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Forum : Et Dieu... créa la femme

Sujet : Une révolution sexuelle toute en douceur


De starlight, le 18 juin 2007 à 21:45
Note du film : 4/6

Mon départ prochain vers les plages de St Tropez me fait repenser à ce film de Vadim ; film qui a fait couler beaucoup d'encre à l'époque… Que lui reprochait-t-on ?… de montrer une jeune actrice sans aucun fard, à la sexualité libre, n'ayant aucune culpabilité… et puis c'est tout !…

En fait B. Bardot représentait l'inaccessible pour une grande partie de la population… La vision de la "femme" au cinéma depuis des décennies, ne se concevait qu'au travers de maquillages et de coiffures impeccables… La sexualité n'était pas libérée au point de changer de "partenaires" dans un temps record… Il était de bon ton d'avoir un "amant", mais pas X aventures qui faisait penser à une "Marie couche toi là"… les scénarios se limitaient donc à la "femme", le "mari" et "l'amant"… alors que depuis ce film nous avons à faire à de la "gamine" qui affole tous les hommes (Curd Jurgens avait 41 ans – même s'il en faisait plus – au moment du tournage)…

Du soleil sur la peau, de la musique endiablée et du sexe… c'est ce que je me souhaite 50 ans après la sortie de ce film !… Et vive Brigitte Bardot (enfin celle des années 60, cela va sans dire…)

 

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De Impétueux, le 18 juin 2007 à 22:43
Note du film : 2/6

De ce film, ne demeurera que le témoignage sociologique que vous évoquez fort bien : une jeune cavale séduisante et libérée, mais gourde à un point qui me ferait presque donner ma sympathie au MLF (non ! les femmes ne sont pas comme ça !).

Mais le film de Vadim est tout de même d'une grande insignifiance et, comme toujours chez ce réalisateur qui fit illusion, tourné sans idée, sans habileté, sans profondeur…


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De Arca1943, le 19 juin 2007 à 00:52
Note du film : 2/6

« Que lui reprochait-t-on ?… de montrer une jeune actrice sans aucun fard, à la sexualité libre, n'ayant aucune culpabilité… et puis c'est tout ! »

Et puis c'est tout, en effet : voilà surtout ce que je retiens. Certes, Ô Lumière des étoiles – euh, pardon : Starlight – je n'étais pas né à cette glorieuse époque, à laquelle je ne comprends sûrement pas grand-chose. Mais j'ai finalement vu Et Dieu créa la femme récemment, vu qu'on m'en a tant parlé. Dans ce film, il n'y a rien, littéralement rien d'autre que le personnage féminin incarné par l'accorte Bardot. Quelle occasion ratée ! Quand on a un personnage comme ça, indiscutablement nouveau dans le paysage, on en fait quelque chose, bon sang ! Scénario indigent, dialogues artificiels, personnages à deux dimensions, rythme défaillant. Une seule chose à montrer et rien à dire. Il avait même Jean-Louis Trintignant sous la main et qu'en fait-il ? Rien non plus ! Faut l'faire.

Ça fait plusieurs Vadim que je me tape et c'est toujours pareil : un peu de chair entourée de vide. Je vais regarder La Ronde (vu qu'il y a mon égérie Catherine Spaak) mais si ce n'est pas meilleur, monsieur Vadim sera définitivement rayé de ma liste ! Là !


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De Impétueux, le 19 juin 2007 à 08:54
Note du film : 2/6

Ravi, mais nullement étonné de nous voir d'accord sur l'insignifiance de Roger Vadim, je crois devoir ne pas vous recommander sa Ronde, malgré la présence de votre (et notre !) Catherine Spaak et de quelques étoiles de belle magnitude, surtout si vous avez en tête La Ronde de Max Ophüls qui est d'une tout autre cuvée !

Vadim-le-médiocre (peut-être plutôt le dilettante, ou le jem'enfoutiste) n'avait pour lui (ce qui n'est déjà pas mal, mais insuffisant pour le cinéma) qu'une grande capacité à séduire de très jolies femmes qu'il employait ensuite fort médiocrement ; ainsi, outre Brigitte Bardot y a-t-il eu Annette Stroyberg, Catherine Deneuve et Jane Fonda… Et je ne jurerais pas que Catherine Spaak (snif !) et Elsa Martinelli (re-snif !) n'aient pas succombé…

Ah, le charme slave !


