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Sujet : d'une très grande beauté


De sartorius, le 23 août 2003 à 20:47
Note du film : 6/6

Je ne m'engagerai dans aucune analyse pour une oeuvre d'une telle envergure. Je dirais juste que le film s'inspire d'un roman de Stanislas Lem et que ce film constitue une réponse négative au film de Stanley Kubrick "2001 : l'odyssée de l'espace". Mais ici, point d'effets spéciaux ni de gadgets scientifiques superflus pour permettre à Andrei Tarkovsky de revenir plus à l'homme, à l'homme spirituel dont on n'oublie souvent la dimension plus qu'à un Univers infini, impersonnel et glacial.

Comme tous les films de Tarkovsky et afin de mettre en garde les spectateurs non avertis, le rythme est lent, très lent, bien que plus découpé par rapport à ses autres films. Les plans séquences sont gracieux, d'une immense beauté et qui ne souvient pas par exemple de ces images d'ouverture aquatiques si merveilleuses et si pleines de sens. Solaris est à la fois un film de science-fiction poétique, philosophique, métaphysique d'une très grande force émotionnelle, d'une très grande beauté plastique, parfois difficile, déroutant ou ennuyeux mais dont le contenu est moins pessimiste que Stalker (1979). On retrouve parfois dans le film quelques clins d'oeil sans doute volontaires à 2001, je pense aux décors avec ces hublots, pièces et structures de formes rondes et sphériques ; puis à cette séquence mystérieuse qui n'en finit pas enchainant de très longs plans en noir et blanc et en couleurs où l'on parcourt des voies d'autoroutes express dans de glauques décors urbains et traverse de longs tunnels (scène tournée sans doute sur les complexes routiers à Tokyo, on reconnaît au loin la Tour) n'allant pas sans rappeler le voyage de Dave dans l'infini.

Il est temps d'éditer tous les films de Tarkovsky (et puis il n'y en a que sept) en DVD. Chacun de ses films sont des oeuvres uniques, fortes, majeures et spirituelles. Tarkovski est vraiment un géant en tant que homme et artiste que je vénère et respecte. Des cinéastes qui ont réellement des choses à nous dire et qui nous manquent vraiment aujourd'hui !

En ce qui concerne les films de science-fiction de cette trempe (c'est-à-dire dont le traitement ne fait pas intervenir le spectaculaire et l'abondance des effets-spéciaux), il faut voir aussi "Fahrenheit 451" (1966) de François Truffaut, mais aussi "Stalker" (1979) d'Andrei Tarkovsky. Je conseille également et fortement de découvrir le très très intéressant "Les soleils de l'île de Pâques" (1971) de Pierre Kast, hélas trop méconnu mais qui vient d'être édité miraculeusement dans la collection "Les films de ma vie" que je remercie au passage.


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De Moonfleet, le 26 août 2003 à 09:21

Et il faut rajouter que la nouvelle adaptation de Soderbergh n'a pas à rougir de la comparaison : un film lui aussi intelligent, passionnant, sensuel et adulte.


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De Pierre Stibia, le 8 septembre 2003 à 14:55

Concernant l'éditeur du DVD "les soleils de l'île de Paques" : avez vous leurs coordonnées SVP. Merci !

A+

Pierre


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De spontex, le 8 septembre 2003 à 15:25
Note du film : 4/6

Salut,

La collection "Les Films de Ma Vie" est éditée par Opening.


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De Arca1943, le 28 mars 2006 à 13:32
Note du film : 3/6

Ni la version Tarkovsky, ni la version Soderbergh n'ont su rendre au cinéma ce que disait Stanislaw Lem dans son chef-d'oeuvre « Solaris ». Un des rares points communs entre l'idéologie soviétique et l'idéologie américaine – protagonistes de la course à l'espace – est le positivisme scientiste, la croyance naïve que la science «un jour va résoudre tous les problèmes». Scientifique lui-même (et longtemps président de la société polonaise d'astronomie), versé dans la cybernétique, l'épistémologie et la philosophie, Stanislaw Lem écrivit « Solaris » pour jeter une lumière cruellement lucide sur cette tarte à la crème de la pensée «moderne» et confronter le lecteur aux sérieuses limites, probablement indépassables, de la science humaine.

Ce pourquoi je recommande chaudement la lecture de Solaris, un des rares romans de science-fiction que j'ai lus dont le finale soit tout simplement déchirant. Et entre les deux films de science-fiction de Tarkovsky, je choisis sans hésiter Stalker.

