Le film le plus obscur de la carrière de Kazan, tourné en 16mm, avec des moyens dérisoires, et des comédiens de théâtre ou des débutants comme Woods. Le sujet est passionnant (Outrages de De Palma en est en quelque sorte la "prequel"), et traite de façon crue et directe d'un thème qui tenait à coeur au réalisateur : la dénonciation. Entre le réalisme novateur de Sur les quais, et le clacissisme empesé du Dernier nabab, il serait bien de pouvoir apprécier cette autre facette plus "underground", de l'oeuvre de Kazan.
Il est certain que le film de Kazan n'a rien, mais alors RIEN à voir avec celui homonyme de J.M. Poiré ! C'est une oeuvre forte, obligeant à la réflexion, pas vraiment un film "aimable", mais il faut absolument qu'il sorte. D'autant que – sauf erreur – c'est le dernier Kazan à rester inédit en DVD.
Okay : je vote : le dernier Kazan… que je ne connaissais pas et dont le sujet me paraît intéressant. Par contre, ne me parlez pas de De Palma !
Par rapport à Outrages ? Je comprends parfaitement un rejet sur Mission to Mars ou Femme fatale (et paraît-il Le dahlia noir), mais à mon sens, Outrages est une des réussites incontestables de ce réalisateur inégal et, avouons-le, un peu surestimé.
« …et traite de façon crue et directe d'un thème qui tenait à coeur au réalisateur : la dénonciation. » Un petit malin, ce Freddie D.
Je suis en tout cas fort curieux de voir ce Kazan méconnu…
De Palma : en règle générale. Quand je me suis essayé aux "Incorruptibles", le moment dans la gare où il voulait parodier Eisenstein m'a fichu hors de moi. Ensuite, si mes souvenirs sont exacts, il s'est essayé à Stephen King. Or, déjà, Stephen King me fait disjoncter… Bref… Si, en plus, De Palma se fait "imitateur" de Hitchcock…
Je serai de tout coeur avec vous si, par rapport à ce que je viens de "dire", l'un d'entre vous écrit : "Pauvre Droudrou !".
Sa thématique, elle, reste personnelle : le plus gros du film consiste une fois de plus en une réflexion sur la dénonciation qui ne manque pas de nuances ni d'ambiguïtés : est-ce vraiment une justification de la dénonciation, comme on a pu le penser ? Les deux parties, les visiteurs et visités ont toutes les deux des torts. Les deux visiteurs ne partagent pas non plus la même vision des choses.
Tout le côté amateur du film renforce l'imprévisibilité du film et son caractère menaçant. Le spectateur n'a guère de repères. Comme le dit vincentp dans son message précédent, le film n'est peut-être pas à conseiller à tous mais son suspense est réel malgré quelques longueurs.
Il est fascinant de voir l'aisance de Kazan dans une petite production après avoir fait de grands films dans de grands studios et de livrer en 1971 un film en adéquation avec le cinéma de la violence qui régnait alors: on pense souvent ici à la douleur de Délivrance et des chiens de paille.
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