Une femme de 45 ans habitant dans les environs de Montélimar, avec l'aide d'une amie, décide de se trouver un conjoint. La sélection de celui-ci incombe à l'amie qui passe l'annonce et se rend au rendez-vous.
Conte d'automne décrit les micro mécanismes psychologiques féminins qui régissent les relations affectives entre homme et femme dans la société française actuelle. Le récit montre en particulier comment la femme se choisit un partenaire, pour s'affirmer, à l'âge de vingt ans, puis pour assurer sa propre pérennité à l'âge de quarante cinq. Son comportement individuel s'intègre dans un mécanisme social complexe. La jeune fille de vingt ans, insouciante, séduit un partenaire par ses rondeurs et ses sourires. Elle a le choix entre le beau gosse immature et l'homme établi. La femme de quarante cinq ans, handicapée par une attractivité physique amoindrie doit séduire ce compagnon avec ses armes du moment : des sourires enjôleurs, une bonne tenue physique, mais aussi un comportement sociable et rassurant.
Emerge de cette oeuvre une idée majeure : le temps qui passe, loin d'apaiser les tourments des coeurs, génère au contraire un stress considérable dans les esprits. L'espace paisible et tranquille de la vallée du Rhône est ainsi perçu par les deux femmes d'âge mûr du récit comme défiguré. Le temps joue en effet contre elles. Une course contre la montre vitale et décisive est engagée à travers les vignes. Leur activité professionnelle passe alors au second plan. Il s'agit de trouver la sortie du labyrinthe affectif avant que la course du temps ne précipite dans le néant leurs armes de la séduction.
Sous les aspects d'une comédie paisible, champêtre et ensoleillée, un film grave à la tonalité sombre et angoissée.
Si les formes et les évolutions de la pensée féminine sont décrites par Rohmer avec brio et sobriété, il faut souligner également la qualité de l'interprétation, de la photographie, et du montage de Conte d'automne. On est heureux de retrouver en particulier l'excellente Marie Rivière
dans le rôle d'une femme arrivée à un âge mature et qui prodigue des conseils avisés à son entourage.
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Pas un grand souvenir de cette comedie sentimentale de Rohmer mais assez plaisant à visionner de nos jours dans ce flot de violence et de haine.
Je n'ai pas trouvé bcp de charme dans les actrices choisies par Rohmer.
Du coup j'étais pas vraiment préoccupé par leur devenir. Je restais doublement spectateur.
Oui une tonalité assez préoccupante pour le plaisir/bonheur en particulier de ces femmes d'âges mûres et encore célibataires. L'automne c'est la fin de l'été et ca annonce déja l'hiver prochain. Je comprend aisement qu'elles puissent être angoissés bien que le niveau d'angoisse peut varier fortement d'un individu à l'autre dans les mêmes conditions.
C'est un fait de societé qu'en moyenne les femmes se marient et ont des enfants de plus en plus tard dans les pays dit développés. Au Quebec par ex. j'ai lu récemment que c'est passé de 24 ans à environ 30 ans en l'espace d'une generation (25 ans) et le mariage (civil & religieux) de 50.000/an à moins de la moitié actuellement.
Le jeu des acteurs est parfaitement mis en valeur par un scénario écrit par un cinéaste qui est aussi un véritable écrivain. Le face à face Didier Sandre, Alexia Portal est d'un savoureux qui m'enchante;
la recontre de la libraire Isabelle (Marie Rivière) et de la pétillante Magalie (Béatrice Romand)
porte le film vers des sommets d'humanité.
Rohmer fait ici preuve d'un brio immense dans l'exploration des sentiments. Peu nombreux sont les réalisateurs qui peuvent l'égaler dans ce genre de la comédie dramatique. Il sait comme personne porter sur ses personnages un regard aussi amusé que profond. Un film qu'il faut voir et revoir pour s'imprégner de ses qualités; elles ne vieillissent pas; elles se bonifient : comme le vin de Magalie Béatrice Romand).
Une des plus belles leçon de cinéma, par un des plus grands maîtres de cet art.
Le quatrième des Contes des quatre saisons d'Eric Rohmer, quatrième à la fois dans l'ordre chronologique des tournages et dans celui de ma propre vision, me semble assez largement supérieur aux trois premiers et, à mes yeux, n'est pas loin d'atteindre la grande qualité, sans parvenir, bien sûr, à égaler Ma nuit chez Maud
et Le genou de Claire.
Surtout, sans doute, l'artificialité précieuse, littéraire, très écrite de Rohmer se renforce et, en quelque sorte se justifie par l'artificialité du sujet : on est là dans une fable et, pour peu qu'on entre dans ce jeu délicat, on y trouve grand plaisir.
Dans la Drôme provençale, pays de cocagne, de pierres dorées, de vin de caractère et de truffes noires, aux belles maisons sages, rendue prospère par la centrale nucléaire du Tricastin, l'histoire de Magali (Béatrice Romand), veuve, viticultrice, quadragénaire un peu sauvage, à qui son amie Isabelle (Marie Rivière)
, heureusement mariée, libraire, sereine et paisible cherche un mari est aussi tendre que charmante.
Un bien joli film, en tout cas, qui me réconcilie avec le Rohmer de la dernière époque…
« …l'artificialité précieuse, littéraire, très écrite de Rohmer… »
Voilà qui est bien vu !
Très clairement, et notoirement, le volet des quatres saisons le plus réussi, mais peut-être aussi le plus accessible. Je continue de penser que les trois autres volets sont également de grande qualité. Comme La femme de l'aviateur (dont je suis un fervent admirateur, mais qui n'a pas trouvé son public, en son temps), Conte de printemps
touche peut-être un public plus restreint -et Conte d'été
un public plus jeune-.
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