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Forum : Nous irons à Paris

Sujet : chef-d'œuvre du film bon enfant

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De Arca1943, le 13 mars 2006 à 00:02

Je n'ai jamais entendu Ray Ventura et son orchestre, j'aime bien Françoise Arnoul, j'aime bien Martine Carol, et surtout, surtout ! je suis un touriste ! Ah, le gai Paris, etc !


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De Impétueux, le 29 mai 2006 à 18:52
Note du film : 5/6

Pour l'avoir vu au moins dix fois, je crois être un spécialiste incontesté (sinon incontestable !) de ce nanar admirable – dont je viens d'ailleurs, sur un autre fil, de chanter les mérites ! – ; mais il est tard et je me lève demain matin ! Je vais vous préparer un message sur cette délicieuse nullité où on ne voit pratiquement pas Paris, mais où l'orchestre de Ray Ventura, Françoise Arnoul, les Peter Sisters et même George Raft rivalisent de talent et d'outrance bon-enfant dans la défense et l'illustration de la gaine Lotus – la gaine qui écrase le plexus – !


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De Impétueux, le 29 mai 2006 à 18:56
Note du film : 5/6

Alors donc, retour sur ce chef-d'œuvre du film bon enfant, Nous irons à Paris du brave jean Boyer, qui eut un si beau succès que la même équipe récidiva deux ans plus tard avec un Nous irons à Monte-Carlo de moins bonne venue *

En 1950, la France commence à panser ses plaies et à voir pointer le retour à la normale : il n'y a plus de restrictions alimentaires, la prospérité économique est poussée par l'effort de reconstruction, l'Empire français est solide (on se bat bien un peu en Indochine, mais c'est loin). Et Ray Ventura et son orchestre sont revenus, qui étaient le symbole insouciant du pays d'avant-guerre, où l'on pouvait bien danser sur un volcan (Tout va très bien, Madame la Marquise ! est tout de même une histoire assez tragique!) mais où l'on pensait que le Français, né malin, saurait toujours s'en sortir et rouler Hitler dans la farine (Nous irons pendr' notre linge sur la ligne Siegfried !)

Ventura est juif et il quitte la France, avec son orchestre pour la Suisse, d'abord, puis pour l'Amérique du Sud, où il triomphe ; c'est l'époque où la France jouit encore d'une extraordinaire aura sous les Tropiques (sait-on que l'Argentine fit mettre ses drapeaux en berne à l'annonce de l'Armistice ?).

Après la guerre, la mode commence à changer, et les grands orchestres (Aimé Barelli, Fred Adison) se survivent, mais vieillissent avec leur public. D'où l'idée de leur redonner un éclat dernier avec des films charmants, pleins de soleil, de chansons, d'apparitions incongrues et inopinées de vedettes (Martine Carol ou George Raft dans Nous irons à Paris, Audrey Hepburn dans Nous irons à Monte-Carlo).

Évidemment, l'anecdote est totalement farfelue, sans queue ni tête et n'est que prétexte à des numéros musicaux et à du cabotinage.

Je vais décevoir votre pulsion touristique, mon cher Arca, en vous révélant qu'on ne voit le Paris de 1950 qu'à l'extrême fin du film, le gros du récit se situant en Aveyron et sur les opulentes routes campagnardes du Sud-Ouest. (Et si vous voulez voir Paris de cette époque, regardez plutôt le superbe Rendez-vous de juillet, de Jacques Becker).

Martine Carol ne fait donc qu'une apparition minimale, mais ce doit être une des premières interprétations de Françoise Arnoul, qui est effectivement charmante ; on y voit aussi un Henri Salvador très jeune et beaucoup plus drôle qu'il ne sera plus tard, traité en objet (sexuel ?) par le joyeux trio de chanteuses noires américaines obèses, les Peters sisters qui ont un sens du swing et du rythme délicieux.

Les chansons de Ray Ventura d'après-guerre sont moins connues que celles de la période précédente (de Tiens, tiens, tiens à Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ?) mais tout de même, si on a oublié, et c'est dommage Tant je suis amoureux de vous, tout le monde en France (enfin…tous les Français de plus de 40 ans!) ont fredonné A la mi-août ; et c'est très bien comme ça !

___

"Oui, mon amour, c'est toi qui as raison,
La soupe ce n'est pas bon,
Demain tu auras des frites"

Cette berceuse m'a été régulièrement opposée par mes enfants lorsque je leur suggérais qu'un bon potage à la carotte était nécessaire pour leur développement harmonieux.
Voilà ce que c'est que de vouloir faire des cinéphiles !


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De marmottant, le 30 novembre 2006 à 00:56
Note du film : 5/6

Je souhaite offrir ce film à mon père, et je n'ai pu le trouver qu'en VHS, en seconde main, j'attends impatiemment de le trouver en DVD.


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De jipi, le 30 novembre 2006 à 10:21

En attendant traquez le sur le cable, quel bon film. Mitterrand précurseur des radios libres s'est fait devancé par Radio X et la gaine Lotus


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De jipi, le 30 novembre 2006 à 10:25

Allez on y va tous ensemble 3.2.1

1- Si jamais une coquette Vous demande un jour Quell' saison est la plus chouette Pour rêver d'amour Ne dites pas qu'la meilleur' dat' C'est mars ou fin septembre L'époque la plus a déquat' C'est cell' que chant'nt les chatt's A la mi Août C'est tell'ment plus romantique A la mi Août On fera les quat' cents coups A la mi Août Tous les cœurs sont en piqu' nique A la mi Août Les fill's n'ont pas peur du loup Et si la bell' vous dit soudain J'adore les fourrures Quand donc aurais-je mon ragondin ? Chantez d'un aire badin : A la mi Août C'est bien plus économique A la mi Août Y a d'la joie pour les matous

