Tout, vous saurez tout sur Bouddha ! Martin Meissonnier arrive à exécuter le tour de force consistant à faire un panorama complet de Bouddha en 90 minutes, abordant le philosophe et prophète de sa naissance à son héritage, traitant à la fois de l’architecture de l’époque, de la société, du mariage, de la mort, à l’époque de Bouddha.

Son documentaire est construit de deux points de vue différents : religieux d’un côté (avec l’intervention de prêtres, de conteurs ou bien de simples personnes dans la rue, porte-paroles du bon sens populaire) et historique de l’autre (avec des archéologues et des historiens).

Certes on sent que Meissonnier est naturellement plus du côté de l’historien, offrant à ceux-ci les derniers mots dans chacune des parties abordées dans son documentaire.

Toutefois, ce qu’il privilégie surtout, ce sont les moments où le mythe et l’archéologie démontrent la même vérité sous deux approches différentes. C’est le cas notamment quand il est dit dans les textes bouddhistes qu’une pierre spéciale se trouve à l’endroit de la naissance de Bouddha et que les archéologues l’ont trouvée effectivement après des fouilles.

Même quand les textes religieux sont contredits, le documentaire ne s’arrête jamais à cette contradiction et va plus loin en expliquant pourquoi cette contradiction, et surtout que veut-elle dire, quel message véhicule-t-elle. Il est étonnant (en fait pas tant que ça) de voir que mêmes ces contradictions sont riches d’un sens bouddhique, comme si l’exagération, la contradiction, le lyrisme même faisaient partie de la pensée. Comme si, finalement, le mouvement de la pensée était la pensée même.

Le documentaire possède deux autres grandes qualités. Il est visuellement de toute beauté, osant les images bien faites, léchées (même si elles font des fois un peu touristiques) : monuments, décors, mariages rituels, cérémonies funèbres, etc . Ensuite, il est d’une clarté de propos remarquable, presque pédagogique pourrait-on dire, mais dans le sens le plus noble du terme.

Pari donc réussi.