…ça marche ! Après m'être tapé des films de peur japonais, chinois et sud-coréens, me voici en Thaïlande pour une autre séance de pétoche à l'asiatique.

On est encore dans la lignée de Ringu. Je dirais même que le démarquage est assez évident, sauf qu'il s'agit de photo au lieu de vidéo. Mais après tout, les films de la Hammer House n'avaient-ils pas eux aussi un petit air de famille bien reconnaissable, et leur en voulait-on pour autant ?

Ce Shutter nous propose donc un parcours désormais familier, mais ici très efficace. Serais-je impressionnable ? Toujours est-il qu'en plus d'une occasion, j'ai eu vraiment peur. Et ce qui ne gâche rien, ça se termine sur une chute vraiment fracassante, issue d'une imagination bien tordue comme on les aime. Quand on voit ce finale, une fois le frisson passé, on se dit : bon sang, mais c'est bien sûr ! C'est pour ça que le héros (censuré). Et donc, pendant qu'il (censuré), il est aussi (censuré)…? Brrrr !

Fait absolument détestable, un remake U.S. est annoncé pour 2008. Je fais brûler de l'encens pour que des silhouettes fantômatiques viennent perturber ce tournage maudit.

Zéro car je n'ai pas vu ce Shutter original, j'ai par contre vu le remake (signé M.Scorsese, non, non, je plaisante…), remake americano-nippon et intitulé Spirits: bof, bof… Je me suis assez ennuyé, et ça ne me donne pas vraiment envie de découvrir l'original. Est-ce que le jeu en vaut vraiment la chandelle ?

Je suis bien content d'apprendre que ce remake n'est pas bon. Gneh, eh, eh. C'est bien fait ! C'est bien fait !

Pour ce qui est d'aimer le film, comme pour bien d'autres choses il faut aimer le genre. Depuis dix ans le film de peur à l'asiatique surfe sur la vague Ringu comme le western italien surfait sur celle de Pour une poignée de dollars. Shutter est clairement un film "de genre", où l'on reconnaît une recette éprouvée, mais efficace. C'est aussi un film à chute, et ce qui est dommage c'est qu'ayant vu le remake vous connaissez déjà la fin avant de l'avoir vue. Ça enlève de l'impact au produit d'origine. Mais bon, seulement sur la fin.

Ok, donc si l'occasion se présente. Mais de toute façon, j'avoue humblement que le seul film de genre asiatique que je trouve vraiment exceptionnel c'est Dark water, à tous les points de vue. Mais est-ce vraiment un film de genre ? 2 sœurs m'avait aussi bien plu, mais dans une moindre mesure que le film de Nakata, que je considère presque comme un chef-d'œuvre.

« Mais est-ce vraiment un film de genre ? »

Oh, tout à fait. L'étiquette n'est péjorative que pour ceux qui ne jurent que par la théorie des auteurs.

Comme ici (ici, c'est en Amérique) nous n'avons en salle que les ersatz hollywoodiens de ces films et non les films eux-mêmes, et que les quelques-uns qui sortent sur DVD ne sont sous-titrés qu'en anglais, je suis bien content d'avoir enfin un DVD de Shutter avec du français dessus, non mais.

Ma bonne impression de la première fois est confirmée par ce deuxième visionnement, et se confirme aussi le fait que je suis toujours aussi impressionnable, côté pétoche. Par moment je trouve ça vraiment oppressant ! La particularité c’est que sur ce coup, je prends presque le parti du fantôme. Car ce spectre qui hante les photographies, c'est tout simplement l'âme en peine de la victime d'un délit de fuite s'en prenant aux chauffards qui l'ont renversée sur la route. Enfin, c'est le jeune homme qui conduisait, mais c'est d'un commun accord que lui et sa petite amie ont fui lâchement les lieux de l'accident. Si jamais je mourais dans un hit and run, moi aussi je hanterais les coupables, tiens ! Et pas qu’un peu !