un hammam plein de jeunes corps nus ; et Carrie, sous la douche savonne son corps avec ce qui pourrait être une prise de conscience du plaisir physique, qui lui est naturellement proscrit par l'éducation reçue de sa mère ; on peut rapprocher la scène avec la séquence initiale de Pulsions, du même De Palma où Kate Miller (Angie Dickinson) se caresse – et là tout à fait volontairement – sous la même pluie d'eau. (Pulsions où, soit dit en passant, la jolie prostituée Liz Blake est jouée par Nancy Allen, la mauvaise Chris de Carrie).

Est-ce que c'est cette double prise de conscience – la possibilité de prendre du plaisir physique et celle d'utiliser ses capacités de télékinésie – qui va conduire Carrie à, pour la première fois, résister aux volontés de sa mère et à accepter l'invitation de se rendre au bal ? Sans doute… N'empêche que cette progression dans l'identité et l'autonomie est drôlement bien rendue par Brian De Palma, qui parvient à rendre crédible cette histoire fantastique.

Et c'est aussi parce que lui est habilement mêlée l'observation très juste de la formidable cruauté des adolescents à l'égard des empotées et des gourdes, qui deviennent vite des souffre-douleur, impitoyablement rejetés du cercle de connivence, à un âge où les rapports de groupe sont primordiaux. Et lorsque s'y ajoute l'indifférence des adultes…. (le Proviseur qui s'obstine à appeler Carrie Cassie).

Pas de note maximale, toutefois, parce que je trouve que les prolongements de l'intrigue, après le bal sanglant, un peu forcés, et assez ridicule la séquence où, dans le cauchemar de Sue (Amy Irving), le bras de Carrie jaillit de la terre pour la saisir.

Objection vénielle : c'est vraiment très bien.


Répondre

De vincentp, le 30 juin 2018 à 22:00
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Revu sur grand écran. Carrie est impressionnant par sa virtuosité, son intelligence, sa maîtrise du sujet. L'écriture cinématographique de 1976 reste très moderne. La musique souligne les idées portées efficacement par les plans, très variés. La fin a été inspirée par celle de Delivrance selon de Palma. Peut-être le meilleur film du cinéaste.


Répondre

Installez Firefox
Accueil - Version bas débit

Page générée en 0.0068 s. - 5 requêtes effectuées

Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter