Car avec Les vikings, Richard Fleischer a fait l'un des plus grands films d'aventures de l'histoire du cinéma.
Le film est plus qu'impressionnant dans sa reconstitution de l'époque abordée: costumes, objets ainsi que des décors éloignés du carton-pâte en vigueur dans les films hollywoodiens de l'époque. Et les paysages naturels choisis ne sont pas en reste, magnifiés par la superbe photo de Jack Cardiff. Le souci de réalisme est au rendez-vous, à deux ou trois détails près sur ce qui concerne les moeurs des hommes du Nord ou sur le choix de Fort-Lalatte, château des Cotes- d'Armor, construit après l'époque viking.
Une fois de plus dans un film de Fleischer, nous voici face à un modèle d'utilisation du cinemascope-couleurs, tant l'auteur est à l'aise pour placer judicieusement ses personnages dans l'espace. Pas un seul placement d'une caméra -très mobile d'ailleurs- n'est critiquable, même le plus insolite (Kirk Douglas cramponné à des hâches pour faire baisser un pont-levis).
Le scénario enchaîne avec bonheur des scènes d'anthologie et grâce à la verve épique et personnelle de Richard Fleischer, un souffle épique emporte le film. L'intensité va crescendo jusqu'à une demi-heure finale parfaite qui commence par une attaque de château formidable, se poursuit par un duel à l'épée parfaitement chorégraphié entre Tony Curtis et Kirk Douglas et finit par des funérailles inoubliables. Et ce grand film sur la barbarie et la décadence est servi par une brutalité à la fois elliptique et sans concession. Un film sur les passions insensées qui amènent à commettre l'irréparable. Rien de pire que les amours non-réciproques, ici celui entre Einar-Kirk Douglas et Morgana-Janet Leigh.
Et puis l'interprétation elle aussi est traversée par un souffle baroque, que ce soit Kirk Douglas dans le rôle principal ou Ernest Borgnine dans le rôle de son père. Belle sensualité de Janet Leigh aussi dans le rôle de la princesse si justement désirée.
D'autres éléments encore comme Le générique animé inspiré de la tapisserie de Bayeux, et la musique wagnérienne de Mario Nascimbene sont encore à mettre au crédit de cette immense réussite.
Peu de films peuvent se vanter d'avoir aussi bien vieilli.
Il est donc temps de considérer Richard Fleischer, auteur d'une vingtaine de très bons films (voire de chefs-d’œuvre) comme autre chose qu'un "artisan" et tutti quanti, en se basant hypocritement sur une décennie 76-86 où il fut en déclin mais que pèse cette période d'égarement où tout le cinéma américain entama une crise de puérilité..
Espérons que la rétrospective prévue à la cinémathèque ainsi qu'un dossier ce mois-ci dans la revue "Positif" remettent Fleischer à sa vraie place: celle d'un des plus grands cinéastes américains de la période 1950 – 1975.
Eh bien, à vous lire, j'ai très envie de ré-évaluer ma note, tant vous mettez de flamme et de conviction dans la défense et l'illustration de ces Vikings !
Votre coup de gueule est sans doute salutaire ! Je vais revoir le film de Fleischer !
Moi aussi j'adore Les Vikings. Cependant, je ne le qualifierais pas de chef-d'oeuvre, mais d'un très grand film. Malgré la présence d'un souffle incontestable, ce film pêche par la présence d'acteurs tous antipathiques: Douglas est détestable, Borgnine est un bourrrin et Curtis est bien trop habité par la haine. Bref, l'aventure est bien présente, mais il y a comme un sentiment d'inachevé sur ce film. J'avais adoré lors de ma première vision, mais maintenant j'ai un peu de mal. Malgré tout, le film est attrayant par quelques passages d'antholgie (l'arrivée du Drakkar en terres viking, l'attaque du chateau…); il manque une petite touche de finesse c'est tout.