Et puis ni Tarkovsky ni Soderbergh (qui en fait s'est inspiré du film précédent sans s'intéresser au livre) n'ont fait monter vers le ciel la plus petite symétriade ni la moindre asymétriade, qui font partie des phénomènes se produisant à la surface de Solaris. Je veux bien croire qu'en 1972, malgré les moyens de Mosfilm, on n'avait pas les possibilités techniques de tels effets spéciaux. Mais en 1999, à Hollywood, oui…

J'attends la troisième version de Solaris en espérant que ce sera la bonne et que le temps des miracles cruels n'est pas terminé. L'esprit voltairien et swiftien de Stanislaw Lem me manquera. Comme il manque à l'évidence au monde de plus en plus barbare où nous vivons.


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De Arca1943, le 29 mars 2006 à 07:30
Note du film : 3/6

Oups ! Je croyais que ce communiqué était paru sur la fiche du Solaris de Soderbergh. Ma note de 3, c'est pour le Soderbergh. Le Tarkovsky mérite un beau 5, d'autant qu'il a su aménager un superbe punch final qui est quand même digne de l'esprit sombrement ironique du roman.

Le 6 est réservé à la version de Stanislaw Lem, un des meilleurs romans de science-fiction jamais écrits. À découvrir, je le répète, car son propos fondamental est escamoté dans les deux versions cinématographiques.

Et si quelqu'un a des nerfs d'acier et un bon cerveau qui pense, j'en profite pour suggérer aussi la lecture d'un essai trop peu connu de Lem, «Provocation», livre de peu de mots qui se présente comme un commentaire en deux parties sur un ouvrage fictif écrit par un anthropologue non moins fictif (certains critiques polonais ont cru que l'ouvrage inventé existait bel et bien).

Le sujet de «Provocation», et qui rejoint la critique du scientisme tissée dans «Solaris», c'est la place de la mort dans la civilisation, place qui, explique en substance l'anthropologue fictif commenté par Lem, est au XXème siècle de plus en plus congrue. L'Homme accepte de moins en moins sa condition de mortel. Le positivisme scientiste ne sait tout simplement pas quoi en faire, de la mort. C'est la fin des fonctions vitales ? Ben oui, ça, on le savait ! Mais encore? Rien. Alors, «expulsée de la culture, la mort retourne pour ainsi dire à l'état sauvage», écrit l'auteur. Ce qui risque de s'ensuivre – ce qui s'en est suivi, selon lui – c'est l'apparition d'un «processus d'utilisation secondaire de la mort» : c'est-à-dire que l'Homme (qui entre temps a complètement perdu la boussole) entreprend de réintroduire la mort dans la civilisation EN LA DONNANT. Pour cela, il s'invente une idéologie qui en réalité n'est qu'un vaste prétexte servant à donner au meurtre collectif l'aspect d'un «suprême devoir à accomplir».

«Provocation» a été écrit au lendemain du suicide collectif de Jonestown. Mais les sectes suicidaires, nous précise bien l'auteur, ne sont qu'une nouvelle métastase d'un phénomène ayant connu au XXème siècle un exutoire beaucoup plus vaste.


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De jipi, le 12 octobre 2006 à 14:30
Note du film : 4/6

Qui a eu le courage d'affronter les 2h40mn de projection de "Solaris" hier sur Arte le tout à partir de 23h35 ? Un vrai challenge que j'ai gagné en 1972 au cinéma La pagode avec des copains.

Je reconnais avoir été un peu largué par le climat hyper lent du scénario. La programmation à une heure aussi tardive ressemblant à une mise au placard me fait penser à cette antinomie consistant à encenser un horizon hors d'atteinte.


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De jipi, le 28 mars 2009 à 11:04
Note du film : 4/6

Allons-y gaiement.

Lent, Interminable, ennuyeux, épuisant, crispant. Voila le papier peint de cette œuvre hors du commun nécessitant une longue préparation avant l'absorption d'images s'étirant bien au delà d'un seuil de tolérance.

« Solaris » est un changement de cap. Un traitement révolutionnaire ne dépendant d'aucune contrainte de rentabilité. L'opus tiré du passionnant roman de Stanislaw Lem étant son royaume à l'aide de scènes ne semblant jamais avoir de fin.

Cette nouvelle et surprenante mise à l'épreuve permet à des sens asservis par des productions standards d'être confrontés à des ingrédients complètement neufs.

Solaris quantifie à son rythme le douloureux dilemme entre un homme pénalisé par un sensitif trop chargé et une planète à la recherche d'une identité pensante qu'elle puise et reproduit sans forcément la comprendre.

L'amour principal garniture du Prométhée sert de pierre angulaire entre une entité reconstituée à la recherche d'émotions inconnues et un savant perturbé subordonné émotionnellement à une apparition mise en ligne par une planète enfant angoissée par un externe inconnu déclenchant en interne des comportements désordonnées.

Une surface uniquement constituée d'eau quête désespérément une personnalité dans d'incessantes remises en questions pendant qu'un scientifique récupéré par une virtualité sombre dans la nostalgie, le désespoir et un renouveau impossible.