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De PM Jarriq, le 19 juin 2007 à 09:26

Il est vrai que c'est finalement rare, de voir une filmo totalement dénuée de bon film, voire d'oeuvre juste moyenne (je ne parle évidemment pas de "l'Oeuvre" de Philippe Clair et consorts !). De Barbarella à ses nanars érotisants, en passant par sa terrible adaptation des Liaisons dangereuses, Vadim n'a enchaîné que des échecs. Je me souviens même d'un film américain "Si tu crois, fillette", avec Rock Hudson, Angie Dickinson et Telly Savalas, qui était du même tonneau.

Et je suis de votre avis sur Et Dieu créa la femme : jadis scandaleux, c'est aujourd'hui accablant de bêtise. O, tempora…


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De starlight, le 19 juin 2007 à 09:29
Note du film : 4/6

Tout cela est vrai… et il suffit de relire mes commentaires sur le film "Et mourir de plaisir" pour comprendre l'indigence de la mise en scène, l'absence de rythme, etc…

Ce qui est plus intéressant, c'est de se demander pourquoi les réalisations de Vadim ont eu une certaine audience à l'époque (je les ai toutes vues)… Il laissait promener sa caméra, en balayant par-ci par-là un paysage, une situation de couple (rarement en gros plan)… on avait l'impression que chacun devait se débrouiller avec le script !…

Mais encore une fois, cela n'embêtait personne… ça sentait le "naturel" façon "Yves Rocher" !… Et puis, il mettait en scène des jolies filles filmées le plus souvent dans des paysages trés colorés, le tout en cinémascope… ce qui faisait passer la pilule dans les années 50/60… Alors l'élan dramatique absent !… pas grand intérêt…

Remarquez (toute chose étant égale par ailleurs) on peut faire la même approche avec la série télévisée "Hélène et les garçons" !…. Allez expliquer pouquoi "ça plait" !… Objectivement ce sont des "navets"… mais je vous rappelle que ce légume accommodé dans un plat "campagnard" est curieusement succulent !… Tout un contexte encore une fois !


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De Impétueux, le 19 juin 2007 à 11:33
Note du film : 2/6

On savait – ou on croyait – quand on allait voir un Vadim qu'il y aurait de jolies filles un peu dénudées… ce qui à l'époque suffisait à faire tirer la langue…

Dix ans plus tard, les films de David Hamilton, plus déshabillés du fait de l'évolution des moeurs, ont tenu un peu le même rôle…


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De Arca1943, le 19 juin 2007 à 14:09
Note du film : 2/6

« Je me souviens même d'un film américain "Si tu crois, fillette", avec Rock Hudson, Angie Dickinson et Telly Savalas, qui était du même tonneau. »

Ah oui, j'ai vu ça récemment en vente sur DVD ! C'est le plus irritant : Vadim bénéficie aux États-Unis – pays il est vrai de tradition puritaine, où le moindre bout de chair semble déclencher des petits rires gênés d'adolescents prépubères – d'une réputation à tout casser, en sorte que ce Et Dieu créa la femme que je viens de voir est un Criterion, pas moins ! Pendant ce temps, la comédie qu'a tournée Maselli avec Rock Hudson et Monica Vitti, où est-elle, hein? Où est-elle ? Et pourtant, je parie que c'est meilleur que du Vadim.


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De Xaintrailles, le 12 septembre 2007 à 16:58
Note du film : 3/6

Pourtant, ce film a pris aujourd'hui le charme désuet d'une scène de la vie de province dans les années 50 aussi innocente que "Le Trou Normand" quelque temps auparavant…


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De Frydman Charles, le 13 octobre 2007 à 09:58

Que dire de l'homme, ce ver, du fils d'Adam, cette larve.JOB 25 :6 (La Bible) …Ver de terre amoureux d'une étoile… Ruy Blas (Victor Hugo)

La métaphore est présente tout au long du film. En 1996 Alain Delon présenta ainsi la diffusion télévisée ; « Ça va être terrible pour les vers de terre qui vont en être amoureux… ».

Dans une des répliques du film on entend : Antoine – Tu connais la fable du ver de terre amoureux d'une étoile ? Christian – Non, mais je connais la chanson de la chenille amoureux du papillon.

Et Dieu créa la femme…Créa BB (Juliette).Brigitte Bardot n'est pas très sage… « La sagesse vaut plus que l'or ou le verre » JOB 28 :17. Ce n'est pas Saint-Gobain mais Saint-Tropez qui deviendra un mythe au même titre que BB. Un coin de verdure au bord d'un vieux petit port (avec un t) au bord d'une mer transparente comme le verre.


