…répartis sur environ 25 ans (1956-1980) Gillo Pontecorvo a su faire sa marque, une marque qui va rester dans l'histoire du cinéma.

Avec Francesco Rosi, Elio Petri (et à l'occasion Damiani, Vancini, Maselli…) Pontecorvo est un des grands maîtres du cinéma politique des années 60 d'où descend en droite ligne, par exemple, un Costa-Gavras. Avec ses collègues italiens de la génération 1943, il a su avec maestria faire la part des choses entre cinéma engagé et cinéma militant (une distinction qui se perd de nos jours, si vous voulez mon avis) avec ce résultat étonnant que si les idéologies meurent, les films restent.

Cinq films, ça entrerait juste bien dans un beau gros coffret "intégrale Pontecorvo"…

Et puis, profitons de cette triste occasion pour répéter qu'on aimerait voir un jour la version intégrale italienne de Queimada, avec ses 20 minutes de rab, jamais vues en France ou aux U.S.A. Même en version italienne sous-titrée, en double disque avec celle qui circule depuis bientôt 40 ans.

En tout cas, bien que ne l'ayant jamais vue ou ne sachant pas ce qu'elle contient, je suis certain que cette version longue rééquilibrera Queimada, film remarquable, mais qui m'a toujours donné la sensation d'être fragmenté, elliptique et arythmé. Brando et Morricone, par contre, ont vraiment donné le meilleur d'eux-mêmes, pour Pontecorvo.

Et certainement une des plus extraordinaires musiques de film que je connaisse. « Aboliçao, aboliçao… »