Intéressant ! deux DVD pour 7 Euros… mais le problème reste entier… Quel type de support allons-nous avoir ?… Comme chez pas mal de disquaires on voit de tout … Des prix cassés pour des éditions dépassées tant au point de vue de l'image que du son… Par exemple pour "le Dr NO", il faut savoir que nous avons depuis fin 2006 une "ultimate version" avec image restaurée et un son remastorisé à 5.1… D'un autre côté, celui qui veut la collection complète… chacun regardera en fonction de sa trésorerie disponible.

Le problème est que la presse écrite se porte de plus en plus mal, et doit trouver des combines pour se vendre (dvd,…). Je remarque dans les transports en commun que les lecteurs du Monde (auquel mon paternel se réfère quotidiennement comme une profession de foi, depuis quarante ans) sont des personnes assez âgées. Les jeunes lisent désormais les gratuits et consultent internet. Il semblerait que la presse cinéma soit touchée à son tour par cette désaffection du public. Et petit à petit, le métier de journaliste tend à se dévaloriser. Des personnes de ma connaissance qui travaillent dans cette profession se retrouvent avec des salaires réduits. Ainsi va la vie en société : de soubresaut en soubresaut.

Oui, Vincentp, mais avoue qu'au niveau de la presse, il y a surabondance et que ce sont les grands patrons de la presse eux-mêmes qui ont conduit à cette même situation…

Et puis, il y a un gros malaise au sein de la profession et l'évolution des médias a conduit à des vedettariats qui, en fait, n'ont qu'une valeur relative quand on les analyse bien mais qui sont de véritables repères pour certains, indispensables pour qu'ils se sentent dans leur cadre.

Les films consacrés au journalisme peuvent paraître excessifs mais, là encore, des courants qui nous sont venus d'Outre-Atlantique et où nos aspirations quotidiennes en matière d'information nous a conduits à des réactions inverses en fonction de nos intérêts. C'est un métier qui, certainement, fait appel au marketing mais où les divers messages marketing ne se rejoignent pas et sont même vraisemblablement contradictoires…

Pour parler de cinéma, puisque c'est ce qui nous intéresse ici, j'ai entendu dire que les magazines PREMIERE, STUDIO et même l'indéboulonnable CAHIERS DU CINEMA, vivraient probablement leurs dernières heures…

Les revues grand public, cinélive, première, studio sont clairement menacées (concurrencées par les trois ou quatre sites internet, dvdtoile, dvdclassik, dvdrama, allocine plus des sites spécialisés (cinéma asiatique)). Et également par les magazines comme home cine dvd, les années laser, cinema chez soi. Sans parler de Télérama, les inrocks. Sans parler des sites internet étrangers (imdb, …). Cela fait beaucoup…

Peut-être pas "Les cahiers du cinéma", adossé au "monde" et à "Télérama". Mais ces revues spécialisées et pointues auraient intérêt à multiplier les analyses (et les points de vue) courts et synthétiques à la fois sur les films et les dvd. Plus d'articles courts, avec des en-têtes de chapitre. Avec un vocabulaire simple et compréhensible par le commun des mortels. J'enrage un peu quand je lis ci et là des analyses de 10 pages dont on ne peut pas retirer quatre ou cinq idées. Dégager les grandes tendances artistiques et commerciales également. Il y a un public potentiel, mais les revues doivent aussi s'adapter.

La question, mon cher Vincent : quand nous prenons un magazine consacré au cinéma, qu'y recherchons-nous exactement ?

comme dans 15 minutes, je m'en vais, je n'aurai pas le temps d'apporter ma réponse maintenant, mais ce serait utile de connaître les réactions des uns et des autres sur ce sujet…

le sujet est lancé !

je reviens vite fait à propos de la qualité des DVD joints avec Le Monde ou même Le Nouvel Observateur : ils sont bons ! je dois en avoir une bonne soixantaine, je ne me plains pas de leur qualité… Bien au contraire. Par contre, à propos des collections du Monde, j'ai suivi la série consacrée à Mozart en matière de CD : là, c'est moins évident ! Et Starlight appréciera : par Le Nouvel Observateur, j'ai acheté Don Giovanni en DVD à La Scala de Milano et c'est très bon et, en plus, avec des artistes de qualité que j'affectionne…

DROUDROU nous apporte la preuve que tout n'est pas mauvais dans ces DVD ou CD annexés aux revues mentionnées… Je pense qu'il faut simplement être vigilant sur le "contenu" (le respect de l'image et du son)… Ce qui veut dire aussi qu'il faut avoir accès aux informations techniques… chose souvent difficile à contrôler en raison de l'emballage de cellophane qui enserre le coffret… revue et DVD/CD ne faisant qu'un !… D'un autre côté (et je pense aux films), est-il indispensable d'avoir une réédition en 5.1 pour un film des années 50/60 ?… Il y a bien souvent de la "fausse stéréo" que les chaînes HI-FI les plus sophistiquées n'arrivent pas à améliorer… Privilégier l'image est pour moi indispensable… Une remasterisation efficace est un bonheur (Cf/par ex "Le Mécano de la General")… L'idée est bien entendu mercantile ; mais si cette vente de revue groupée permet à certains d'accéder à l'Art en général… pourquoi pas ?… A mon avis le problème est plus délicat en matière de CD que de DVD… car là, il s'agit de savoir sur quoi on tombe (musiciens – chanteurs – captage du son en "live" ou non, etc..). Pour le film, on peut moins se tromper, sauf à acheter à son gosse "Un Chien Andalou" de Luis BUNUEL, en pensant que c'est la suite des "101 Dalmatiens" ou de "la fidèle Lassie" !…

Vu l'avalanche incessante d'infos venant de partout, je crois que la seule chose qu'on puisse attendre d'une revue de cinéma aujourd'hui, c'est un point de vue. Un vrai regard sur les films, une connaissance suffisante pour ne pas coller uniquement à l'actualité. Une revue comme STARFIX jadis, malgré ses côtés "ado" avait réussi ce pari, et créé une "école" de cinéphiles, capables d'aimer Rambo et Cronenberg, de défendre l'indéfendable parfois (Zulawski) avec une bonne dose de mauvaise foi. Récemment, la revue BRAZIL avait tenté de renouer avec cet esprit, mais les articles étaient bâclés, le style navrant, l'orthographe aléatoire, et les rédacteurs passaient leur temps à se chamailler avec Luc Besson et à gloser sur son "physique ingrat" (sic !), au lieu de défendre leurs idées.

Il est certain que ni PREMIERE, ni STUDIO, ni CINE LIVE ne répondent à ces critères cinéphiliques, et se contentent de commentaires lapidaires, et de reproductions des sempiternelles mêmes photos de promotion de films. D'ailleurs, leurs couvertures sont souvent composées à partir des mêmes documents ! R.I.P., donc et sans regrets !

En ce qui me concerne, Starlight, j'ai une anecdote du même acabit que ce que tu cites : figure-toi que "ma tante" aimait les films plus ou moins… lestes !

Donc, un jour, hasard d'une conversation, qu'est-ce que j'apprends ? "Ma tante" était allée voir Portier de nuit croyant à un marivaudage genre "Au théâtre ce soir", et, bien évidemment, elle était sortie de la salle avant la fin du film, assez décontenancée de ce qu'elle avait "vu"… Mais, figure-toi : "elle m'a demandé ce qui s'était passé ensuite…"