L'idée de base n'est pas plus bête qu'une autre, et fait penser à un Délivrance urbain, mâtiné de After hours. Mais il s'agit d'un film à petit budget, et Hopkins n'a pas encore la maîtrise acquise avec L'ombre et la proie ou 24. Donc Judgment night n'est qu'une bonne série B, bien rythmée, avec un bon facteur d'identification. La cavale des quatre jeunes "beaufs" dans un L.A. parallèle, digne d'un film de zombies, maintient l'intérêt, même si on voit un peu trop les poursuivants, et que cela amenuise leur pouvoir anxiogène. Estevez et Gooding sont très bien, mais c'est Denis Leary qui s'accapare la vedette, dans un rôle de caïd sadique auquel il apporte toute son intelligence. Par la qualité de la photo, des mouvements de caméra, par l'emploi du split-focus cher à De Palma, on sent que Hopkins n'est pas qu'un anonyme faiseur, même si le matériau n'est pas à la hauteur de son talent.

PS : Il me semble que le titre français est plutôt "La nuit du jugement".