Détestable, Kirk Douglas ? N'était-ce pas le but recherché ? Malgré tous ses défauts connus et reconnus de tous, y compris lui-même, Douglas est mégalo, dominateur, de mauvaise foi, manipulateur, mais c'est une des rares grandes vedettes installées, à avoir osé assumer des rôles comme Einar : des vrais salauds, sans justification, ni bons côtés, des ordures charismatiques. Du Champion de ses débuts au Reptile, en passant par son propre "La Brigade du Texas", et dans un registre plus subtil L'arrangement, où son personnage n'a rien d'attachant, Douglas s'est évertué à éviter le clichés, les rôles de héros bon-teint, pour plonger dans les abysses. Et il faut bien reconnaître que dans Les Vikings, son Einar est un des pires, à peine racheté, in extremis par son hésitation fatale à la fin.
Les films racontant l'histoire des Vikings sont peu nombreux, Hollywood n'en a produit que quelques uns, mais les les Vikings réalisé par Richard Fleischer et produit, faut-il le rappeler par Kirk Douglas est certainement la meilleure oeuvre racontant l'histoire de ce peuple très peu connu. réalisation excellente – bon scénario- performance des acteurs excellente notamment celle de Kirk Douglas; décors excellent- très belle musique. Ca ne peu être qu'un chef d'oeuvre.
Si je devais un jour être banni sur une ile déserte jusqu'à la fin de mon existence et avec pour seul et unique choix d'emporter avec moi 5 dvd, "Les vikings" en ferait partie.
Ce film m'a toujours transcendé, (depuis la première fois où je l'ai vu à la télé lorsque j'avais 8 ans en 1976, jusqu'à aujourd'hui, où il m'arrive fréquemment de le revisionner).
Avant tout je suis un fan de Kirk Douglas, un acteur engagé, une forte personnalité qui joue avec ses tripes, et qui passe avec une maestria absolument déconcertante de la lumière aux ténèbres, (comme en atteste son rôle sympa de "Ned Land" dans "20000 lieux sous les mers", 4 ans plus tôt, réalisé aussi par Fleisher, en opposition au rôle d'un des plus jubilatoire et détestable salopard sans scrupules et défiguré qu'il m’ait été donné de voir dans ce chef-d’œuvre absolu qu'est "Les vikings".
Merci à vous M. Douglas pour cette interprétation impressionnante, cette leçon de cinéma qui relègue les meilleurs comédiens du monde au rang d'amateur.
Les Vikings sans Kirk Douglas, ce serait un peu comme "la victoire de Samothrace" sans les ailes, bref pas grand chose.
Que du bonheur… Des films comme ça, on en fait malheureusement plus et c'est pour ça qu'ils sont inoubliables.
J'ai apprecié dans le film "Les Vikings" son côté non manichéen. Les hommes du nord y sont effectivement montrés comme brutaux et cruels, mais au moins sont ils courageux et francs dans leurs attitudes, alors que les Anglais du film, dits civilisés, connaissent des intrigues de palais et des trahisons qui ne les mettent pas particulièrement en valeur.
Si les coutumes des Vikings nous paraissent fondées sur d'étranges superstitions (ainsi, l'épreuve d'Odin pour les épouses infidèles), elles sont surtout prétexte à un humour ironique mordant et non à de la condescendance. Et même s'il s'agit encore une fois du choc de cultures entre les mondes païen et chrétien, le scénario ne prend pas non plus partie pour une spiritualité ou une religion plutôt qu'une autre (au contraire de nombreux films épiques bibliques tels "Les 10 commandements") mais se contente d'exposer les croyances de chacun.
Ainsi, lors de la très belle scène où, pendant une débauche dans la hutte du chef, l'esclave Tony Curtis est livré aux crabes et à la marée, la chamane du village viking, persuadée que le jeune homme doit survivre pour accomplir son destin, invoque le dieu Odin, et celui-ci intervient en envoyant ses filles, les Walkyries, chevaucher les nuages et souffler un vent contraire qui fait refluer la marée. L'occasion pour le compositeur Mario Nascimbene de composer une musique magnifique où les choeurs masculins des Vikings ivres festoyant sous la hutte sont relayés par les choeurs féminins aériens des filles d'Odin traversant le ciel aux nuages changeants. Un moment très poétique dans ce film où les combats ont le beau rôle. Une poésie sauvage s'exprimera à nouveau dans la dernière scène du bûcher funéraire flottant dans le soleil couchant.
