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Forum : Le Fou de guerre

Sujet : Avis


De Arca1943, le 13 décembre 2003 à 15:56
Note du film : 4/6

C'est un Dino Risi mineur, comme tous ceux des années 80, mais mieux vaut un Risi mineur que pas de Risi du tout. L'art très italien du glissement perpétuel du drame à la farce est bien là, tout comme le sens de finesse dans la caricature. Forcément, car le scénario est signé Age-Scarpelli (Agenore Incrocci et Furio Scarpelli). Par contre, certaines blagues tombent à plat. Par contre, le sens de la réalité historique, qui fait la force d'autres épisodes de ce vaste et puissant serial, comme La grande guerre, La grande pagaille ou Une vie difficile, est un peu en déroute ici. Normal, on est en 1985: c'est le crépuscule de la «comédie à l'italienne», qui fut le plus durable «rainmaker» de cette industrie. Pour la première fois, on constate que Risi, Age, Scarpelli commencent à manquer de budget: le lieu unique, ce n'est pas leur genre; pourtant, ils n'avaient pas le choix pour des raisons d'abord et avant tout monétaires. Depuis 1980-81, les Italiens vont de moins en moins au cinéma et, profitant de cette désaffection, les films américains regagnent la position de tête dont ils avaient été chassés pendant trente longues années (1950-1980). Le vitriol vaincu par la saccharine: quelle tristesse.

Cela dit, ce film en vaut la peine, quand même, ne serait-ce que pour le "monstre" créé par Coluche, qui se montre d'emblée à la hauteur des Vittorio Gassman, Alberto Sordi et autres stars satiriques propres au grand genre.

Arca1943


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De fretyl, le 2 juillet 2008 à 18:37
Note du film : 5/6

C'est étrange à chaque fois qu'un acteur comique réussit un changement de registre aujourd'hui en France, on le compare immédiatement à Coluche en parlant de Tchao pantin.
Mais personne ne parle jamais de ce film, pourtant Le fou de guerre a de véritables atouts, c'est du pur Risi, mélange entre le drame et la comédie, le film est à l'image du personnage de Coluche à la limite du délirant et effroyable par de nombreux cotés.

Cela n'empêche que derrière cette farce Italienne se cache un véritable film humaniste sur l'absurdité de la guerre, Coluche incarnant un homme de guerre semble être au yeux de Risi un de ses justes représentants.
Le film souffre d'un certain enfermement dans le camp militaire, un peu d'aération ne lui aurait pas fait de mal, mais certaines scènes sont vraiment réussi, la fin notamment ; mais comment cela ce fait-il que le film soit si peu connu, voir même boudé, alors que Le bon roi Dagobert est fréquemment diffusée.
C'est peut-être même l'une des plus belle réussite de Risi dans les années 80.


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De lagardère, le 2 juillet 2008 à 20:13
Note du film : 4/6

Tout cela est fort vrai ! Et il est bien dommage que beaucoup de réalisateurs aient oublié queColuche avait l'étoffe d'un grand tragédien !


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De fretyl, le 2 juillet 2008 à 21:22
Note du film : 5/6

Je ne pense pas que quiconque ait oublié le génie que pouvait avoir Coluche, revoyez Tchao Pantin l'acteur y-a la carrure d'un Gabin-Galabru, mais ce passage de l'acteur dans le cinéma Italien aurait pu lui ouvrir des portes vers une vraie carrière.

S'il y'a bien eu deux pertes graves pour le cinéma français dans les années 80, en dehors des vieux lions (De Funés, Ventura) c'est certainement Dewaere et Coluche qui curieusement ont faillit être réunis au départ dans Les valseuses, encore plus étonnant, Dewaere s'est suicidé avec un fusil que lui avait offert Coluche.


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De Arca1943, le 3 juillet 2008 à 02:47
Note du film : 4/6

Il n'y a pas de doute pour moi que c'est un des meilleurs rôles de Coluche au cinéma. Mais je dirais aussi : c'est un changement de registre et ce n'en est pas un. Oui, c'est aussi un personnage dramatique, avec toutes sortes de nuances que l'on retrouve plus volontiers dans un drame psychologique, mais en même temps son interprète est casté parce qu'il est un comique, parce qu'il y a une aura d'humour autour de Coluche, et j'ajouterais même pas n'importe quelle sorte d'humour, mais un qui donne volontiers dans la satire et le grotesque. Cette facette de son jeu est tout aussi essentielle, ici. Sans elle, le film ne pourrait pas fonctionner (quand il fonctionne, car… bon, voyez mes réserves plus haut). Tandis que Tchao pantin, évidemment, est un film "tout dramatique".

Bref, ce n'est vraiment pas n'importe quel acteur qui pouvait jouer ça.


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De fretyl, le 29 octobre 2008 à 21:25
Note du film : 5/6

J'ai revu ce film hier soir et je dois dire que j'en suis ressortit perplexe. Au premier visionnage le film ne m'avait pas fait cet effet là.
Deux passages du film m'ont fortement déconcerté. J'ai regardais le film entouré de proche, ce qui n'avait pas été le cas la première fois que je l'ai vu.
Et je dois dire que leurs réactions à certains passages du film qui m'avait paru lors de ma première séance plus dur que drôle, m'a fortement fait douté sur les diverses possibilités de voir ce film.

