Rien de moins classique que cette comédie construite à l’identique que toutes les comédies romantiques américaines depuis maintenant de bien longues années : réunion de deux personnes d’horizons différentes sous un malentendu, ils se rapprochent tombant amoureux l’un de l’autre, le malentendu est révélé et la vrai identité (généralement pauvre) de l’un des deux cause la rupture du couple, mais, dépassant le malentendu, le couple se reforme pour vivre heureux le reste de leur vie. Structure même de Cendrillon, sauf qu’ici le film se paye également le luxe d’offrir une version relookée du Roi et moi.

seul intérêt de cette comédie qui ne restera pas dans les annales se trouve peut-être dans le ton du film et le personnage créé par Fran Dresher. Elle n’a rien d’une beauté séduisante et élégante. Elle est insupportable dès qu’elle ouvre la bouche et fait preuve d’un sens du goût des plus contestables, comme ses tenus peuvent en témoigner. Ce décalage est souvent assez drôles

et occasionne même quelques scènes franchement réussies comme celle de la poule qui, par nationalisme, accepte d’entrer dans la marmite pour se faire cuire (ceux qui auront vu le film comprendront). Malheureusement, ce caractère insupportable du personnage (qu’on retrouvait dans Roi et moi dans une moindre mesure) se perd à mesure que l’histoire avance et que la romance progresse et n’exploite finalement pas le potentiel qu’il avait. Au lieu de s’assagir, elle aurait du au contraire faire preuve de toujours plus d’exhubérance.

La mise en scène n’est pas là pour aider. Elle est totalement insignifiante, molle et appuyé sur des gags qui aurait mérité plus de finesse. Elle n’aide même pas les comédiens pourtant tous convaincants dans leurs rôles.