Forum - Nevada Smith - Un classique
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Forum : Nevada Smith

Sujet : Un classique


De Randall, le 18 janvier 2003 à 16:22

C'est pas le meilleur McQueen. Il est trop vieux pour le rôle (un ado métis au début !!!), mais c'est super bien filmé, les paysages sont fabuleux et comme seconds rôles, on trouve Martin Landau, Karl Malden, etc. Encore "Le Kid de Cincinnati" et tous les grands McQueen auront été édités en DVD.


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De Jarriq, le 16 avril 2003 à 09:02

Superbe copie du film, d'une grande netteté (je ne l'avais jamais vu aussi beau), qui fait curieusement ressortir le gros défaut de l'entreprise : le choix de McQueen dans le rôle de Max. Au début du film, il est présenté comme un métis kiowa de 15 ans environs (l'acteur est blond et en a 35 !), sa mère indienne fait plus jeune que lui. McQueen étant un grand comédien, il adopte une gestuelle et des expressions inhabituelles chez lui, qui le rendent presque crédible et Hathaway s'oblige à ne faire aucun gros-plan, afin d'éviter les rides sur le visage de sa star. Mais la suspension of disbelief est trop importante pour qu'on puisse réellement entrer dans l'action. A part ça, le Scope est fabuleusement utilisé, chaque coin de l'écran est rempli, mais le scénario est décousu, on sent les coupes montage trop nombreuses (sauts abrupts d'un décor à l'autre, personnages qui apparaissent et disparaissent aussitôt) et certains épisodes confinent au grotesque : que vient faire Raf Vallone, moine italien, dans ce western ??? Reste que, pour imparfait qu'il soit, Nevada Smith fait totalement partie de la mystique Mcqueenienne (la séquence au bagne annonce Papillon de façon frappante, la chasse à l'homme renvoie à Au nom de la loi) et que l'idée de lui adjoindre d'autres piliers de l'Actor's Studio comme Malden ou Landau est intrigante. A noter aussi que Nevada Smith est une des premières prequels jamais tournées (Alan Ladd jouait Max plus âgé dans The Carpetbaggers, deux ans plus tôt). En résumé, pas un très bon film, mais indispensable quand même…


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De Moonfleet, le 16 avril 2003 à 09:49

Un film que j'aurais voulu aimer mais je n'accroche pas du tout à la seconde partie :-(


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De Jarriq, le 16 avril 2003 à 10:26

Complètement d'accord avec toi. Je pense que l'affection qu'on peut porter à des films à moitié ratés comme celui-là, renvoie aux souvenirs d'enfance ou à la fidélité à un acteur (en l'occurence McQueen), qui n'ont rien à voir avec les qualités réelles du produit.


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De jipi, le 11 mars 2007 à 12:25

Il est passé sur hier soir sur RTL9, c'est sympa de le revoir avec cette fameuse trinité assassine traquée jusqu'au bout concept déjà employée dans "Bravados" ou la vengeance d'un homme devient hallucinée et irréflechie par le pouvoir sur les autres que l'on acquiert suite à une formation. Les deux films se ressemblent beaucoup par une haine n'abaissant jamais sa garde, le dernier composant épargné représente un clash salvateur.


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De droudrou, le 11 mars 2007 à 19:10
Note du film : 2/6

C'est un film qui me dérange. La faute n'en est pas à Henry Hathaway à qui nous devons d'excellents westerns. L'histoire de la vengeance qu'il nous raconte par le détail est violente, respectant en cela la part de récit dont elle est tirée.

Comme le dit très justement un précédent contributeur sur le forum du film Les ambitieux il convient de considérer Nevada Smith comme un prequel qui permet de situer l'un des personnages dont le rôle a été confié à Alan Ladd.

Dans la mesure où le film de Henry Hathaway isole le personnage de Nevada Smith, il coupe de fait le cadre d'un récit particulièrement dense où le personnage principal, Jonas CordGeorge Peppard a été inspiré par le personnage de Howard Hughes.

Rédigeant ce texte, j'écoute en même temps les informations à la radio et compte tenu de l'importance de celles-ci, je reprendrai la suite de mon intervention sur le forum du film Les ambitieux.

A très bientôt.


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De s é p i a, le 11 octobre 2007 à 23:19
Note du film : 4/6

Je n'ajoute pas un mot à ce film que j'adore…

Mais Pm Jarriq, ou quelqu'un d'autre, peut-il m'expliquer ce qu'est " la suspension of disbélief " ? Merci


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De PM Jarriq, le 12 octobre 2007 à 08:14

"Suspension of disbelief" est un très joli terme américain, difficile à traduire, mais qui veut dire en gros "suspendre son incrédulité".

