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Sujet : Un duo bien sympathique


De sartorius, le 17 janvier 2004 à 23:26
Note du film : 5/6

Un film qui n'a pas reçu un accueil particulièrement chaleureux de la part du public lors de sa sortie en 1959. Pourtant, le couple Fernandel-Cervi forme un duo très sympathique et le film est en général fort drôle malgré un sujet grave.

Ici, la situation se retourne contre les ravisseurs peu scrupuleux puisque les mauvaises plaisanteries du petit garnement deviennent très vite incontrôlables et que la police et le père ne tardent pas à retrouver leur trace. On a aussi une vision de l'éducation de cette époque qui pourrait aujourd'hui nous faire sourire ainsi qu'une certaine peinture sociale de la fin des années 50 avec d'un côté le milieu ouvrier avec ses appartements vétustes et peu équipés des quartiers populaires, et de l'autre un milieu très bourgeois possédant certainement de très belles voitures, avec la nurse qui égare le petit Eric et toute la panoplie de domestiques au service du très riche Monsieur Jumellin prêts à démissionner pour ne plus subir les farces de mauvais goût du dangereux bambin.

On peut se souvenir de bons gags savoureux dont la séquence du pain de glace que Fernandel a pour mission de rapporter en pleine nuit afin de soulager les fausses douleurs d'estomac du petit Eric, des radiographies de la jambe de Paolo (victime d'une chute d'escalier provoquée par une mauvaise farce) que le petit garnement se servira pour y découper des avions, le premier souper à trois où Fernandel se trouvera privé de repas cédant aux caprices gloutons du petit monstre, ainsi que la scène finale transformant l'appartement des deux ravisseurs en un campement d'Indiens.

Une comédie sympathique et très divertissante avec un Fernandel ("le bras" de Paolo ou "renard subtil" tel qu'il est surnommé dans ce jeu d'enfants) attachant et drôle et un Gino Cervi passant pour "le cerveau" ("œil de serpent"), plus résolu et déterminé, qui devient la tête de Turc et la cible du petit monstre qui n'hésitera pas à systématiquement le "scalper" en lui rasant les cheveux. Un film que j'aimerais vraiment beaucoup revoir en DVD. Dans le registre du western, j'aimerais beaucoup découvrir une comédie qui s'appelle "Dynamite Jack" de Jean Bastia (1961) que je n'ai jamais vu.

S'il vous plaît Messieurs les éditeurs, sortez-nous plus de films avec Fernandel en DVD, car il n'y en a que trop peu édités actuellement par rapport à la centaine de film qui comptent à son actif. Où sont Le Schpountz de Marcel Pagnol (1937), François Ier (1936) et Raphaël le tatoué (1938) de Christian-Jaque, L'armoire volante de Carlo Rim (1948), La cuisine au beurre (1963) de Gilles Grangier, Crésus (1960) de Jean Giono et un film très grave et très émouvant comme Le voyage du père de Denys de la Patellière (1966) ? Et j'en oublie bien sûr…


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De Buzer, le 13 mars 2010 à 08:34

Je viens de revoir ce film avec mes enfants … et nous avons tous passé un excellent moment ! A redécouvrir d'autant plus que ce film a été ré-édité en DVD. Une petite perle de rire avec deux compères sympathiques du cinéma comique des années 60.


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De Impétueux, le 18 avril 2020 à 19:13
Note du film : 2/6

Je crains que ce film ne puisse aujourd'hui être apprécié si l'on a moins de 60 ans ; voire de 65. On peut également le faire regarder à des enfants en dessous de 12 ans, voire de 10, dont l'esprit critique est moins aiguisé qu'il le sera ensuite et dont la capacité de s'amuser d'aventures assez gentilles est encore intacte. Mais il faudra tout de même leur expliquer qu'il a existé un cinéma en Noir et Blanc, ce qui ne manquera pas de les interloquer (Mais enfin ! La vie est en couleurs !). En tout cas pour les nombreuses classes d'âge qui vont de l'adolescence au début de la vieillesse, je crains que Le grand chef ne puisse être regardé qu'avec un sourire de commisération.

Commisération pour un gentil film naïf, réalisé de façon très plon-plon, très sage, par le prolifique Henri Verneuil qui a tout de même su se montrer ici et là bien plus audacieux et même souvent excellent. D'ailleurs, tout de suite après Le grand chef, il tournait La vache et le prisonnier, puis, en quelques années des films aussi bien fichus que Le Président, Un singe en hiver, Mélodie en sous-sol, Le clan des Siciliens. Commisération pour le public qui se contentait, lors des fameuses séances du samedi soir, de venir applaudir deux grandes vedettes livrées à elles-mêmes, Fernandel et Gino Cervi qui reconstituaient là le duo fameux de la série des Don Camillo. Commisération pour une histoire dont le déroulement est absolument prévisible, dès les premières images, qui met en présence deux bras cassés qui cherchent fortune et un garnement particulièrement insupportable et – naturellement – très attachant.

Donc Antoine (Fernandel) et Paolo (Gino Cervi), modestes laveurs de voiture, qui vivent dans la dèche et partagent une chambre minable dans un pauvre quartier de Paris projettent d'enlever un enfant et d'exiger, pour le restituer à ses parents, une rançon convenable. En fait, c'est Paolo qui est la tête pensante du duo, inventeur de combines et de produits miracles qui tous échouent et laissent les deux amis dans la mouise. Le nouveau projet mirobolant est de kidnapper le jeune Éric (Joël Papouf), fils unique d'un richissime industriel, Alain Jubelin (Jean-Jacques Delbo). La chose ne semble pas trop difficile et, de fait, elle s'accomplit avec beaucoup de souplesse, Paolo contant fleurette à la nurse (Florence Blot) du bambin pendant qu'Antoine s'en empare.

On aura compris que le sacripant. est du genre insoutenable, que, nullement gêné par le rapt et trouvant même que ce changement de vie est rigolo, il multiplie les bêtises, les farces, les dégâts et qu'il exaspère en cinq secs ses ravisseurs. Tout en les séduisant, car aussi insupportable qu'il peut être, il apporte à ces deux vieux célibataires un peu de fraîcheur et d'élan. Ce qui n'empêche pas les complices d'exiger une forte rançon auprès des parents. Qui ne répondent pas, soulagés d'avoir été débarrassés d'une sorte de punaise épuisante.

Et donc après avoir installé un tohu-bohu inimaginable chez les ravisseurs, Éric s'y sent bien et veut rester avec eux. Et ses parents sont ravis beaucoup de ne pas subir chez eux cette tornade. Voilà toute l'histoire. C'est tout à fait maigriot, mais marqué par deux ou trois séquences assez drôles, pour qui ne demande pas trop ; par exemple ce moment où Antoine/Fernandel va chercher un pain de glace pour calmer une prétendue appendicite du gamin ou par la sédition des galopins du quartier qui jouent aux Peaux-Rouges… Ah ! Que de mots exotiques prononcés jadis et aujourd'hui oubliés ! Wigwam, visages pâles, squaws, calumet de la paix, scalp, papoose… Époque où la possession d'un tomahawk en matière plastique ou d'un bonnet de fausse fourrure à la Davy Crockett suffisait de vous donner une stature élégante aux yeux de la marmaille.

Aucune autre raison que la nostalgie pour regarder Le grand chef… Suffisant ? C'est autre chose…


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