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Forum : La Forêt d'émeraude

Sujet : Très joli


De PM Jarriq, le 14 juin 2006 à 13:27

Oui, d'accord, c'est très joli Emerald forest… Mais Rangoon ???


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De Impétueux, le 3 septembre 2013 à 18:26
Note du film : 3/6

C'est bien curieux qu'après avoir tourné Délivrance où il montre à la fois l'indifférence absolue de la nature vis-à-vis de l'homme et la férocité latente de l'homme pour l'homme, c'est bien curieux que John Boorman ait réalisé cette singulière Forêt d'émeraude qui m'a semblé tomber dans le prêchi-prêcha écologiste le plus niais.

Dans les moments les plus doux et les plus rieurs on se croirait dans une publicité dans une publicité pour Tahiti douche (vous savez, ces images roublardes où de ravissantes jeunes femmes à jolies poitrines se trémoussent sous des cascades ruisselantes ou des pluies tropicales). Les Indiens de la forêt d'Amazonie semblent passer leur temps à se faire des niches, à s'envoyer mutuellement dans les narines des substances hallucinogènes, à chasser des bestioles comestibles et à se frotter le corps de substances verdâtres. Enfin… ceux de cette tribu, qui se baptise du nom d'Invisibles et qui se tient soigneusement à l'écart du maléfique homme blanc. Et c'est le chef de cette même tribu qui, au tout début du film, s'est emparé, sur une lubie, de Tomee (Charley Boorman) fils d'un ingénieur, Bill Markham (Powers Boothe), chargé de la construction d'un grand barrage. Qui a, naturellement, tenté pendant dix ans de récupérer son fils. Lors d'une de ses recherches, poursuivi par une bande de sauvages nommée Les féroces (et qui, comme par hasard, copine avec les méchants blancs), il retrouve, par un hasard miraculeux, son fils et les deux hommes se reconnaissent.

Les Féroces (corrompus par les méchants blancs) font une razzia sur la tribu des Invisibles, massacrent les vieux et les vieilles et capturent les petites jeunes dont ils font de la chair à bordel. Un coup de main hardi des gentils, appuyés par l'ingénieur Bill, permet de libérer les gazelles. Et tout se termine d'autant mieux que Bill, qui a saisi que la vie de son fils est dans la forêt et dans son mode de vie traditionnel, fait sauter le barrage qu'il avait construit (c'est amusant, parce que, dans Délivrance, la bande de drilles descendait la rivière avant qu'elle ne fût submergée par un aménagement hydraulique). Les Invisibles vont donc pouvoir survivre dans l'heureux état de nature qui s'apparente au Paradis terrestre que ce sacripant de Jean-Jacques Rousseau imaginait comme l'âge le plus idéal de l'Humanité.

J'ai été stupéfait que ce scénario, qui m'a paru d'une complète invraisemblance, ait, paraît-il, été tiré d'une histoire vraie que Boorman a seulement adaptée. Ça m'a semblé pas désagréable du tout, quelques séquences sont assez haletantes (sans atteindre, tout de même les fulgurances de l'admirable Apocalypto) et la verdure omniprésente de l'Amazonie est bien photogénique. Cela dit le film se termine sur de graves cartons pédagogiques expliquant que la destruction de la forêt est une catastrophe écologique. Je veux bien, mais il faut tout de même que les hommes mangent… et avant d'avoir détruit cet océan vert, il y a de la marge.


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De vincentp, le 3 septembre 2013 à 22:05
Note du film : 4/6

Vu en famille lors de sa sortie en salles. Le point faible m'avait semblé l'interprétation de Charley Boorman. Des images me sont restées en tête : les indiens cachés à quelques mètres seulement des hommes blancs qui ne les voient pas.

Etrange carrière par ailleurs que celle de John Boorman. Je considère Delivrance comme sublissime, admire aussi Point blank, apprécie fortement Duel dans le pacifique, Excalibur et Le général. A côté de cela, il s'est un peu loupé (Zardoz) voire parfois complètement (Tout pour réussir) et ses derniers films n'ont même pas été distribués en France. Un parcours atypique, avec les œuvres mémorables curieusement en début de carrière.


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De DelaNuit, le 4 septembre 2013 à 12:26
Note du film : 5/6

J'ai revu sur le petit écran ce film que j'avais apprécié à sa sortie. Bien sûr, une grande partie du charme des images et de l'atmosphère s'évapore avec le passage du grand au petit écran mais je le trouve toujours sympathique. Bien que l'histoire soit tirée d'un fait réel, Boorman traite le sujet comme une fable, dans la lignée de son film précédent Excalibur, où la nature était déjà omniprésente et teintée d'un mysticisme animiste. Le fantastique y côtoie ainsi le quotidien par les visions des indigènes en transe à travers le regard de leur animal totem, ou l'invocation des forces de la nature. C'est cette dimension légendaire et fantastique qui l'emporte à la fin du film, permettant un happy-end inattendu (et tout sauf réaliste) lorsque le chant des grenouilles appelées à la rescousse fait tomber la pluie qui détruit le barrage, à la stupéfaction du père ingénieur qui avait l'intention de le dynamiter.

Le monde de ces indigènes ainsi dépeint peut sembler bien naïf. Toutefois, la beauté de la forêt et des jolies indigènes aux seins nus y côtoie la mort violente dans l'ordre des choses de la nature, acceptée par tous.

Ce film a permis de modifier le regard du grand public sur les cultures dits primitives. Le spectateur découvrait alors que ces gens ne vivaient pas comme des bêtes mais avaient leurs propres coutumes, leur cosmogonie, leur approche de la vie, du courage, de la mort. Ainsi le rite chamanique de passage par lequel l'enfant devient un homme, l'incinération des morts, l'ajout de leurs cendres à celui des ancêtres dans une urne sacrée, puis leur mélange dans une mixture bue par le reste de la tribu afin que ceux qui sont morts continuent à faire partie des vivants…

Par un intéressant retournement, on découvrait que ces peuplades jusque là regardées avec mépris ou condescendance nous regardaient de même en nous considérant comme des "hommes-termites" se nourrissant de la forêt détruite un peu plus chaque jour et vivant dans un "monde mort" ayant perdu ses racines. Ainsi, ce n'est pas par caprice que le vieil indigène a enlevé l'enfant blond à sa famille. Mais lorsqu'il l'a vu, si beau, si souriant devant lui, "il n'a pas eu le coeur de le laisser repartir dans le monde mort"…

On peut bien sûr se contenter de s'amuser de ces images trop belles rappelant des publicités pour des gel-douches, ou railler le message écologiste sans se remettre en question…


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