Premier film de Clint Eastwood comme réalisateur, et déjà une belle réussite, avec une belle science du récit. Le frisson surgit de l'ordinaire, et une personne banale prend les traits effrayants d'une psychopathe. On mesure ici l'influence de Hitchkock Psychose, L'ombre d'un doute
sur Clint Eastwood. A rédécouvrir, à éditer en coffret, ce film étant aujourd'hui, à tort, un peu oublié.
Oui, ce premier Eastwood était déjà bien maîtrisé, et préfigurait Liaison fatale.
Jessica Walter est bien plus terrifiante que Glenn Close,
d'une crédibilité absolue, et Clint
s'octroyait le rôle peu flatteur d'un playboy sans caractère, guidé par sa braguette. Il y a des petites complaisances (comme la LONGUE scène de concert à Carmel), un manque de seconds rôles bien typés, mais Play misty for me
a bien passé le cap des années, malgré les coiffures monstrueuses, les chemises à fleur. Quel parcours, jusqu'à Mémoires de nos pères
!
C'est donc, paraît-il, le premier film réalisé par Clint Eastwood et c'est suffisamment maladroit pour qu'on n'en doute pas ! Alors que le scénario, sans être d'une folle originalité, est intéressant et comporte une bonne dose de violences bienvenues, qui m'ont fait, dans les meilleures séquences, songer à un excellent giallo (par exemple le meurtre du sergent McCallum (John Larch) zigouillé avec une grande brutalité), la mise en scène et le rythme m'ont paru extrêmement poussifs.
Et cela pour ne rien dire d'un montage parallèle construit sur la lacération rageuse par Evelyn d'un portrait de Dave et la conduite à tombeau ouvert d'icelui sur la corniche californienne. Eastwood était, paraît-il, très fier de cette idée, à mes yeux assez niaise. On ne dira rien par charité, de la mauvaise qualité des trucages, essentiellement du substitut de sang qui n'a jamais tant ressemblé à de la sauce tomate.
Bon. Comme on l'a écrit, il y a eu des progrès depuis lors…
Premier passage derrière la caméra pour Clint Eastwood et ça se voit !
En effet le film vêtu d'un sujet de suspens assez secondaire est entrecoupé par des prolongements de promenades érotiques en tout genre pour faire avancer un scénario parfois squelettique. On lit tous les jours dans la rubrique des faits divers des histoires de tarés psychotiques qui sortent de l'asile !
Pas d'analyse à proprement parler du personnage de Jessica Walter.
Comment un type normal pas très fut-fut qui anime une chaîne de radio va t-il se rendre compte du danger réel qu'il encourt lorsqu'une érotomane de haut calibre commence à entrer dans son quotidien ?
Le personnage de Eastwood est parfois déconcertant de connerie. Qui, n'aurait pas appelé la police après que la foldingue se soit scarifiée dans sa salle de bain et QUI (?) aurait fait intervenir un pote docteur pour ensuite garder pour la nuit un invraisemblable morpion !
On avance sans rythmique particulière et dans une tension à mon goût trop souvent attendue pour susciter une quelconque angoisse.
Le film a également beaucoup vieilli. Les chemises, les costards de
Eastwood, les rideaux à fleurs donnent au film un aspect vintage un peu lourd.
Reste que l' on y entend quelques thèmes de Jazz chers à son auteur.
Faible…
Page générée en 0.0039 s. - 5 requêtes effectuées
Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter