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Forum : The Angel Levine

Sujet : Un autre joyau méconnu des seventies


De Arca1943, le 26 décembre 2003 à 17:55
Note du film : 5/6

Pour moi, un coup de coeur absolu. Outre l'extraordinaire épaisseur humaine conférée aux personnages par les deux comédiens (sans doute leur meilleur rôle au cinéma, pour l'un comme pour l'autre), ce film tout simple repose sur la création d'atmosphère, domaine dans lequel (refrain) le cinéma de notre époque n'est vraiment pas très fort. La discrétion et la sobriété des éléments fantastiques du récit leur confère un caractère presque vraisemblable… Il se dégage de l'ensemble un charme et une force irrésistibles qui, mine de rien, sans jamais forcer ses effets, fouille là où ça fait mal dans les replis de la nature humaine (comme ça arrive souvent avec les vieux contes, pour peu qu'on sache les transposer). C'est aussi un film que j'opposerais volontiers à la mièvrerie des nombreux "films d'ange" que le cinéma américain nous a assénés ces dernières années. Moi qui suis un athée convaincu, je ne peux que comprendre le vieux tailleur un peu borné de ne pas croire à cet ange sans halo ni auréole, qui n'a pas le moindre pouvoir… tant qu'on ne croit pas en lui. Mais en même temps, je me dis puisque de toute façon il fait shabbat, ce vieux monsieur, puisqu'il engueule Dieu pour le mal qui frappe sa femme, je me dis tant qu'à y être, l'ami, vas-y, croit! Allez, c'est le moment ou jamais! Qui sait, pour que ta femme s'en sorte, peut-être qu'il te suffirait de croire à cet ange noir en blouson de cuir, qui a exactement la dégaine des voyous du quartier dont tu as si peur… Ah, là, là, c'est pas gagné.

Un film prenant au possible, qui me hantera longtemps.

Arca1943


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De Arca1943, le 28 septembre 2005 à 01:16
Note du film : 5/6

Décembre 2005 approche à grands pas : ce qui veut dire qu'en deux ans, The Angel Levine ne s'est gagné que 220 visiteurs. Me voilà plutôt découragé. Je sais bien que Rome ne s'est pas construite en un jour, mais tout de même… À ce rythme-là, vous savez, vous risquez de ne jamais revoir ce joyau. Ah, si seulement vous saviez ce que vous ratez. C'est un très beau film, une tragicomédie mâtinée de fantastique qui va droit au coeur. L'atmosphère y est à couper au couteau et pourtant on la crée avec trois fois rien.

Jan Kadar mérite mieux, croyez-moi. Zero Mostel et Harry Belafonte aussi.


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De Impétueux, le 28 septembre 2005 à 09:59

Qu'est ce que je devrais dire, moi qui suis l'UNIQUE contributeur sur la fiche de Madame de de Max Ophüls, où seuls 360 malheureux pékins sont venus s'égarer (sans qu'aucun ne me rejoigne, alors que mon avis sur cet admirable chef d'oeuvre n'est ni audacieux, ni original !)


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De Arca1943, le 28 septembre 2005 à 13:26
Note du film : 5/6

J'ai honte – c'est d'ailleurs la tête couverte d'un sac en papier que je vous écris, avec deux trous pour me permettre de voir l'écran – oui j'ai honte de ne pas avoir rejoint plus tôt cette Madame de. Mais voilà qui est fait…


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De Arca1943, le 31 mars 2013 à 00:23
Note du film : 5/6

Ce conte est vraiment une merveille. Ce qui fait le charme secret de The Angel Levine, que je viens de revoir enfin, c'est son ambiance inimitable où le fantastique reste résolument terre-à-terre. L'ange Harry Belafonte ne descend pas du ciel, il ne surgit pas dans un halo de lumière, avec glissando de harpe ou chœurs célestes : il est juste accoudé nonchalamment dans la cuisine quand y revient Zero Mostel, vieux tailleur juif au chevet de sa femme agonisante ; et en plus l'intrus ne semble pas à première vue avoir le moindre pouvoir surnaturel. Sauf qu'il est là, prêt à apporter son aide. Mais on se rend compte que lui non plus ne sait pas trop s'y prendre…

L'histoire de Bernard Malamud est tirée d'un vieux conte juif transposé à New York. De nos jours, jamais les producteurs n'accepteraient un tel projet, sans effets spéciaux alors qu'il y a un type venu du ciel. C'est un "vieux" film de 1971, dirigé d'une main experte par le réalisateur tchèque en exil Jan Kadar. Ce n'est sûrement pas le chef-d’œuvre du siècle, et pourtant ça sait vous accrocher et créer une atmosphère étrange avec trois fois rien. Tout y concourt discrètement: musique, éclairages, montage.

Mostel et Belafonte sont inimitables.


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