2 – Je m'souviens lorsque naguère J'ai passé mon bac Comm' j'étais pas un' lumière J'avais plutôt l'trac Le prof d'histoir' me demande Quand donc est né l'shäh d'Perse ? Dès l'instant qu'on parlait du shäh J'ai dit eh ! bien voilà A la mi Août C'est tell'ment plus romantique A la mi Août Y a d'la joie pour les matous A la mi Août On se sent plus dynamique A la mi Août On s'amus' comme des fous

3 – Je connais une Auvergnate Qui aime un bougnat Quand ell' dit : "A bas les pattes" Il s'écrie : "Fouchtra Quand ch'est-y que tu me donn'ras Tout ché que tu pochèdes ?" Pour l'inchtant répond-elle au gars Y'est pas quechtion de cha. A la mi Août Che chera plus romantique On fera les quat' cents coups A la mi Août On che chent plus dynamique A la mi Août On ch'amus' commme des fous

4 – Dans la plupart des guinguettes On n'a pas le choix C'est toujours de l'omelette Ou bien du veau froid Et si l'on demande au patron Quand f'rez-vous un' gib'lotte ? Souvent d'un petit air fripon Le patron vous répond : A la mi Août C'est beaucoup plus romantique A la mi Août Y a d'la joie pour les matous A la mi Août Tous les cœurs sont en piqu'nique A la mi Août Les fill's n'ont pas peur du loup A la mi Août A la mi Août A la mi-a mi-a mi-a mi-a mi-a mi-a mi-Août {crié} Mi-Août


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De Impétueux, le 30 novembre 2006 à 11:38
Note du film : 5/6

Je ne vois pas la difficulté de se procurer le DVD : le site de René Chateau le présente comme disponible pour la somme modique de 15 €, qu'il vaut bien, eu égard à sa qualité !

Et puisque Jipi nous fait profiter des paroles de "A la mi-août" (hélas, sans la musique ! battons nous pour que cette fonctionnalité soit installée !!), voici celles de "Tant je suis amoureux de vous" !

''En marchant le long des Champs-Élysées
J'ai sûrement dû passer pour un fou
Je faisais des bonds sur la chaussée
Tant j'étais amoureux de vous
Tant j'étais amoureux de vous

Je chantais tout en riant dans ma barbe
Parfois même j'avais tout à coup
L'envie folle de grimper aux arbres
Tant j'étais amoureux de vous
Tant j'étais amoureux de vous

Je me disais pourtant "allons tiens-toi"
Oui mais c'était vraiment plus fort que moi
Je me sentais transporté, je n'pouvais pas résister

En tous cas ne soyez pas trop inquiète
Si demain soudain j'vous saute au cou
C'est parce que j'aurai perdu la tête
Tant je suis amoureux de vous
Tant je suis amoureux de vous

Mais plus le temps passe et plus je vous aime
Et souvent je fais ce rêve fou
Que vous m'aimerez aussi vous-même
Tant je suis amoureux de vous
Tant je suis amoureux de vous''


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De Florian, le 11 mai 2011 à 23:32

Si en France, il est un film musical d'immédiat après-guerre qu'il faut voir, c'est bien celui-ci. Plus que jamais, la trame n'est le prétexte qu'à un déballage de chansons et de franches rigolades. Jean Boyer se montre moins inventif que dans Circonstances atténuantes et Ray Ventura, malgré qu'il n'ait pas la vedette, est omniprésent du début à la fin. Pour lui et son orchestre, c'était une promo du tonnerre et le générique nous rappelle (en lettres CAPITALES) que les chansons sont gravées chez Polydor, en contrat avec Ventura dès 1948.

La distribution : à l'instar de Génès, Christian Duvaleix était un comique de scène et n'a jamais donné de grande satisfaction à l'écran (c'est un euphémisme), son hyperactivité est lassante mais pallie à la mollesse de Philippe Lemaire, d'ailleurs doublé par Lucien Jeunesse pour les chansons. Françoise Arnoul était fort jolie et s'en tire bien grâce à la fraîcheur de ses 18 (ou 19) printemps mais elle eût aussi besoin d'un doublage (par Paulette Rollin je crois). Pasquali, le père bafoué, éructe, se dresse sur la pointe des pieds, frôle l'apoplexie mais semble étouffer un fou rire dès qu'il a le dos tourné ….pas dupe du résultat. L'intervention des « invités d'honneur » -on ne les appelait pas encore « guest-stars »- amène du rythme avec Henri Salvador et les Peter Sisters, dont l'embonpoint fait une fois de plus office de coup de pub tonitruant, alors que leur talent était réel. Heureusement Henri Salvador se borne à chanter et ne joue pas la comédie, ce qui est bénéfique ; Martine Carol, devait être de passage au studio ce jour-là (tournait-elle Caroline Chérie ?) et Georges Raft déclinait, grandeur et décadence…

Au niveau social, le film est la preuve de l'impact de la radio sur la population, elle avait alors acquis presque toute les classes sociales et les programmes étaient variés. La télé devrait encore attendre 10 ans pour pouvoir rivaliser, la radio est l'élément fédérateur de l'intrigue et l'emploi de vedettes radiophoniques le prouve bien, tous les acteurs en ont fait ; surtout Maryse Martin, cette comique paysanne à l'accent qui faisait s'esclaffer les auditeurs du Poste Parisien dès 1946, une sorte de Bourvil au féminin, car lui aussi évolua dans le genre provincial, mais plus naïf que Maryse Martin. Tous les éléments sont réunis pour faire d'un film moyen un agréable moment de détente et des comédiens « lourdingues » tels Duvaleix, Henri Génès ou Max Elloy font partie intégrante de la recette.


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