Le contenu dépourvu de scènes chocs laisse la primeur à des visages d'exprimer toute la détresse d'un parcours raté que l'on ne peut recommencer.

Solaris planète désespérée montre les mêmes symptômes que l'être humain, un besoin impératif de savoir ce que l'on est avant de savoir ce qui est dans des apparats tristes et mélancoliques.

Un chef-d'oeuvre irritant mais novateur.


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De Arca1943, le 28 mars 2009 à 12:19
Note du film : 3/6

« une planète à la recherche d'une identité pensante »

« une planète enfant angoissée par un externe inconnu »

« Une surface uniquement constituée d'eau quête désespérément une personnalité »

« Solaris planète désespérée montre les mêmes symptômes que l'être humain »

Ces hypothèses invérifiables font partie de la tendance la plus "anthropomorphique" de la solaristique, qui comporte une très vaste panoplie de chapelles et d'écoles incapables de se résoudre entre elles et dont la floraison dure environ 150 ans, avant que les subventions à la recherche sur Solaris soient drastiquement réduites. Voilà ce qu'on apprend dans le genuine Solaris, le seul, le vrai, c'est-à-dire le roman de Stanislaw Lem, dont le sujet fondamental – mais pas celui du film soviétique, ni du film américain – est que la science humaine est impuissante à comprendre ce qu'est Solaris. Même la discussion à savoir si la planète est "vivante" ou non se perd dans des sables mouvants ! Mais bon, parmi les partisans de l'hypothèse "planète vivante", il y a effectivement celle de l'enfance, astucieuse théorie selon laquelle Solaris serait une sorte de bébé de son "espèce" (objection ici : il n'y pas d'autre exemplaire connu d'une gigantesque planète liquide orbitant en huit autour de deux soleils) ce qui expliquerait pourquoi l'Homme ne réussit pas à entrer en contact avec Solaris : car la petite ne sait pas encore "parler". Hypothèse astucieuse car elle dédouane l'Homme de ne pas savoir communiquer avec la "planète vivante" – c'est pas d'not' faute, c'est la planète qu'est trop jeune !

Véritable pamphlet d'un scientifique contre le positivisme scientiste (un des rares points communs entre l'idéologie de l'URSS et des USA) Solaris chef-d'oeuvre d'épistémologie-fiction attend toujours une adaptation réussie à l'écran. Sa raison d'être est trahie tant dans le film de Tarkovsky que celui de Soderbergh. Espérons que la troisième version sera la bonne, et que contrairement aux deux premiers films, il y aura plein d'effets spéciaux : car, nous assure le narrateur, c'est un spectacle grandiose et bouleversant de voir monter vers le ciel une symétriade ou une asymétriade, comme on appelle ces spectaculaires manifestations d'activité à la surface de la planète Solaris – manifestations dont personne n'arrive à établir le rôle ou le but avec certitude, bien entendu !


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De jipi, le 28 mars 2009 à 13:17
Note du film : 4/6

C'est le gros problème, comment comprendre les secrets de l'univers sans l'apport de la raison? Pourtant c'est bien un être pensant qui a donné le jour à Solaris. Est-ce que tout ce qui n'est pas rationnel ne nous condamne t'il pas à disparaitre? Tout relier à l'anthropomorphisme semble être notre triste destinée.


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De Arca1943, le 28 mars 2009 à 21:04
Note du film : 3/6

Mais le plus énervant, c'est qu'au moment où les recherches solaristiques sont pratiquement abandonnées – il ne reste qu'un pelé et deux tondus sur la station d'observation – le foisonnement invérifiable des hypothèses commence enfin à se resserrer. Si l'Homme n'a pas progressé d'un pouce dans la compréhension de Solaris, Solaris elle semble avoir fait des pas de géant dans sa compréhension de l'Homme. D'où l'apparition sur la station de Harey et autres étranges recréations humanoïdes que leur structure subatomique rend pratiquement indestructibles (comme le constate à ses dépens Harey qui, ayant tragiquement compris qu'elle n'était pas Harey, tente en vain de se suicider à l'hydrogène liquide). Bien qu'il soit trop tard – les États ne veulent plus mettre un rond dans la solaristique – là enfin, pour le coup, et bien que ce soit Solaris qui ait fait tout le boulot, le lecteur acquiert au moins quelques certitudes : pour être capable d'opérer ses "miracles cruels" (Kelvin), la planète est forcément dotée d'une forme d'intelligence, incompréhensible mais fantastique. Elle est donc une forme de vie, après tout ce temps ça semble enfin clair. L'hypothèse de la "volonté" de Solaris (initiée au départ à partir du constat que la planète orbite en huit autour de deux soleils sans s'abîmer dans l'un d'eux, ce qui est un sacré défi aux lois de la physique) semble se vérifier. Mais évidemment, pourquoi elle va pêcher les images les plus fortes au fond du subconscient humain pour en recréer des incarnations sur la station orbitale, quel est son but (si elle en a un), ça reste foncièrement insaisissable. L'Homme a des bribes de réponses, mais reste perdu face à une altérité aussi radicale.