Et pour changer de sujet, quel destin cinématographique étonnant que celui de Janet Leigh, suscitant des convoitises brutales et autres violences, des "Vikings" à "Psychose", en passant par "La soif du mal"…
Pour mieux vous remémorez l'attaque du château, allez à Fort la Latte près du Cap Fréhel dans les côtes d'armor en Bretagne. Le site du tournage est toujours aussi beau. Vous pourrez même monter en haut du Donjon, là où se déroule le combat final. Un site magnifique. cf: "fort la latte" sur google images.
Un souverain d'Angleterre, un prince viking, un captif et une potiche, trois hommes et une femme. À part Blanche-Neige, quelle héroïne peut se targuer d'avoir à ses pieds autant de convoiteurs ?… L'esclave qui lâche son faucon sur son agresseur ne mesure même pas la conséquence de son acte… Le ton est donné, et il n'est pas teinté de rose après première salve "Poursuivez-le ! APPORTEZ-MOI SA TÊTE !!".
Après scène obscure – au silence brisé par quelques vagues – de la récupération de l'espion anglais avec qui l'on ira à la découverte d'un monde inconnu, tout à coup enveloppé d'une ensorcelante musique qui résonne comme une invite à l'expédition, le rideau s'ouvre sur le drakkar progressant au milieu de fjords majestueux. Magistral et grandiose. On sentirait la bise souffler et l'air du large charmer ses narines…
Le prisonnier à l'origine inconnue, avec une main en moins a toujours le bras long. Le viking borgne à la poursuite d'un amour désespéré, dans sa férocité se découvre un but pour lequel se battre jusqu'à la mort. Une adoration qui désormais dicte ses actions et lui donne une pincée d'humanité sans laquelle il serait un monstre intégral. Les apparitions de la dulcinée apportent un peu d'apaisement au tout, en même temps qu'un repère à quoi s'accrocher dans ce monde impitoyable et sans concession…
Quelle violence… Mais quel pied !!! Puissant, onirique, épatant.
Un film mémorable, qu'on ne se lasse pas de voir et revoir.
Revu aujourd'hui sur grand écran, format de projection parfait pour ce film tourné en Technirama, sorte de cinémascope amélioré de la fin des années 1950, dans le cinéma hollywoodien. Il faudrait néanmoins aujourd'hui une remasterisation de cette oeuvre en haute définition pour tirer le meilleur notamment des couleurs produites par la photographie de Jack Cardiff. Les vikings est un grand film épique, représentant de façon réaliste, sans complaisance, un monde brutal, ou la sensibilité est synonyme de faiblesse (mais la séquence finale, particulièrement réussie, montre qu'elle reste présente au sein des individus -et nécessaire au rayonnement d'une culture, et plus généralement de l'humanité-). Les aventures de ces vikings, leurs choix et hésitations, sont universels.
Les affrontements et confrontations sont permanents, physiques ou psychologiques, entre vikings et entre cultures différentes. La mise en scène de Fleischer est sèche, sans fioritures, et surtout de grande qualité. Rythme soutenu, grands angles ou plans rapprochés, les plans s’enchaînent sans le moindre défaut. De l'humour, de la fantaisie, du fantastique sont des ingrédients complémentaires. Les génériques d'ouverture et de conclusion, façon tapisserie de Bayeux, sont remarquables ! L'emploi des décors extérieurs, la gestion de la boue, poussière, du soleil et de la pluie, est un modèle du genre. C'est un film parfait, à rapprocher de Prince Vaillant, certes un ton au dessous, mais appartenant à la même famille d’œuvres moyenâgeuses très réussies.
Par Thor ! Par Odin ! Partons comme avait dit René Goscinny dans ASTERIX et les NORMANDS j'ai poursuivi mon petit festival consacré à Kirk Douglas amusant de retrouver dans une ambiance toute autre que Spartacus Tony Curtis et Kirk Douglas. Pour ne pas changer Frank Thring a un rôle de personnage douteux…
Si nous pouvions avoir ce film en bluray ce serait sympa alors qu'il existe sauf qu'il n'y a pas de sous-titres en français et une piste son en français…
Mais quelle ambiance que celle de ce film qui date de 1958 (j'avais 14 ans) !…
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