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Forum : La Défense Loujine

Sujet : Critique


De dumbledore, le 1er mars 2004 à 10:29
Note du film : 2/6

Depuis quelques années, on voit apparaître une série de films basés sur la même structure et sur une thématique similaire. La structure est la suivante : vous prenez un génie (forcément limite asocial) qui est sur le point de réussir l’aboutissement de sa vie, il tombe amoureux en même temps (ce qui est toujours fort agréable) et au moment de réussir l’exploit, il chute dans la maladie, dans la folie dont l’amour est la seule médecine efficace. Toutefois il devra abandonner – pour sa santé mentale- l’exercice dans lequel il était si doué. La morale est souvent la même, avec quelques variations près, morale pas forcément du meilleur goût : pour être heureux, il ne faut pas ambitionner de grandes choses, il faut se contenter de « cultiver son jardin ». Autrement dit, restez bien sage, bien soumis dans les codes sociaux, ne vous révoltez pas, restez discret et vous aurez une vie minable, certes, mais une vie heureuse.

Les films qui répondent à cette structure et cette morale sont notamment : Shine, Beautiful mind et… La défense Loujine.

Du trio, La défense Loujine est le moins réussi. D’abord par le scénario qui s’encombre de figures d’une lourdeur effrayante. C’est le cas notamment du personnage du tuteur, son « père d’échec » qui n’arrête pas de venir relancer Loujine pour le faire craquer et lui faire perdre son tournoi. Recourir à un tel personnage dont la psychologie est au mieux pas assez défini, au pire trop cliché, montre un manque de confiance dans une histoire qui aurait pu se dérouler de la même manière sans appeler à l’aide un personnage qui est là finalement uniquement pour faire avancer (artificiellement) l’histoire.

Loujine lui-même incarné par un John Turturro n’évite pas certaines attitudes clichés limite autistes digne d’une performance tape à l’œil de Dustin Hoffman dans Rain Man. John Turturro en fait trop. Il aurait fallu que le metteur en scène le retienne, le canalise plus.

Malheureusement c’est bien la mise en scène qui fait fondamentalement défaut au film. Marleen Gorris propose une mise en scène sans réelle vision, souvent molle dans ses cadres, dans son rythme. Et quand elle se lâche un peu, c’est pire, à l’instar d’un montage parallèle entre une scéne d’amour et une partie d’échec. Lourd, lourd, lourd.

Il restera deux choses de film. D’abord Emily Watson toujours si étonnante comédienne, avec une gamme allant de la figure d’une fillette avec la naïveté et la pureté qui va avec à la dureté d’une femme décidée et que rien n’arrêtera. Son personnage est flou du début à la fin, et constitue finalement sa force. Elle nous surprend tout le temps… pour notre plus grand plaisir.

Une idée est également à retenir, mais totalement noyé dans le film : le mouvement. Durant tout le début en tout cas, le film est construit sur les mouvements des personnages, leur manière de se déplacer comme s’ils étaient sur un échiquier. Le déplacement est également au centre du drame de Loujine. Les deux fois où il pète les plombs, c’est quand il est déplacé (kidnappé) et qu’il n’a pas le moyen de savoir où il est, que finalement il va pas où il a décidé d’aller.


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