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Sujet : Et pour un chef-d'oeuvre de plus !


De verdun, le 23 mai 2006 à 22:40
Note du film : 6/6

Difficile de dire quel est le meilleur des cinq westerns que James Stewart et Anthony Mann. Quand je vois L'appât, je me dis que c'est le meilleur Mann-Stewart mais très vite je pense que Je suis un aventurier est un sommet indépassable. Oui mais c'est oublier Les affameurs qui est une splendeur… Et Winchester 73, on en fait quoi ??

L'homme de la plaine ne déroge pas à la règle, c'est un western admirable, une oeuvre indispensable. Et même si comme je l'ai dit, j'ai du mal à établir une hiérarchie des Mann- Stewart, force est de constater que cet opus de 1955 a été conçu comme une synthèse de leurs quatre collaborations précédentes, de l'aveu de Anthony Mann himself.

On est en terrain de connaissance. Le scénario est formidable et fait de nombreuses références à l'univers de la tragédie grecque, notamment via le personnage de patriarche aveugle joué par Donald Crisp. La vengeance est au coeur du destin du héros joué par un James Stewart en personnage tourmenté qui se prépare à tourner Vertigo.

La mise en scène est géniale: il faut voir comment le metteur en scène filme une violence abrupte et sale dans des scènes d'anthologie.James Stewart reçoit un coup de feu dans la main, un coup de lasso qui enserre sa taille et fait qu'il est trainé un long moment dans une mine de sel. Face à Stewart, génial acteur masochiste, Arthur Kennedy, voué à un destin- tragique car on est dans la tragédie- fait des merveilles.

Et que dire de la façon dont Mann filme les paysages les plus variés !!

Superbe du début à la fin. Un must !!


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De cormega, le 26 mai 2006 à 11:32
Note du film : Chef-d'Oeuvre

The Man From Laramie! Tout simplement mon film préféré d'Anthony Mann, véritable film de chevet me concernant. Un western parfaitement maîtrisé et d'une sagesse inégalée.

Ce film se déroule sur un rythme lent et par l'intelligence du récit Mann fait éclater la violence avec un soudaineté ahurrissante, assurément de grands moments de cinéma (la scène des marais salants, la bagarre en ville introduite par un travelling surpuissant, le réglement de comptes dans la vallée entre Dave et Lockhart…).

Mais cette violence n'est pas du aux caractères ou à la psychologie des personnages mais bien plus à l'enchaînement des situations et à l'interférence des personnages, c'est ce qui donne au film cette dimension tragique.

Parmi le quinté magique Mann-Stewart-westerns ce film est le seul à être filmé en cinémascope. Celui-ci est parfaitement utilsé, écrasant à l'infini certaines perspectives (voir la scène de l'enterrement…), les paysages sont admirablement utilisés, en aucun cas ils ne constituent un décor permettant d'y comter une histoire. Ici, la géographie des lieux à une action directe sur le récit.

J'y vois également un héritage de sa période "film noir" avec des plans en contre-plongée et une certaine ambiguîté durant tout le film, à savoir que l'on ne discerne pas vraiment qui est le traître (en gros le plus méchant du film), la vision du spectateur change à ce niveau tous au long du récit (l'assassinat de Dave l'innocente alors qu'il paraît être la crapule toute désignée, Vic devient alors l'homme à abbattre).


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De Tietie007, le 4 janvier 2009 à 12:56
Note du film : 2/6

J'avoue que je ne suis pas un très grand fan d'Anthony Mann et de James Stewart ! Un western qui vaut surtout par ses beaux paysages, l'histoire en elle même étant on ne peut plus classique et, il faut bien le dire, un peu désuète !


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De vincentp, le 29 juillet 2012 à 22:50
Note du film : Chef-d'Oeuvre


Commenter The man from Laramie me rapproche de James Stewart, qui a ici un compte à régler avec l'assassin de son frère. Moi, je n'ai pas oublié le prof-sagouin qui m'a mis un 8/20 à mon exposé sur Anthony Mann (c'était il y a 24 ans) dans le cadre d'un cours optionnel de cinéma consacré au western. Voilà un acte professoral qui fut très intelligent ! Mais je n'irai pas le chercher avec un colt à la ceinture car il doit maintenant respirer les pissenlits par la racine, vu son âge à l'époque des faits. Damné par les dieux du cinéma, condamné à regarder les nanars du western réédités actuellement par l'éditeur Sidonis.

Mais venons-en à The man from Laramie

Revoir The man from Laramie revient à constater certaines évidences liées au cinéma de Mann (dont certaines sont synthétisées dans le dossier de Positif de 2005 consacré au cinéaste –dossier que j'ai acheté 10 centimes dans une brocante-).

Le personnage principal coupé de sa communauté d'appartenance (James Stewart déclare ici « à vrai dire, j'habite nulle part »). Un mal-être diffus : voir l'attitude initiale de Cathy O'Donnell cherchant à vendre son magasin. Et pourtant, ces deux êtres en situation de rupture communautaire sympathisent et trouvent rapidement un modus-vivendi, autour d'une tasse de thé. Des gestes simples (le partage d'une tasse de thé ou de café) autour desquels s'organisent des relations humaines pacifiques et fructueuses, remarque-t-on.



Pas de décors sans personnages : Mann déclare employer les décors pour magnifier les personnages. Les décors grandioses du désert (aspect minéral, horizon lointain) confèrent effectivement une forte ampleur à la quête vengeresse et sèche de Stewart. Une quête qui prend l'allure d'un parcours moral, avec une certaine dose de renoncement car Stewart incarne un être avant tout sociable et policé, soumis à la loi et à l'ordre : la fin ne justifie pas les moyens de toute évidence chez Anthony Mann.

L'emploi des hauteurs (pics rocheux) : de nombreux déplacements des personnages dans un sens vertical. Ceci lié à une situation de danger ou de conflit. L'écart entre les psychologies se traduit par des écarts de positionnement dans l'axe vertical, ou l'emploi visuel d'une situation de hauteur physique.



La trame de tragédie grecque ou shakespearienne (un père symbolique et ses deux fils tout aussi symboliques) que l'on retrouve aussi dans Winchester '73 ou L'Homme de l'Ouest . Philip Yordan est ici à contribution pour bâtir un scénario aux petits oignons pour Anthony Mann.

Peu de dialogues ou des dialogues concis : les images parfois muettes font passer suffisamment d'idées pour décliner une thématique complète (comment se comporter face à l'injustice, aux formes du mal…).

Il y a aussi ici une façon de filmer assez typée chez Mann : panoramique de gauche à droite, puis en sens inverse se terminant sur le visage en colère de James Stewart (4° minute), travellings arrière pour prendre un recul physique par rapport à des personnages en mouvement (Stewart dans la boutique). Des plans très sophistiqués pour intégrer et suivre les personnages au sein du cadre. Anthony Mann aime suivre son personnage principal pas à pas avec un soucis de l'exactitude des lieux (on voit Stewart entrer dans le magasin, grimper l'escalier, entrer dans le séjour, etc…) pour associer au plus près le spectateur au parcours non seulement physique, mais aussi moral et intellectuel de ce personnage, seconde par seconde.

Un travail récurrent sur la couleur, aussi : une dominante ocre et marron traverse The man from Laramie.



En 1955 (date de réalisation de The man from Laramie), Mann est de toute évidence à son zénith en matière de découpage et d'emploi des différents plans possibles, parfaitement servi ici par son directeur de la photo Charles Lang.

On pourrait citer aussi comme élément fort de The man from Laramie la qualité de la direction des acteurs et actrices. Cathy O'Donnell, actrice très talentueuse, réalise par exemple une performance de tout premier ordre. Et ne parlons pas de James Stewart… Les personnages secondaires sont tout aussi parfaitement interprétés.

Le cinéma d'Anthony Mann n'est pas un cinéma qui offre beaucoup d'aspérités. Parfait, mais sans effet, ce qui explique qu'il soit assez peu commenté ci et là. Et plutôt difficile à commenter me semble-t-il. Un cinéma à l'image de la personnalité du cinéaste : discret, mais aussi visiblement secret. Il est donc intéressant de se pencher à plusieurs sur les différents long-métrages du cinéaste, chacun d'entre nous pouvant apporter un éclairage complémentaire.