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De vincentp, le 3 avril 2009 à 22:00
Note du film : 6/6

Tarkovski ne trahit rien du tout : il exprime sa propre vision du monde, vulgarisée dans les deux documentaires qui lui ont été consacrés (voir fiche Tarkovsky), et que je vous encourage à regarder. Rien à redire pour ma part vis à vis de ce film d'auteur, ambitieux, puissant, certes austère mais impeccablement réalisé, et toujours novateur aujourd'hui.


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De Arca1943, le 3 avril 2009 à 23:44
Note du film : 3/6

« …et que je vous encourage à regarder. »

Et je vous encourage à lire Solaris, vu qu'il n'y a pas que le cinéma dans la vie. C'est alors que vous saurez s'il y a trahison ou pas.


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De vincentp, le 4 avril 2009 à 04:18
Note du film : 6/6

Ah, vous êtes un des Watchmen, les gardiens qui surveillent attentivement l'orthodoxie des adaptations de l'oeuvre de L'Honorable Stanislas, agent secret Lem ? Artiste, La Tour, prends garde !, il y a Arca1943, qui a déjà zigouillé non pas les 300 mais les 1943 audacieux qui ont tenté le coup.


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De Arca1943, le 4 avril 2009 à 05:22
Note du film : 3/6

Il ne s'agit pas d'orthodoxie mais de maintenir ce qui est le coeur, le noyau du livre. (Et la raison de son titre). Peu importe la marge de manoeuvre d'un l'un ou l'autre réalisateur, délibérément ou non, que ce soit par simple inclinaison ou par autocensure ou par pression, je constate ceci : tant le film soviétique que le film américain refusent de regarder en face un récit où la science apparaît incapable de comprendre l'univers. L'intrigue centrale de Solaris, c'est l'histoire d'une défaite de la science. Il reste peu de trace de ce propos hétérodoxe dans le Tarkovsky et plus du tout dans le Soderbergh. Alors pourquoi avoir voulu adapter ce livre ? Adaptez-en un autre !

Ceci dit, je vous envoie dès que possible une invitation pour le le congrès de futurologie.


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De jipi, le 4 avril 2009 à 11:22
Note du film : 4/6

Suite à tous les propos passionnants gravitant autour de ce film et roman je vous conseille si ce n'est déjà fait de lire la somptueuse nouvelle de Jose Luis borges "La bibliothèque de Babel" dont le contenu ressemble bien souvent aux crises d'épilepsies de Solaris.

Cette nouvelle figure dans le recueil "Fictions"

Comme le dit Arca1943 Solaris et la bibliothèque de Babel sont l'histoire d'une défaite de la science

http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Biblioth%C3%A8que_de_Babel http://zombre.free.fr/pages_indispensables/bibliotheque_babel.htm http://multimedia.fnac.com/multimedia/images_produits/ZoomPE/9/4/1/9782070366149.jpg http://www.les-amis-du-livre-contemporain.fr/images/la-bibliotheque-de-babel.jpg


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De vincentp, le 4 avril 2009 à 21:21
Note du film : 6/6

Remettez-vous, Arca, vous le futurologue, qui me prédisez -à juste raison- si régulièrement une célébrité post-mortem. Le film ou le livre Solaris ne sont que des oeuvres imaginaires, destinées à nourrir également l'imaginaire du public.

Et j'en profite pour vous conseiller, ainsi qu'à nos chers lecteurs, les deux excellentes séries de vulgarisation astronomique que sont : "tours du monde, tours du ciel" (Pansard-Besson) et "cosmos" de Carl Sagan.

http://www.amazon.fr/Tours-Monde-tours-ciel-Coffret/dp/B00006BSP9

http://www.amazon.fr/Cosmos-Boxed-Collectors-Carl-Sagan/dp/B000055ZOB/ref=sr_1_1?ie=UTF8&s=dvd&qid=1238873184&sr=1-1

J'encourage la rédaction de dvdtoile à créer une fiche sur ces deux séries, pour que j'en colle une tartine.


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De Viator, le 30 avril 2021 à 23:08
Note du film : 6/6

Une copie de travail extrêmement rare était conservée dans les archives de la "Gosfilm". Le montage-ci offre une durée de 3 heures. Il est visible en VOST sur ce site: https://muaddib-sci-fi.blogspot.com/search?q=solaris

Cette vision peut ainsi procurer une approche différente du film sorti en salle.


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