Comment résister ? C'est avec curiosité et même enthousiasme que je vote pour ce film d'Edgar G. Ulmer qui a failli être un film de Frank Borzage.
Je reconnais d'emblée que Jean-Louis Trintignant est moins musclé que Reg Park (lequel conquérait l'Atlantide en cette même année 1961). Mais il peut tout faire, alors pourquoi pas les héros de série B ?
Et puis la reine de l'Atlantide est jouée par nulle autre que la rarissime Haya Harareet (partenaire de Charlon Heston dans Ben-Hur) et son méchant séide est le vieux pro Amedeo Nazzari. Comme dans le Cottafavi, on y trouve aussi le second rôle de luxe Gian Maria Volontè, qui a dû se dire cette année-là que ça faisait un peu beaucoup d'Atlantide…
Ça alors : 49 visites en deux semaines ! Quelle déferlante triomphale. Mais au fond, ça se comprend : un film d'aventures mythologiques dont le héros est Jean-Louis Trintignant (flanqué de Haya Harareet et Gian Maria Volontè) qui voudrait rater ça ?
Hein, qui ?
A l'époque de sa sortie, la critique s'était focalisée sur le décolleté vertigineux de Haya Harareet, la sage petite fiancée de Ben-Hur… Film intéressant qui, me semble-t'il, était le remake d'une autre réalisation française (à vérifier).
Avec tout le "cinéma bis" qui est réédité, je ne vois pas pourquoi celui-ci resterait dans les boîtes. Ne serait-ce que pour nous montrer l'étendue de la palette de Jean-Louis Trintignant…
Ne me dites pas, Droudrou, que vous n'avez jamais lu le roman de Pierre Benoit, le premier d'une immense et talentueuse série, roman dont le succès a été tel que pas moins de quatre films en ont été tirés, un en 1920, de Jacques Feyder, un en 1932, de Pabst (avec Pierre Blanchar, la plus célèbre des adaptations), celui de 1962, donc, dont vous parlez, et celui de 1992, de Bob Swaïm…
Hélas, votre honneur ! Quand vous lisiez Pierre Benoît, je lisais Jeremy York… C'est pas tout à fait le même genre ! (il y a un site consacré à Jeremy York qui serait une sorte de Simenon anglais). Je lisais aussi Léon Dostoievsky et Fedor Tolstoï…
Par contre, j'ai vu les deux films "L'Atlantide" et avoue nettement préférer la première version à moins qu'il n'y en ait eu une plus ancienne. Les mecs plongés dans un bain d'or, on retrouve plus ou moins l'idée avec le film "Young Indiana Jones".
C'est bête, hein ? Cette histoire de décolleté scandaleux de Haya Harareet me trotte dans la tête depuis qu'il en a été question. Je ne doute pas qu'il s'est agi d'une polémique très sérieuse, à la française, mais ça donne à rêver… Je sais peu de choses sur la carrière de madame Harareet, qui a joué en tout et partout dans sept films (et scénarisé un huitième, Our Mother's House, réalisé par son mari Jack Clayton). Peu importe, grâce à Ben-Hur elle a réussi à s'immortaliser. Je note aussi que son second rôle au cinéma fut un Maselli – eh oui, tout arrive – La Donna del giorno, où elle était la co-vedette de Virna Lisi.
On ne peut pas dire qu'il y ait eu une polémique à propos du décolleté… C'était plus à propos de l'esprit du film ! Mais avouons que ça surprenait puisque la petite fiancée de Ben Hur apparaissait bien pudique à l'écran… Aujourd'hui, le décolleté serait devant et derrière et laisserait voir… enfin… je… bref ! Avec cette mode des peplum revisités, les horizons sans frontières sembleraient nous… fasciner tout comme la mode Directoire !
Hélàs, si la belle Haya Harareet était tout à fait crédible dans le rôle d'Esther, la fiancée de Ben-Hur, son jeu est ici nettement moins bon, comme si le réalisateur s'était contenté de la décoleter, de l'habiller royalement, de dévoiler ses jambes et de lui coller dans les mains la laisse d'un guépard.
Et non, c'est insuffisant pour faire un bon film ! Et le fait que le jeu des autres acteurs, y compris Jean-Louis Trintignant, soit à l'avenant, ne console guère.
On voudrait aimer cette Atlantide… Mais force est de constater qu'elle ne tient guère ses promesses… et si on peut aujourd'hui y trouver quelque plaisir, c'est en tant qu'objet kitsch, autant être prévénu…
Quand donc un grand réalisateur s'attaquera-t'il au roman de Pierre Benoît pour en faire un film digne de l'oeuvre originale ? Il y a pourtant matière…
A noter, parmi les nombreux films inspirés par cette histoire de reine si belle mais si cruelle d'un pays lointain, consommant les hommes comme une mante religieuse et les faisant ensuite couler dans l'orichalque (or noir) pour agrémenter de nouvelles statues sa salle de marbre rouge, on trouve la souvereine Omphale (Sylvia Lopez) dans le kitschissime Hercule et la reine de Lydie, faisant "taxidermiser" ses amants dans une grotte sous-terraine…
Ah, ces femmes fatales, lorsque la lassitude leur vient… !
Pour Trintignant, je suis sceptique, je demande à voir, et pour que je puisse voir (vieille rengaine) il nous faut le DVD, et voilà ! Quant à ce Hercule et la reine de Lydie, il me permet de placer à nouveau mon running gag : devinez qui a scénarisé ça (indice : deux ans plus tôt il scénarisait Le Cri ?) Mais oui, c'est encore lui : Ennio de Concini dit l'Increvable !
A noter, parmi les nombreux films inspirés par cette histoire de reine si belle mais si cruelle d'un pays lointain, consommant les hommes comme une mante religieuse et les faisant ensuite couler dans l'orichalque (or noir) pour agrémenter de nouvelles statues sa salle de marbre rouge, on trouve la souvereine Omphale (Sylvia Lopez) dans le kitschissime Hercule et la reine de Lydie, faisant "taxidermiser" ses amants dans une grotte sous-terraine…
Ah, ces femmes fatales, lorsque la lassitude leur vient… !
Dis donc, Laurent ! Tu n'as rien d'autre de plus gai à nous raconter ? Et, en plus, semblerait percer une pointe de nostalgie… Tu demandes à monsieur H.G. Welles de te téléporter à cette époque…
Par contre, pour revenir à l'Atlantide, il me semble que pour les dernières images du film on a utilisé des films tournés lors des explosions atomiques françaises au Sahara…
Un nanar de la plus belle eau (rien à voir avec les films de Feyder et Pabst). Décor en carton-pâte, dialogues consternants, scènes d'action grotesques. Et un Trintignant qui se croit dans un film de Visconti et ponctue invariablement ses répliques d'un "C'est impossible !" Mais, si, Jean-Louis, c'est possible. Même qu'à la fin, après l'explosion atomique (sic), tu repars avec la jolie fille à ton bras. Veinard !
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