Le moment le plus flou reste lors de l'opération chirurgicale.
A ce moment là dans le film deux docteurs tout à fait doués opère tranquillement un jeune garçon blessé au foie.
Soudainement arrive Coluche on se doute qu'il va vouloir prouver aux autres qu'il n'est pas si incompétent que ce que l'on croit et prend le matériel chirurgical en main.
Au bout de deux minutes l'artère du garçon est coupée, le sang gicle dans le bloc et Coluche affolé par sa connerie sort une excuse particulièrement lâche c'est pas de ma faute, c'est l'artère qui a pété.
Ce moment m'avait paru la première fois que j'ai vu le film extrêmement terrible, puisque le clown devient soudainement dangereux et même méchant ; il finit par rejeté sa faute sur ses assistants qui n'y sont pour rien.
Et pourtant à ce moment là mes amis ont ri.
Je dois dire que je ne m'y attendais pas. Ont ils ri parce que c'était Coluche qui avait fait la connerie ? Ou parce que la folie du personnage s'étire dans l'humour noir et que cette scène est faussement tragique.
Si c'est ça qu'a voulu faire Dino Risi et qu'il aurait par conséquent réussi à tel point que l'on peut voir le film comme un drame ou une comédie selon son état d'esprit, je classe le film en "chef d'oeuvre".

Le doute m'a envahit.

Un autre moment m'a fait le même effet. Lorsque Coluche s'extasie devant la photo d'un enfant. L'acteur n'est pas drôle à ce moment là, les yeux tristes, il joue avec un bizarre assez rare chez les acteurs et pourtant l'effarement des personnages secondaires face à cette dégénérescence mentale semble être fait pour porté à rire.

Je reste le cul entre deux chaises, le film est-il beaucoup plus complexe que ce qu'il m'avait paru.
Le mélange comédie/drame se ferait t'il non seulement dans l'histoire mais en plus dans les moments les plus importants du film.

J'aimerais bien savoir ce que les autres pensent de ces deux scènes. Est-ce moi qui déconne ???


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De Lagardère, le 29 octobre 2008 à 23:22
Note du film : 4/6

Que non, ami Frétyl, vous ne déconnez pas ! Et vous prouvez même que vous n'êtes pas un robot à incurgiter tout et rien, sans réfléchir une seconde. Les questions que vous posez ont une réponse :dino risi ! Dino Risi est le clown qu'aurait avalé Duvivier….


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De Arca1943, le 30 octobre 2008 à 01:16
Note du film : 4/6

…mais étant donné que Dino Risi disait « Il y a les films d'auteur et les films d'équipe; moi, je fais des films d'équipe », alors une réponse déjà plus complète serait sans doute Risi-Age-Scarpelli.

Je suis attaché à ce film, et je suis content qu'il ait été réalisé, comme une sorte de défi aux lois de la pesanteur, toutefois en le regardant et l'écoutant, je sens que nos humoristes sont à bout de souffle, qu'ils pressent le citron. Ce n'est pas un hasard si Agenore Incrocci et Furio Scarpelli ont mis fin après ce film à près de 40 ans d'indéfectible collaboration (ah misère). Risi aussi avait donné pas mal tout ce qu'il avait. Après Le Fou de guerre, il y aura encore le très crépusculaire Valse d'amour (1990), mais à l'évidence, le filon s'était épuisé.

Mais peu importe, quelques éclairs d'invention tragicomique zébraient toujours le ciel : la tragique blague de l'artère qui a pété dans Le Fou de guerre, c'est de la comédie à l'italienne pur jus !


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De le dabe, le 2 novembre 2010 à 08:31

Il faut avoir vécu dans le milieu médical des armées pour comprendre "le fou de guerre". De même il faut avoir goûté aux études de médecine et à la guerre pour savourer à fond la petite musique célinienne.

Le film évoque plus Bardamu que l'officier pathétique du désert de Buzzati. Pensez au calvaire que représentent huit (ou dix )années de jeunesse à apprendre par cœur le dictionnaire illustré des maladies dégoûtantes… ajoutez -y la louche de grossièreté carabinesque indispensable pour y survivre;entrelardez ces ingrédients entre deux tranches de massacre et de démolition et vous serez de plain pied avec le fou de guerre.

Avez vous songé à la formidable contradiction qui lamine le médecin habillé en officier:sauveteur grimé en guerrier regardé avec condescendance par les officiers combattants et tout à la fois espéré et craint quand vient la blessure, par tous ces grands enfants que sont les soldats…?

Qui d'autre que des enfants en effet, pourrait appuyer sur le bouton qui supprime des vies et inflige tant de souffrances ?

Assurément pas des hommes sérieux et qui connaissent le prix des choses.Le fou de guerre est un enfant,mais il est déguisé au rebours de ces enfants soldats qui pullulent en Afrique avec des joues douces sous leurs grands yeux innocents.

Le fou de guerre est un clown,et c'est pourquoi il "va" si bien à Coluche. C'est un clown mais un clown tragique,aussi fait il peur et c'est pourquoi ce film est ignoré comme sont ignorés "Les misérables" de Lelouch.

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