Quoi qu'il en soit, sur la durée d'un long-métrage comme The man from Laramie, la perfection de fond et de forme du cinéma d'Anthony Mann est susceptible de marquer les esprits (ou les esprits dotés d'une certaine sensibilité).



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De Impétueux, le 5 avril 2023 à 18:02
Note du film : 2/6

Je ne parviens pas à comprendre comment de distingués amateurs de cinéma, dont je ne mets nullement en cause la sincérité ni la bonne foi, peuvent trouver de l'intérêt et plus, même, de l'enthousiasme à la vision de ces histoires poussiéreuses aux scénarios minimaux, quelquefois infantiles et à la lenteur pesante. Les westerns de l'époque classique me semblent, à de rares exceptions près (La prisonnière du désert) toujours bâtis sur les mêmes schémas, avec les mêmes images, les mêmes paysages rugueux, les mêmes baraques de planches, les mêmes personnages sommaires, les mêmes femmes à poigne, les mêmes mélodies sirupeuses. Il a fallu les Italiens et Sam Peckinpah pour mettre un peu de vigueur dans cette tisane.

Quelquefois le film est sauvé par la présence de sauvages Peaux-Rouges qui apportent une sympathique couleur locale et un peu de diversité dans ces interminables affaires de propriétaires terriens et de garçons vachers qui pratiquent l'élevage extensif. Comme il est question d'Indiens apaches dès le début de L'homme de la plaine et des trafics d'armes automatiques que les méchants fricotent avec eux, j'ai attendu impatiemment l'arrivée des autochtones. Macache ! C'est seulement cinq minutes avant la fin du film qu'une petite bande, armée de façon composite de flèches et de fusils, massacre sans grand spectacle sanglant le méchant Vic Hansbro (Arthur Kennedy) qui l'a bien mérité. En revanche on attend toujours l’irruption de la Cavalerie qui sait d’habitude intervenir à point nommé pour sauver la mise des vaillants éleveurs.

Sans être compliquée, l'histoire est un peu tordue de ce capitaine de cavalerie Will Lockhart (James Stewart) qui s'est fait transporteur de marchandises pour venir enquêter dans la petite bourgade de Coronado. Lockhart veut, en fait, savoir qui a vendu aux Apaches les fusils qui leur ont permis de massacrer une escouade dont faisait partie son jeune frère. Comme de juste tout le coin est sous la domination presque absolue du patriarche Alec Waggoman (Donald Crisp) dont le fils Dave (Alex Nicol) est une brute cruelle et incapable et qui s'appuie donc sur son contremaître Vic Hansbro. Hansbro, qui paraît être le plus normal de la bande est par ailleurs vaguement fiancé avec Barbara Waggoman (Cathy O'Donnell), nièce du potentat.

Pour des histoires plutôt ridicules de chargement de sel sur la propriété Waggoman, le conflit éclate entre les bouseux de Coronado (qui doit être au Nouveau Mexique) et les marchands venus de Laramie, dans le Wyoming.

Voilà, c'est tout. Un peu plus d'une heure et demie après, les réellement méchants sont morts, le patriarche, qui a manqué être assassiné, est devenu définitivement aveugle et se prépare à convoler avec la robuste Kate Canady (Aline MacMahon) une des rares propriétaires de terres qui avaient jusque là résisté à son imperium et qui se trouve être (comme c'est touchant !) son ancienne fiancée. Quant à Lockhart/Stewart, il quitte la ville sur un clin d'œil complice à Barbara/O'Donnell en lui susurrant que si jamais elle passe par Laramie… Sourires entendus.

Quelques belles perspectives sur des paysages d'une sauvage aridité, des touffes d'herbes rases et des ciels bleuâtres ennuyeux. James Stewart ne manque pas de qualités. On cherche ce qu'on peut trouver d'autre. On cherche toujours.


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De vincentp, le 6 avril 2023 à 14:00
Note du film : Chef-d'Oeuvre

https://www.cinematheque.fr/film/44101.h(..) Un avis intéressant ci-dessus.


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