C'est à dire, pour prendre l'exemple de Nevada Smith, décider d'accepter qu'un acteur blond de 36 ans incarne un métis de 17 ans, que les autres appellent "petit Indien", ou pour rester dans le western, qu'un athlète aux yeux bleus comme Lancaster, joue un Apache dans Bronco Apache. Ou que Bruce Willis survive sans être mutilé, défiguré, infirme, à une explosion à quelques mètres de lui, etc. Voilà en résumé, ce qu'est la "suspension of disbelief", c'est accepter des énormités, pour mieux profiter du spectacle.


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De droudrou, le 12 octobre 2007 à 08:32
Note du film : 2/6

A notre amie Sépia : en ce qui le concerne, le vieux ronchon redit qu'il n'aime pas ce film qui a été tourné par Hattaway quelques temps après Les ambitieux surtout pour avoir lu le roman de Harold Robbins avant. Il est difficile de rendre crédible le personnage de Nevada Smith dans de telles conditions. Pour information, le roman de Robbins nous conte l'histoire de plusieurs personnages qui, à un certain moment du récit, se trouvent mêlés puis continuent ensuite leur propre vie. Le film de Dmytrick n'est pas assez dense et long pour pouvoir cadrer pleinement au récit. Le film de Hattaway est trop centré pour avoir une bonne compréhension du personnage dont il narre les aventures…


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De s é p i a, le 12 octobre 2007 à 19:55
Note du film : 4/6

Merci Monsieur Jarriq …

Je suis également d'accord pour dire que la deuxiéme partie du film échappe un peu au charme général, mais…"Stève MacQuen"… "Stève MacQuen"…

Quelle chance avaient les gamins d'avoir ce genre de bonhomme, le Jeudi en noir et blanc à la télé, ou en couleurs dans de belles aventures sur la toile.Sacrée légende que ce cow-boy là ! Et il n'a pas endossé que ce costard là…


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De Steve Mcqueen, le 13 octobre 2007 à 10:36

C'est en effet un acteur exceptionnel. Instinctif, il joue la moindre scène comme si sa vie en dépendait . Par un simple regard, il donne du corps à son personnage, il introduit une faille, une hésitation.

Allez, quelques scènes gravées à jamais dans ma mémoire :

Steve tué à la fin de "L'enfer est pour les héros" , dans un geste suicidaire qui n'a plus rien d'héroique ( comme si son personnage, dégoûté par lui même, avait atteint son point de non-retour); Steve, moderne Sisyphe, qui lutte pour sa liberté dans "Papillon" ; Steve piégé par les barbelés allemands, après une folle course en moto dans "La grande évasion" …

C'est un individualiste généreux, un misanthrope qui se laisse aller à l'amitié, bref une légende du cinéma taillée dans le granit…


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De PM Jarriq, le 13 octobre 2007 à 11:56

D'ailleurs, toutes les morts cinématographiques de McQueen, avaient ce même côté anti-héroïque, presque dérisoire : celle que vous citez dans Hell is for heroes, qui annonce celle de The sand pebbles où il est bêtement fauché par une balle, celle de The war lover où il s'écrase en avion, et la pendaison de Tom Horn, piteux spectacle pour notables pressés de se débarrasser du gêneur d'un autre âge.

Beaucoup ont tenté de l'imiter depuis (Costner, Pitt, Kiefer Sutherland), mais c'est peine perdue…


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De Romuald, le 6 avril 2009 à 00:10
Note du film : 4/6

Il y a bien des années que je n'avais revu cet excellent film…Et pendant que je le regardais, je n'ai pu m'empêcher de repenser à cette époque des années soixante ou nous devions attendre, nous provinciaux, que le film arrive chez nous. Quand un film "sortait" à Paris, il nous fallait à nous, Périgourdins, neuf ou dix mois pour enfin le découvrir. On en oubliait même le marché aux truffes, c'est dire ! Pourtant la direction du "le stella", cinoche de ma jeunesse, aujourd'hui salle de sports, prenait soin de coller une gigantesque affiche du film à venir pour nous faire patienter et surtout baver ! D'autant plus baver que, l'industrie du disque allant bon train en cette époque, nous pouvions nous repaitre de la bande originale, sur super 45 Tours "Polydor" et nous la passer en boucle sur nos éléctrophones Teppaz…Avant même d'avoir vu le film. (En osmose avec moi, les anciens ? ) Pendant ce temps la télé et son unique chaine, le dimanche à midi, via son émission La séquence du spectateur et la voix de Catherine Langeais nous donnait le coup de grace en diffusant l'extrait magique…En ce qui concerne Nevada smith, c'était toujours l'extrait dans la pirogue , au bagne….