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De vincentp, le 4 octobre 2008 à 23:14
Note du film : 4/6

Vous êtes un peu sévères. Et dieu créa la femme présente des plans intéressants, purement visuels (Antoine et Juliette sur la plage, couchés sur l'arbre) combinés à des idées (Adam et Eve), un soin constant est apporté aux élements du décor (les couleurs bleu-blanc-rouge), à la musique. Les personnalités -complexes- sont bien caractérisées.

Mais certains dialogues ont vieilli (la façon de parler sonne parfois un peu faux, par exemple, cette façon de crier "dévergondée" à Bardot qui fait Carné des années quarante, et peu naturel). Certains rebondissements de l'histoire semblent aussi un peu artificiels et datés (ex : Antoine qui s'en va en oubliant Juliette, Michel qui court après Juliette, ou les avis exprimés dans le bus sur Juliette qui reprennent quelques poncifs du cinéma des années cinquante, représentant globalement les jolies filles comme des écervelées). Il manque sans doute un petit quelque chose globalement pour que ce film ait aujourd'hui le statut de grand classique. Un peu plus de constance quant à la modernité de la mise en scène ? A défaut, c'est un film historiquement relativement important car il annonce un tournant quant à la façon de considérer les femmes sur les écrans français…

Nb : comme source d'inspiration, La furie du désir de King Vidor ?


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De Impétueux, le 29 décembre 2016 à 17:13
Note du film : 2/6

Comment se fait-il qu'un film doté – si l'on peut dire – d'un scénario d'une telle indigence, affreusement mal dialogué et dont les interprètes (tous les interprètes, même la pourtant excellente Jane Marken, même Jean-Louis Trintignant) sont extrêmement mal dirigés puisse conserver 60 ans après une telle renommée, jusqu'à être (hier soir) programmé sur Arte et avoir conservé une certaine force subversive ?

Sans doute parce qu'il a correspondu à peu près exactement à son époque, partagée entre une rigueur sociale qui l'apparentait au victorianisme et les aspirations, qui couvaient depuis la fin de la guerre, au soleil, au plaisir, à la nonchalance. Ces tensions ont surgi – et à mes yeux sans postérité immédiate, de nouveaux signes ne se manifestant que sept ou huit ans plus tard – avec une force qui a surpris tout le monde, bénéficiant de la séduisante roublardise et du talent décoratif de Roger Vadim et surtout, naturellement de l'animalité extraordinaire de Brigitte Bardot.

Mais à mes yeux il faut largement se garder de voir dans le personnage de Juliette, interprété par Bardot une sorte de fille révoltée, de révolutionnaire, même, porte-drapeau de l'émancipation des femmes et de la liberté sexuelle ; dans le cinéma français, en tout cas, ce rôle-là, c'est Mireille Darc qui l'a tenu, dans le Galia de Georges Lautner en 1966. Juliette ne revendique rien, si ce n'est de ne rien faire, de paresser nue au soleil et de prendre son plaisir en petit animal excitant qu'elle est. Le problème est qu'elle ne résiste à personne et que personne ne lui résiste et que ce comportement dévaste par sa propre logique (ou par le propre illogisme de Juliette, si l'on préfère), même si, contre toute vraisemblance, Et Dieu créa la femme ne se termine pas mal.

On peut s'émerveiller de découvrir Saint-Tropez tel que peu d'entre nous peuvent dire l'avoir vu : charmant, gai, encore populaire et authentique, aux terrasses encore à peine occupées, mais évidemment doté des plus beaux points de vue qui se puissent, des pins parasols et du sable fin de Ramatuelle ; on peut rêver en remarquant que Juliette, lorsqu'elle quitte à un moment la boutique où elle vend les journaux pour aller déjeuner, laisse en plein vent ses présentoirs de cartes postales et en fermant à peine la porte à clef : c'est sûr, en 55, les vols à l'étalage dans une bourgade étaient rarissimes, époque bénie !

Mais en fait, les meilleurs moments du film, évidemment, sont ceux où Brigitte Bardot éclabousse l'écran de sa sensualité primitive : premières images, où elle bronze nue couchée sur le ventre (j'imagine le hoquet de surprise des spectateurs de 1956 qui prenaient ça en pleine figure dès la deuxième minute du film), repos après l'amour aux côtés de Trintignant, robe mouillée collant à sa peau après le naufrage du petit voilier, mambo torride sur la table du bar… Qu'on le veuille ou non et quoi qu'on pense du reste, elle dégage un tel parfum femelle qu'on pourrait presque passer sur les invraisemblances du récit et la mollesse du jeu des autres comédiens si Vadim avait été un réalisateur un peu moins désinvolte.


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