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Sujet : L'oncle américain est de retour !


De vincentp, le 3 novembre 2006 à 21:27

L'oncle Woody est de retour avec son opus annuel ! Avec un décallage de plus en plus croissant entre le traitement qu'on lui réserve dans son pays et le nôtre.

Woody est marginalisé dans son pays natal depuis quelques temps. Lire, pour s'en convaincre, les critiques calamiteuses sur ses 4 ou 5 précédents films publiées dans la presse américaine (qui rejoignent malheureusement mon point de vue, constatant son déclin inexorable). Voir également le box-office de son pays, ou la diffusion de ses films est-relativement- marginale aujourd'hui par rapport à celles de ses jeunes confrères ou auteurs confirmés comme Spielberg-Scorsese. Scoop a atteint le 13° rang du box-office américain lors de sa semaine de sortie avant de plonger. Tout de même 10 millions de dollars de recette en salles dans son pays, mais c'est peu à l'échelle de celui-ci.

En France, on lui réserve un accueil digne des plus grandes stars. Un nombre considérable de salles projète Scoop alors qu'un blockbuster qui cartonne actuellement aux Etats-Unis, Flicka, n'est sorti que dans une seule salle parisienne…

C'est que Woody fait partie de la famille hexagonale : c'est l'oncle américain, qui a sa place dans notre imaginaire collectif à côté de Charlot, Popeye, Tom et Jerry, Mickey Mouse et l'oncle Picsou. Un peu original, il vient nous rendre visite, avec une belle starlette sous le coude, une fois par an, pour nous distribuer ses images et ses bonbons. Ses blagues un peu datées nous amusent, ses lunettes un peu étranges nous rassurent, ses manières d'homme affable nous séduisent… La vie suit son cours. Dans ma petite commune dorée, c'est un grand événement. Deux semaines de programmation ininterrompue dans l'unique salle, le maire plastronne, ses administrés se pressent, les dames patronesses sont de sortie, la presse locale s'enflamme.

L'oncle américain a réussi son nouveau coup ! A l'année prochaine, si vous le voulez bien !


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De PM Jarriq, le 23 novembre 2006 à 08:28
Note du film : 3/6

Dieu sait qu'on l'aime, Woody… Et c'est sûrement pour cela qu'on ne peut qu'être agacé de le voir se perdre dans des comédies de plus en plus aseptisées, de plus en plus inconsistantes. Ici, il reprend la trame de Manhattan murder mystery, le magicien de New York stories, le fantôme de Alice, et mixe le tout pour un film pas déplaisant, mais vu et revu. Idem pour son jeu d'acteur, dont on connaît les limites, et qui est dans Scoop très insuffisant, gâchant la relation avec cette "fille" putative qui reste superficielle. Ce qu'il a réussi par contre, c'est créer un double féminin à son personnage habituel : avec ses lunettes, sa loghorrée verbale, ses gaffes, sa candeur, Scarlett Johansson parvient à dupliquer ce qui faisait la spécificité du maître, et compose un personnage amusant, sans profondeur (d'ailleurs elle dit dans le film : "Si on cogne nos deux crânes, ça sonnera le creux"), mais très sexy et finalement attachant. Jackman ferait mieux de s'en tenir à Wolverine… Scoop n'est bien sûr pas un navet, mais il est vraiment rageant de voir Woody se contenter de si peu, alors que l'âge venant, on le voyait plutôt creuser la veine de Another woman ou Crimes and misdemeanors où il excellait tant. Alors Scoop, c'est quoi ? Le Woody Allen annuel, ni plus ni moins.


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De jipi, le 7 décembre 2006 à 09:56
Note du film : 5/6

On a toujours un peu la tremblote quand Woody Allen nous fait son petit coucou annuel, va-t-on s'endormir avant la fin ? Eh bien non, là franchement, c'est gagné.

Cette comédie policière est succulente, Sydney (Woody Allen) magicien raté a un public sénile, ses tours sont ringards, il est grand temps que la providence se manifeste afin d'éjecter un rassasié sans envergures de cet environnement médiocre.

Sandra Pronsky (Scarlett Johansson), jeune journaliste blonde et binoclée, va s'en charger, cobaye de Sydney lors d'une représentation l'apparition soudaine d'un journaliste récemment assassiné, lui donne des informations sur l'insaisissable tueur au tarot. Sydney piégé se voit dans l'obligation de s'investir.

Le mythe du poltron récupéré par la curiosité féminine incapable de s'assumer seule déjà développée dans « Meurtre Mystérieux à Manhattan » refait surface dans un contexte pratiquement identique.

Sydney fait ses classes dans plusieurs domaines inconnus, le courage, le conseil et la protection envers cette "fille" improvisée tombée du ciel le temps d'une enquête, la sieste existentielle est provisoirement terminée.

Se définissant comme hébraïsant converti au narcissisme, sa conversion ne tient pas la route, ses sens chamboulent un existant se croyant à l'abri des sentiments, l'âme d'un père se façonne, s'investit, se laisse guider par se petit cœur neuf en pleine construction. Toute une structure grisante par l'aventure et le danger gagne ce sexagénaire engourdi.

Sydney trouve par l'action une concordance de vibrations avec une génération montante ne pouvant se permettre de vivre dans un acquis.

Ses analyses s'affinent, il prend de l'envergure, stabilise la fonction un peu trop débordante de Sandra fonçant dans le brouillard sans réfléchir, Ils sont indissociables, un cap en commun ou l'un devenu sage stabilise les débordements de l'autre trop incrédule et précipitée.

Le lieu surprenant servant d'épilogue semble repositionner Sydney sur une case départ, un retour aux sources vers une origine détaché habitat premier de cet homme ayant pendant quelque temps côtoyer la chaleur interne d'une paternité.


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