Aujourd'hui, le jour de sortie d'un film majeur ou non, tout le territoire est arrosé de copies. Le village le plus reculé est à l'heure de Paris. Les jeunes ne connaissent pas leur bonheur.Ce que j'ai pu rêver devant l'affiche de La grande évasion ! Nevada smith ensuite…et tant d'autres !

Je dis que les jeunes ne connaissent pas leur bonheur, mais en fait, je me demande si cliquer sur un bouton et télécharger à la va vite tout et n'importe quoi est une bonne chose. Ou est le rêve , l'attente fébrile ? Pas neuf mois, d'accord ! Mais tout est fait, aujourd'hui, pour que les jeunes ne sortent plus de chez eux. Ca manque de grand air tout ça ! Ca manque de désir…Ca manque de vie. Mais il est vrai que c'est une toute autre vie….

                                      pour \Lagardère

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De urspoller, le 6 avril 2009 à 08:02

Au moins, dans votre Périgord, vous aviez un cinéma et surtout des truffes… A chaque époque, ces réminiscences. Votre serviteur a grandi (et c'est le mot) au son de Stéphanie de Monaco (diaphane princesse, muse de notre impétueux sybarite) et a vu les premiers balbutiements des télécommunications à travers cette chose que l'on nommait minitel. Pour nous, point de Langeais mais une Dorothée qui nous abreuvait de dessins animés japonais. Pardiou, ça glace le sang.

Mais, nous, les provinciaux, dans nos beaux villages, sommes-nous à plaindre ? Nous qui humons l'aiguail matinal, les fragrances des mimosas, des narcisses ou des pinèdes, oyons à la belle saison les cigales, profitons toute l'année de nos verts paysages, de nos terrasses d'oliviers, de nos orchidées endémiques, de nos plages de sable fin… Alors, je suis tout prêt à laisser à nos coreligionnaires urbains, leurs champs d'asphalte, leurs cinoches, leurs connexions haut-débit pour me contenter de mes vignes, mes étangs et mon vieux lecteur DVD qui commence à ahaner comme un asthmatique dans nos villes polluées.

Et je conclurais cette énième digression en souhaitant un prompt rétablissement à notre ami Lagardère (avec une guerre de retard) car je viens d'apprendre en regardant les primes messages de Romuald le pourquoi de ces contributions à quatre mains (ou plutôt à 3 et demi!).


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De vincentp, le 21 août 2017 à 14:04
Note du film : 6/6


Nevada Smith (1966) est une oeuvre d'excellente qualité, très représentative du cinéma de Henry Hathaway, réalisateur et producteur. Le cinéaste a une prédilection pour les extérieurs situés dans des zones arides et sauvages, des déserts entourés de montagnes, et bordés d'une rivière et de végétation touffue (une ressemblance avec Budd Boetticher). Les conflits se mûrissent dans les endroits brûlants et trouvent leur solution au bord de la rivière. A ce sujet, la rivière que l'on voit au début de Nevada Smith sauf erreur de ma part, est la même que celle de La fureur des hommes (1958). C'est ici que Steve McQueen acquiert les rudiments de son bagage de bagarreur.

Le coeur du récit : des tensions et conflits immédiats, qui mettent en branle les thèmes de la vengeance, filiation et apprentissage. Cet aspect est croisé avec des aspects oniriques (le campement de la tribu des Kiowas au bord de la rivière, fortement éclairé par le soleil), qui font toute la singularité du cinéma de Hathaway. Un univers étrange, secret, presque fantastique par moments (par des changements de ton surprenants). Hathaway fait partie des cinéastes ayant la capacité à créer un monde à part, extraordinaire, à partir d'éléments ordinaires. Et de développer des oeuvres qui passent l'épreuve du temps.


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De vincentp, le 22 août 2017 à 10:36
Note du film : 6/6

Très belle photographie (cadrage, lumière) de Lucien Ballard (rappelant celle de Valiant), notamment des extérieurs et de l'eau. Le scénario est très sophistiqué, en phase avec le cinéma des années 1960. Selion Wikipédia : "quarante-six lieux de tournage partagés entre l'Inyo National Forest et la Owens Valley, dans la partie est de la Sierra Nevada." Ajoutons aussi que Nevada Smith regorge de séquences sublimes (entre Karl Malden et Steve McQueen tout particulièrement).


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