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Forum : Du sang dans la poussière

Sujet : Western crépusculaire


De PM Jarriq, le 30 mars 2006 à 21:20
Note du film : 4/6

Juste pour vous signaler qu'un DVD zone 2 du film est bel et bien sorti en France, dans une édition "cheap", en v.f. uniquement, mais avec une image étonnamment bonne et en 16/9 (non indiqué sur la jaquette). C'est évidemment un péché de ne pas entendre l'inimitable voix de Lee Marvin, mais en attendant un hypothétique zone 1, c'est toujours mieux que rien, et c'est un petit clin d'oeil à Fleischer qui vient de nous quitter.


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De PM Jarriq, le 31 mars 2006 à 07:56
Note du film : 4/6

Classics LTD, et sous le titre The Spikes Gang. Aucune mention du titre français…


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De cormega, le 31 mars 2006 à 08:15
Note du film : 4/6

Il est sympa ce film; je m'attendais à un navet.

On sent que Fleischer ne s'est pas foulé, le résultat est pourtant correct. De quoi rendre rêveur un certain McLaglen.


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De PM Jarriq, le 31 mars 2006 à 09:01
Note du film : 4/6

Voilà en effet, toute la différence entre un "faiseur" (Fleischer) et un "yes man" (McLaglen) aux ordres des stars et de la production. Dans la plupart des films du premier, il y a quelque chose à retenir. Qui parvient à différencier Chisum par exemple, des autres westerns que le second a tourné avec Wayne ?


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De vincentp, le 16 juillet 2006 à 22:30
Note du film : 4/6

Un film sympathique, crepusculaire, comme beaucoup de westerns de cette époque…mais qui ne laissera pas un souvenir impérissable, et qui est finalement mineur dans la filmographie de Fleischer.


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De droudrou, le 13 octobre 2007 à 09:53
Note du film : 4/6

Les digressions de notre ami Frétyl m'ont soudainement remis en mémoire ce western que j'avais oublié… Pas forcément extraordinaire mais si mes souvenirs sont exacts, à l'époque de sa sortie, on parlait de De la poudre, de la poussière, de la sueur et du sang : tout un programme pour un western !


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De Steve Mcqueen, le 13 octobre 2007 à 10:15

à PM Jarriq : McLaglen est certes un "yes man", mais à mon avis Fleischer est loin d'être un simple "faiseur" . C'est un technicien exceptionnel ( les mouvements de caméra des "Vikings") doublé d'un cinéaste qui a parfois du génie . Ses premières séries B sont des chef-d'oeuvre de rapidité, d'économie, d'intelligence .

Il passe sans hiatus de petits budgets à des projets gigantesques ( "20000 lieues sous les mers", avec des images superbes : le Nautilus qui émerge des brumes, l'attaque du poulpe géant).

Il aborde tous les genres avec la même approche "physique" : western ("Bandido"), science-fiction ("Soleil vert"), polar ("The new centurions")…

Il a réalisé un des plus beaux péplums de l'histoire : "Barabbas" ( avec l'épisode des mines de soufre en Sicile, les jeux du cirque , la crucifixion).

Enfin la sobriété visuelle de "L'étrangleur de Boston" (un film de serial killer exceptionnel) plonge le spectateur consentant dans un état proche de l'asphixie (les scènes de meurtre, l'exécution de John Hurt qui vaut tous les réquisitoires contre la peine de mort).

Sinon, désolé pour la longueur du message mais Fleischer est un des mes cinéastes préférés ( admiration que n'arrivent même pas à émousser le kitchissime "Kalidor", l'affreux "Ashanti" l'émouvant "Conan le destructeur" …)


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De urspoller, le 13 octobre 2007 à 10:32

Merci droudrou d'avoir évoqué ce métrage car je viens de m'apercevoir que je le possède en DVD. Par contre, je ne l'ai jamais visionné. Donc, d'après vos dires, un coup d'œil s'impose même si l'intrigue doit se trouver à des années lumières des relents humanistes de John Ford dont les westerns ont injustement été traité de poussiéreux par l'exégète ès spaghetti.

Cher droudrou, vous devez être un réactionnaire, car vos propos ont été honteusement censuré sur le fil des Cavaliers! Pourtant, vous êtes la pondération même, je ne comprends ces modérateurs!


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De PM Jarriq, le 13 octobre 2007 à 10:38
Note du film : 4/6

C'est drôle, pourquoi le terme "faiseur" est-il pris si péjorativement ?

Malgré le respect que j'ai également pour Fleischer, on ne peut pas dire qu'il soit de la trempe de Ford, Hawks, Kubrick, Brooks, mais se range plutôt dans la catégorie des Raoul Walsh, "faiseur" de génie s'il en fût. Fleischer n'a pas réellement d'univers qui lui soit propre, et adapte son style au sujet qu'il traite. Il a accepté un nombre considérable de commandes indignes (genre véhicules pour Juliette Gréco, pour complaire à Zanuck), et a fini, comme vous le signalez par signer Kalidor avec Brigitte Nielsen. Fleischer est bien un "faiseur", mais des Vikings aux Inconnus dans la ville, de L'étrangleur de Rillington Place à Barabbas, jusqu'à Mr. Majestyk, des faiseurs comme lui, on en aimerait davantage.


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De Steve Mcqueen, le 13 octobre 2007 à 10:55

Vous avez raison, PM Jarriq : j'ai fait un amalgame entre "faiseur" et "technicien sans génie", et même "tâcheron" … Mais on retrouve plusieurs thèmes dans son oeuvre qui en font une oeuvre souvent cohérente : décadence d'une civilisation piégée par ses propres codes ("Les Vikings", "2OOOO lieues", " Barabbas"), pathologie meurtrière de l'homme ordinaire ("L'étrangleur de Boston", "Rillington Place").

Sinon je ne placerai pas pas Kubrick parmi les grands auteurs que vous citez : je ne suis en effet pas loin de partager l'avis de Coursodon et Tavernier. Je pense qu'il s'agit d'un auteur dont la misanthropie se retourne contre lui-même . Ses films sont souvent froids, sans âme; ou paradoxalement excessifs dans la critique sociale (" Orange mécanique"). Mais il n'en reste pas moins un cinéaste majeur, de par la vision déshumanisée du monde qu'il propose ("2001").


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De PM Jarriq, le 23 février 2009 à 08:22
Note du film : 4/6

Pour The Spikes gang, Fleischer a pris le revers de la célébrissime maxime de Ford : "Quand la légende est plus belle que la réalité, imprimez la légende", et s'efforce de débarrasser l'Ouest de tout romantisme, de tout picaresque, sur un sujet qui pourtant nécessitait apparemment l'un et l'autre. L'aventure de ces trois ados, copains d'enfance, confrontés à la rude réalité de la Frontière, finit en eau de boudin, dans une violence sale et des agonies interminables.


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De Arca1943, le 23 février 2009 à 11:04

« Fleischer a pris le revers de la célébrissime maxime de Ford : "Quand la légende est plus belle que la réalité, imprimez la légende", et s'efforce de débarrasser l'Ouest de tout romantisme, de tout picaresque. »

Ah, voilà qui est très prometteur ! Je sens que je vais adorer ce film. La maxime de Ford a toujours sonné à mes oreilles comme un slogan du MinCulPop, une sinistre boutade de Staline…


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De vincentp, le 23 février 2009 à 11:59
Note du film : 4/6

On y retrouve le personnage principal de Un été 42 : Gary Grimes, qui s'est par la suite contenté de rôles vraiment très mineurs…


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De verdun, le 18 février à 14:10
Note du film : 4/6

Trois adolescents, Will Young (Gary Grimes), Les Richter (Ron Howard) et Tod Mayhew (Charles Martin Smith), recueillent un blessé et le soignent. A peine rétabli, l'homme, Harry Spikes (Lee Marvin), un voleur de banques, s'enfuit sur le cheval de Will. Le père de celui-ci lui administre une sévère correction. Ulcéré, Will quitte la maison. Les et Tod le rejoignent. Les trois camarades, fascinés par la vie que mène Spikes, ont décidé de faire de même…

Contrairement à la majorité des réalisateurs américains des années 1950, Richard Fleischer avait visiblement peu d'inclination pour le western. En effet, dans sa filmographie, seuls Bandido Caballero, Duel dans la boue et Du sang dans la poussière peuvent être rattachés au genre. De plus, ce sont trois films qui vont à l'encontre des codes du genre, à tel point qu'on peut les qualifier d'"anti-westerns".

Sorti sur les écrans américains en 1974 mais inédit dans les salles françaises, Du sang dans la poussière s'inscrit dans la veine désenchantée du western inaugurée par Arthur Penn et Sam Peckinpah. Parmi les titres de la même veine, citons La Poussière, la sueur et la poudre dans lequel Gary Grimes et Charles Martin Smith apparaissaient déjà, Bad company, Doc, Monte Walsh et la légende de Jesse James.

Du sang dans la poussière est un western sombre et pessimiste qui pose un regard critique sur le Far-West. Il n'y a rien de glorieux dans les aventures que vivent les trois camarades. L'amertume et le désenchantement succède bien vite à leur enthousiasme initial. Les attaques de banque sont des échecs. Harry Spikes, qui apparaît au début comme un père de substitution, montre au fur et à mesure son vrai visage, celui d'une crapule qui ne pense qu'à sa gueule. L'héroïsme et l'honneur ne sont pas de mise. Et comme le tournage a eu lieu en Espagne, les paysages sont eux aussi dénués de flamboyance.

Du sang dans la poussière rejoint les préoccupations habituelles de Richard Fleischer. Le réalisateur décrit une société en déliquescence, confrontée la violence qu'elle engendre, et des personnages qui sont tentés par le MAL. La peinture de la méchanceté, des pulsions destructrices et des aspects les plus sombres de la nature humaine se retrouve également ici comme dans toute l'oeuvre de Fleischer. Au niveau de la forme, nous constatons la maîtrise habituelle du réalisateur dans les scènes d'action et la composition de certains plans malgré une photo volontairement terne.

Du sang dans la poussière s'affirme donc comme des westerns intéressants des années 1970, d'autant plus que l'interprétation de Lee Marvin et des trois jeunes comédiens est impeccable. Mais, contrairement aux meilleurs opus de Richard Fleischer, le spectateur n'est pas "pris aux tripes". A quoi est-ce dû ? A un scénario qui finalement s'avère prévisible ? A certains personnages trop peu fouillés ? Peut-être aussi que les partis pris du film, à savoir l'absence de spectacle et de souffle épique, expliquent le fait que The Spikes gang ne fait pas partie des classiques inoubliables malgré ses indéniables qualités.


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